Les autorités sénégalaises ont décidé de faire face au phénomène de l’émigration clandestine qui défraie la chronique. Elles ont lancé hier, jeudi 1er juin, le concept de Tolérance zéro à l’émigration, au cours d’un point de presse tenu à la Primature. Et les propos du ministre de l’Information, Bacar Dia, en disent long sur la volonté du gouvernement d’endiguer le mal. Il soutient que les passeurs seront traqués et traduits devant la justice. Le ministre de l’Agriculture de renchérir : «plusieurs centaines de passeurs sont arrêtés et conduits en prison pour une durée de 2 ans, plusieurs dizaines de millions, confisqués ».
Pour apporter une solution à ce problème, le gouvernement préconise le retour des jeunes vers à l’agriculture, en créant des pôles d’émergences agricoles, des fermes familiales. À en croire le ministre de l’agriculture, Farba Senghor, le programme du retour vers la terre a mis en œuvre des mécanismes qui vont permettre, à partir du 15 juin prochain, d’accueillir les jeunes, surtout les candidats à l’émigration retournés au bercail. Selon lui, un certain nombre de sites ont été sélectionnés avec le concours des gouverneurs et des autorités locales. Pour la première phase, 100 ha sont déjà mis à la disposition des jeunes à Baobab Kirène, pour la région de Dakar. Dans la vallée du fleuve, un site de 100 ha est aménagé pour les émigrés, un autre de 100 ha pour les associations villageoises pour des cultures maraîchères et de riz. Farba Senghor a annoncé que 100 des 510 tracteurs acquis de la coopération avec l’Inde, seront réservés à ces pôles d’émergence agricoles.
Pour sa part, Aliou Sow, le ministre de la jeunesse, a déclaré qu’« on ne saurait dire que ce phénomène découle d’une absence d’opportunité pour la jeunesse sénégalaise », avant de lancer un appel aux populations pour dénoncer les acteurs de tels projets d’émigration.
Quant au ministre d’État Landing Savané, il avance que : « Nous avons tous une obligation de protéger la jeunesse de la tentation d’une émigration sauvage… Et nous sommes convaincus que c’est le dialogue qui permettra de trouver une solution à ce problème. Nous comprenons les préoccupations de la jeunesse, qui doit elle aussi comprendre qu’il y a un temps et des modalités pour ce voyage. »
Lamine Bâ, le ministre de la coopération, croit fermement que le gouvernement, la presse, et la société civile doivent travailler ensemble pour redonner espoir à ces jeunes qui partent, en les prévenant de ces mafieux qui leur vendent la mort. Il a proposé la tenue d’un débat national sur la question.
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