C’est un secret de polichinelle. Nombre d’écoles de formation privées ont tout l’air d’une tromperie. Avec une formation insuffisante et des formateurs non qualifiés. Pour mettre un terme à cette arnaque organisée qui ne dit pas son nom, l’Etat a pris une batterie de mesures qui entreront en vigueur dès 2010.
La création d’écoles de formation tous azimuts, et dont les prestations laissent à désirer, ne sera plus qu’un mauvais souvenir sous peu. Car l’Etat est plus que jamais déterminé à mettre de l’ordre dans le secteur de la formation professionnelle.
Jeudi, en marge d’une signature entre la Grappe «Textile Habillement» de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) et l’Office national de la formation professionnelle (Onfp), Momar Guèye a indiqué qu’avec la libéralisation du secteur de l’éducation au Sénégal, n’importe quel Sénégalais peut commencer à offrir une formation. Pourvu qu’il dispose d’un certificat de dépôt, des documents requis et d’un local. L’Etat entendait ainsi complétait l’offre de formation en faisant appel au privé. Cependant, il y a eu une prolifération de structures de formation. Certes, «toutes les écoles de formation ne sont pas logées à la même enseigne. Il existe des structures privées qui offrent une formation de qualité et qui arrivent à insérer leurs étudiants sortants dans le marché de l’emploi», reconnaît le Directeur général de l’Onfp.
Sur l’inadéquation entre la formation offerte par nombre d’écoles, surtout privées, et les besoins des entreprises, un manquement longtemps décrié par des organisations patronales, Momar Guèye souligne que ce déficit sera bientôt comblé. «L’inadéquation entre la formation et l’emploi est un problème qui existe partout. Toutefois, notre objectif est de réduire ce gap. C’est d’ailleurs tout le sens de la nouvelle réforme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle qui initie l’approche par les compétences (Apc), et qui sera introduite dans nos structures de formation à partir de 2010», annonce Momar Guèye.
Avec cette nouvelle approche, ajoute le Dg de l’Onfp, le secteur privé et les entreprises seront associés dans la formulation des programmes et des évaluations, et tout ceci, dans le but de faciliter l’insertion des futurs sortants des structures de formation. «Cette réforme, poursuit M. Guèye, prévoit la création d’une Commission d’homologation des diplômes délivrés par les structures de formation du privé.» La Commission, composée d’experts, va statuer sur les différents programmes et les diplômes délivrés par le privé pour permettre à tous les jeunes qui fréquentent ces structures de formation d’avoir plus de chance de trouver un emploi.
Structure de financement de la formation continue et de perfectionnement dans tous les secteurs d’activité, l’Onfp finance chaque année la formation de 10 000 jeunes, à croire M. Guèye. «Notre objectif est l’amélioration du niveau de qualification des compatriotes par la formation continue et le perfectionnement dans tous les secteurs d’activité et sur l’ensemble du territoire national», informe-t-il.
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