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COMMENT VENIR A BOUT DE LA PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS : L’Amicale des diplômés de l’École polytechnique de Thiès indique la voie à suivre

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COMMENT VENIR A BOUT DE LA PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS : L’Amicale des diplômés de l’École polytechnique de Thiès indique la voie à suivre

Combiner des solutions structurantes passant par «une planification rigoureuse et détaillée et d’importants investissements en capitaux» et d’autres non structurantes «de portée plus institutionnelle et réglementaire». C’est ce que préconise l’Amicale des diplômés de l’École polytechnique de Thiès pour venir à bout des inondations.


Le colloque que l’Amicale des diplômés de l’Ecole polytechnique de Thiès (Adept) avait initié et qui avait réuni les vendredi 11 et samedi 12 juin derniers ingénieurs, chercheurs et décideurs autour du thème «Les inondations à Dakar et banlieue : Mieux comprendre les causes pour des solutions durables», a livré ses conclusions. Et pour venir à bout de cette problématique, les experts ont proposé deux types de solutions. Il s’agit de solutions structurantes, passant par une «une planification rigoureuse et détaillée et d’importants investissements en capitaux» et des solutions non structurantes, «de portée plus institutionnelle et réglementaire».

Les solutions structurantes

Parmi les solutions structurantes, figure le rabattement de la nappe qui a été préconisé par les hydrogéologues et porté par la Sones, auteur de la formulation d’un projet de pompage et d’acheminement des eaux de la nappe des sables de Thiaroye vers Rufisque et Sébikhotane pour promouvoir l’agriculture périurbaine. Ce qui doit se faire avec la prise en compte des risques d’intrusion de l’eau de mer suite au pompage de la nappe, et l’enjeu foncier qui affecte le développement de l’agriculture périurbaine.
Il y a aussi la délocalisation et le relogement des ménages. Une solution dont le «coût pourrait cependant se révéler prohibitif à grande échelle», précisent les experts dans leur rapport. D’où la suggestion de veiller à mieux aménager les sites de recasement. La troisième solution structurante consiste à revoir l’implantation et la conception des bassins en eau. Car, «ces derniers sont souvent implantés dans des sites où la nappe affleure et leur écrêtement par pompage ne donne pas de solutions significatives». Il est également préconisé de dégager les voies d’eau naturelles au niveau des bassins versants. Une solution qui a pour objectif, de «redonner à l’eau ses trajets antérieurs et de matérialiser l’approche par bassin versant». Et les effets d’une telle démarche seraient plus visibles si les points bas des bassins versants n’étaient pas occupés. Il est donc suggéré de développer un programme de reboisement avec des plants grands consommateurs d’eau (exemple les cocotiers) pour arriver à «réduire les quantités d’eau dans les sites inondés par le biais de la plantation». Et comme l’urbanisation importante des sites inondés limite les surfaces disponibles à des fins de plantation, l’implication des ménages dans une telle stratégie pourrait améliorer sa performance.

Les solutions non structurantes

Quant aux solutions non structurantes faisant appel à moins de ressources d’investissement, elles comprennent des mesures politiques, institutionnelles, réglementaires sans oublier la sensibilisation. Elles portent essentiellement sur la restructuration des quartiers pour l’introduction des voies en mesure d’accueillir les ouvrages d’évacuation des eaux pluviales. Il est toutefois précisé que la restructuration de quartiers inondés situés dans des cuvettes ne saurait constituer une solution aux inondations. Il est également retenu la promotion de l’infiltration à travers un système d’aménagement graduel allant des ménages au quartier. Une solution rendue toutefois difficile par l’important taux d’imperméabilisation des quartiers concernés et la densification observée dans les maisons.
Toujours dans les solutions non structurantes, on retrouve l’adoption de mesures assurant la densification de l’habitat. Ce qui permettrait de limiter l’étalement des quartiers et l’envahissement des eaux par les populations. La densification par la construction verticale est également proposée et se veut une stratégie spontanée adoptée par les ménages pour améliorer leurs revenus dans un contexte d’urbanisation accélérée. Selon les experts, elle est même «dans certains contextes, un moyen de dynamisation de l’économie informelle». Il est aussi suggéré l’amélioration du processus de préparation et d’applicabilité des plans directeurs d’aménagement du territoire et d’urbanisme. Ce qui permettrait «d’anticiper et d’encadrer l’occupation des sols et empêcher l’installation des populations dans les zones impropres et la prolifération de l’habitat précaire informel, qui constitue un frein à la construction d’ouvrages d’évacuation des eaux pluviales». Le découragement de la construction dans les zones exposées aux inondations à travers un contrôle de l’extension urbaine dans les bas-fonds, la garantie du bon fonctionnement et la pérennité des équipements et ouvrages mis en place de concert avec les collectivités locales et les populations, figurent également dans les solutions non structurantes préconisées.

Décourager la construction dans les zones exposées aux inondations par un contrôle de l’extension urbaine

Toutes choses qui mettent en évidence qu’il n’existe donc pas une solution, mais plusieurs solutions à concevoir et à articuler, selon les caractéristiques des sites inondés. Et L’Amicale des diplômés de l’Ecole polytechnique de Thiès (Adept) initiatrice de ce colloque, devra par la suite promouvoir l’instauration d’un cadre informel, selon un format souple et flexible qui puisse permettre des échanges transdisciplinaires participatifs sur cette épineuse question des inondations. Mieux, il est attendu que cette plate-forme de partenariat ébauchée dans le cadre de ce colloque serve de cadre pour instaurer et promouvoir la recherche-action participative, afin de valoriser cette relation mutuellement avantageuse et propice, dans la recherche de solutions durables qu’est le partenariat chercheurs/ingénieurs/décideurs.
Au sortir de ce colloque, les experts ont démontré que les causes des inondations proviennent du ruissellement, des nappes et même des eaux usées à travers les défauts des systèmes d’assainissement individuels dans la banlieue. Et qu’un tel phénomène est loin d’être un problème pluviométrique.



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