Pour avoir émis l’hypothèse d’un mur de séparation avec les pays frontaliers : Imam Mbaye Niang attire les foudres des députés de la majorité

“Un mal qui faut dénoncer”, selon Doudou Wade. “Une proposition idiote et honteuse, », de l’avis de Balla Moussa Daffé. « Une idée saugrenue», pour Youba Sambou. « Une affaire complexe », pour Me Babou. La proposition du député l’Imam Mbaye d’ériger un mur de séparation avec les frontières pour neutraliser les velléités d’infiltration a mis les députés de la majorité dans leurs états lors de l’examen du budget du ministère des Forces Armées pour la gestion 2010. Et c’est Aïda Mbodji qui est montée d’abord au créneau pour rassurer le président du groupe parlementaire. « La construction de murs entre les frontières n’est pas une proposition de la majorité », a-t-elle dit.

Ses collègues vont se relayer pour dénoncer avec la dernière énergie cette proposition. Et pour Me Babou, « cette proposition n’est pas une affaire simple mais l’assemblée nationale n’a jamais parlé d’érection d’un mur, la majorité ne l’a jamais proposé ». Et à en croire le député libéral, « celui qui en a parlé est l’Imam Mbaye Niang et nous ne voulons pas qu’une voix discordante sème le doute chez nos voisins ». D’ailleurs pour Me Babou, « le député du Mrds devrait démissionner car jamais un député n’a commis une bourde pareille ». Plus critique le président du groupe parlementaire, d’indiquer que «  une telle proposition est indigne d’un député ». En effet souligne Doudou Wade, « c’est malheureux qu’à trois (3) jours  de la célébration de la chute du mur de Berlin que quelqu’un puisse parler de la construction d’un mur autour du Sénégal ». D’ailleurs Doudou Wade, appelle les députés à plus responsabilités.

Abdoulaye Baldé a aussi rejeté cette proposition. Pour le ministre des Forces Armées, la construction de mur de séparation des frontières n’est pas en phase avec les objectifs visés par l’union africaine.

Il faut préciser que le projet de budget du Ministère des Forces Armées adopté par les députés est arrêté à la somme de 97.091.837.000 FCFA pour la gestion 2010, contre 101.586.983.220 FCFA en 2009, soit une baisse de 4.495.146.220 FCFA en valeur absolue et 4,42% en valeur relative.