Les chauffeurs qui empruntent l'axe Dakar-Kolda ou Dakar-Ziguinchor, l'ont bien intégré dans leurs habitudes. Ils ne peuvent plus, au delà de 19 heures ou avant 8 heures du matin, franchir le poste de contrôle du Carrefour Diaroumé, pour des raisons de sécurité. Une mesure qui fait bien des heureux, mais aussi des malheureux.
En cette période de vacances, les routes qui mènent à la belle Casamance, bordées d'une forêt plus luxuriante que verte, ne sont guère désertes. Au contraire, la circulation s'est davantage densifiée sur l'axe Dakar-Kolda ou Dakar-Ziguinchor. Les véhicules de transports en commun ou les «particuliers» charrient à longueur de journée leurs lots de voyageurs, dont la plupart empruntent, cependant le sens Dakar-Casamance. Mais depuis quelque temps, c'est une nouvelle réalité qui ponctue la journée des voyageurs sur ces voies qui relient le Nord et le Centre au Sud du pays. En effet, la halte du croisement Diaroumé leur est imposée. Vacanciers et autres usagers de la route qui viennent du Nord ou en provenance des régions de Ziguinchor et de Kolda, ne sont pas autorisés à franchir le poste de contrôle militaire implanté à Carrefour Diaroumé, avant 8 heures du matin. Car, quand la nuit tombe, des éléments armés qu'on dit appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), profitent du noir pour s'en prendre aux voitures chargées de voyageurs.
Les vacances et les périodes de fête où les voies du sud du pays reçoivent le plus de voyageurs, sont celles durant lesquelles les attaques sont les plus récurrentes. Car la plupart de gens voyagent avec de l'argent et chargent les véhicules de transports en commun de viatiques, de vivres et autres., bref de choses dont raffolent ces assaillants. La zone qui va de Carrefour Diaroumé à Sénoba et celle qui va de Ziguinchor à Carrefour Diaroumé sont celles où les voyageurs ont le plus été victimes de ces genres d'attaques. Et c'est pourquoi, même au niveau de la gare routière de Kolda, des instructions ont été données par les plus hautes autorités de la région, pour que les clients ne soient autorisés à embarquer qu'à partir de 5 heures du matin, c'est-à-dire à une demi-heure du lever du soleil.
Une mesure de sécurité salutaire, mais qui fait le malheur des transporteurs
Une batterie de mesures destinées à sécuriser les usagers de cet axe routière. «Récemment, je crois que c'était il y a deux ans, sur cet axe Carrefour-Gambie, à 48 heures de la Tabaski, des rebelles s'en sont pris aux voyageurs qui venaient du côté de Dakar. Ils les ont vidés de tous leur argent, de leurs biens, et ont emporté les voitures avec eux pour transporter ce qu'ils ont pris», explique notre chauffeur de «7 places», adossé à la portière de sa voiture. Rongé par l'impatience de franchir le barrage établi par les militaires où haltaient plusieurs dizaines de véhicules en file indienne, il attend en cette aube déclinante le coup de sifflet des hommes de tenue. «Comme les braquages se multipliaient maintenant, les autorités militaires ont ici implanté ce barrage pour enrayer ces genres d'attaques. Et depuis, ça va un peu. Le barrage est fermé à la tombée de la nuit aux environs de 19 heures et ouvert à 8 heures du matin, le lendemain», ajoute le jeune chauffeur.
Les militaires, dès l'aube, se déploient dans les zones susceptibles d'accueillir ces éléments armés et sécurisent la route, d'abord. Puis, après qu'ils se soient déployés, et rendu sur les lieux, ils autorisent la circulation. «Et, indique-t-il, c'est aussi le même scénario sur la route de Bignona. Là-bas aussi, le barrage est établi à Diacounda. Et c'est à partir de 9 heures que la circulation reprend». Et cette mesure de sécurité, bien qu'ayant eu un impact positif sur la sécurité des voyageurs, n'est pas sans conséquences sur les activités des transporteurs. La concurrence est faussée et les voitures peuvent stationner aussi longtemps que les hommes de tenue le veulent. Ce qui leur fait une perte considérable de temps et en même temps une perte de profits. «C'est une très bonne chose que de sécuriser les voyageurs.
Cependant, il y a le revers de la médaille. La mesure a une incidence négative sur nous autres transporteurs. Car moi, par exemple, quand je sors en premier de la gare routière comme ‘premier Car’, le deuxième, le troisième ou même ‘le cinquième car’, me trouvent ici au niveau du barrage de Croisement Diaroumé. Et finalement, il n'y a plus de différence entre premier deuxième ou ‘cinquième car’. Ce qui fait que la concurrence est enrayée et faussée. Et nous perdons aussi du temps ici, c'est clair», fait savoir notre chauffeur.
Les commerçantes de l'aube, les plus grandes gagnantes
Mais le malheur des uns faisant le bonheur des autres, certains profitent grandement de cette halte forcée. A l'image des vendeuses à la sauvette. Et depuis l'institution de cette mesure, elles ont changé leurs modes opératoires. Car, au lieu de pointer sur les lieux vers 9 heures, c'est vers 5 heures du matin qu'elles investissent les lieux. C'est une file indienne de véhicules qui stationne en ces lieux, se vidant de ses passagers qui descendent pour acheter les fruits locaux, du charbon, et autres spécialités de la localité.
Youssouf SANE
10 Commentaires
Packou
En Juillet, 2012 (19:10 PM)Jbus
En Juillet, 2012 (19:12 PM)Rectificatif
En Juillet, 2012 (20:35 PM)wassalam
Rico
En Juillet, 2012 (21:20 PM)Remarque
En Juillet, 2012 (21:43 PM)Et cela une fois pour toute , ou utiliser du "napalme " , et bruler la foret ,ou se cache les rebelles.
Dramane 2
En Juillet, 2012 (22:30 PM)Un Endroit Ou Il Fo Investir
En Juillet, 2012 (01:47 AM)Moi
En Juillet, 2012 (05:44 AM)Piter
En Juillet, 2012 (08:54 AM)Diewrigne
En Juillet, 2012 (12:15 PM)Participer à la Discussion