Après les deux numéros de “ Njegemaar ” sur la Rts et les propos des prostituées de Brescia : Les “ Modou-Modou” déstabilisés

Les Sénégalais d'Italie se sentent destabilisés après les deux derniers numéros de “Njegamar” (Modou-Modou et infanticide) sur la Rts et les propos (tenus il ya quelques semaines dans les colonnes de L’Obs) des prostitutées ghanéennes et nigérianes de Brescia. Insultes et autres insanités sont proférées contre la presse sénégalaise.

“Les gens font n'importe quoi à l'éxtérieur comme si personne ne les voyait. Moi, je suis pour. C'est bon d'informer ceux qui sont au pays”, apprécie une Sénégalaise. "Mais oui, même chez les femmes, il y a beaucoup à dire. Seulement, il ne faut pas ranger tout le monde dans un même sac. Pour les cas d'infanticides, il y en a plein au Sénégal comme ici. Les gens doivent relativiser. On m'avait accusée d'infanticide quand j' habitais à Lecco (ville située à 35 km de Bergamo), mais aujourd'hui, j'ai dépassé la situation.", renchérit une compatriote. À Torino, “un modou-modou” qui a laissé sa femme à Louga depuis 2001 confie: "Je suis marié. J'ai deux enfants. Ma femme sait que je ne peux pas rester plusieurs jours sans avoir de rapports sexuels. Juste après les propos des prostituees ghanaennes et nigerianes, elle m'a appelé pour me demander de faire attention aux filles. Car au pays, les gens disent n'importe quoi. Elle-même a été accusée d'infanticide en 2003. Mais tout est rentré dans l'ordre", dit-il. À Brescia, les gens semblent plus touchés. Certains ont bien apprécié en donnant des noms. Sur le train à destination de Milan, une femme confesse: "Je suis divorcée d’avec mon mari. La vie est très difficile. Je ne peux pas rentrer comme ça chez moi les mains vides. Je suis obligée de vivre avec un Sénégalais qui me “gère”. Il me donne à manger, fait tout pour moi. Mais ses parents ne sont pas d'accord pour le mariage parce que, disent-ils, je suis castee (griotte). On a un enfant et on continue toujours à vivre ensemble".