En se serrant la main, aujourd’hui, devant les Sénégalais, Me Abdoulaye Wade et Idrissa Seck donneront, sans doute, l’impression d’un père et d’un fils que les avatars de la politique avaient séparés, mais qui, contre vents et marées, ont réussi à se réconcilier. Les militants libéraux vont applaudir, les alliés du Président, même dubitatifs, acquiesceront. Alors que la majorité des Thiessois restera indifférente. Toutefois, le geste fera rire sous cape tous ceux qui refusent l’érection de la tortuosité, de l’hypocrisie, de l’imposture et de la trahison en méthodes de gouvernance. En effet, ils sont nombreux, les sceptiques, qui se poseront des questions sur la sincérité des actes que le président de la République et le maire de Thiès vont poser. Un scepticisme renforcé par l’attitude du maître de cérémonie, Idrissa Seck, et de son gosse à tout faire, Yankhoba Diattara, qui bat le rappel des troupes, pour accueillir celui qui avait essuyé, naguère, ses jets de pierres. Ce fut du temps où son mentor était incarcéré. Une témérité qui lui avait, alors, valu un séjour en prison. Mais, comme nous sommes dans un pays où la censure populaire verse souvent dans l’amnésie collective, cet épisode, tout comme celui du feuilleton dit des Chantiers de Thiès, est rangé dans les oubliettes de l’histoire. Autrement dit, les accusations du président de la République contre son ancien Premier ministre étaient dénuées de tout fondement ; personne n’a détourné l’argent du contribuable sénégalais ; l’enquête de l’Ige était du cinéma ; les propos injurieux de l’auteur des Cd qui parlaient d’«ancien spermatozoïde et futur cadavre» sont pardonnés ! C’est justement là que le bât blesse. Surtout quand on sait que les deux hommes qui seront à l’honneur dans la capitale du Rail ont malmené, à nulle autre pareille, les Institutions de la République, jeté le discrédit sur les symboles de la Nation et sapé les valeurs morales qui ont toujours fait la fierté du Sénégal et des Sénégalais. Le peuple qui ne peut rien oublier - les actes de banditisme de Wade et Idy datent seulement de cinq ans - doit demander des comptes à ceux-là qui ont osé parler de partage de butin. Leur forfaiture est immortalisée par le scandaleux «protocole de Rebeuss». Maintenant qu’ils se permettent de pavoiser, sous prétexte de l’inauguration de l’usine de Senbus à Thiès, le président de la République et son ancien Premier ministre font semblant d’ignorer qu’ils doivent toujours des explications à leurs compatriotes. Ces derniers n’ont pas intérêt à verser dans l’amnésie consciente. Car ils savent bien que Wade et Idy les ont souvent trahis et méprisés. Le moment est donc venu de le leur faire payer. C’est en agissant de la sorte que les Sénégalais donneront à la postérité un signal fort. Afin que demain, ceux qui présideront à ses destinées, ne surfent pas sur ses trous de mémoire, pour commettre des actes qui jurent d’avec la morale et l’esprit républicain.
COMMENTAIRE : Contre l’amnésie consciente
Par: SERIGNE SALIOU SAMB - Seneweb.com |
04 novembre, 2009 à 13:11:22
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Auteur: SERIGNE SALIOU SAMB - Seneweb.com
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