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COTE D’IVOIRE - De lourdes hypothèques pèsent sur les élections

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COTE D’IVOIRE - De lourdes hypothèques pèsent sur les élections

(Pana) - A quelque quatre mois des élections générales ivoiriennes du 31 octobre, le doute n'est plus permis: le scrutin ne se déroulera pas comme prévu à cette date.

Le processus de sortie de crise est aujourd'hui pratiquement au point mort en dépit de légères avancées enregistrées, notamment avec la reprise du dialogue militaire et le lancement de la phase pilote de l'opération d'identification des populations. Même si Pierre Schori, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d'Ivoire, Gérard Stoudman, le Monsieur élections de l'Onu et, à un degré moindre, le Premier ministre du gouvernement ivoirien de transition Charles Konan-Banny, continuent de soutenir que "les élections sont encore techniquement possibles", la réalité du terrain semble démentir cette assertion.

Après la passe d'armes qui a opposé le camp présidentiel et l'opposition civile et armée au sujet de la concomitance du désarmement et de l'identification, aucun de ces deux volets, indiscutablement les plus solides de toute l'armature du processus de sortie définitive de crise, n'a véritablement connu un début d'exécution significatif. Le dialogue entre les états-majors des Forces de défense et de sécurité (Fds, l'armée loyaliste) et des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn, la branche armée des ex-rebelles) a certes repris le 31 mai dernier à Yamoussoukro, après une brouille de plusieurs mois. S'il a pu effectivement déboucher sur un accord pour le démarrage de l'opération de pré-regroupement des forces en présence, qui bute cependant sur des problèmes de logistique et de réhabilitation des sites de regroupement, surtout dans la zone sous contrôle des Forces nouvelles, le dialogue militaire n'a pas beaucoup avancé sur l'épineux dossier du chronogramme du désarmement.

Fds et Fafn auront, par ailleurs, beaucoup de mal à s'entendre sur des sujets aussi délicats que la création d'un état-major intégré, préalable à la création d'une "armée républicaine", comme l'exige l'ex-rébellion, la reconnaissance des nouveaux grades acquis par les hommes de Guillaume Soro, les rappels de salaires à verser aux déserteurs des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (Fanci), qui ont été les principaux chefs de guerre de la rébellion, et la situation des grands blessés et des morts des deux camps.

Considéré comme un préalable au désarmement des forces combattantes, le démantèlement des milices pro-gouvernementales, qui foisonnent surtout dans l'ouest du pays, ne s'est toujours pas opéré. A deux reprises dans le courant du mois de juin, les rendez-vous pris par
les chefs miliciens avec les responsables du Programme national de désarmement, démobilisation, réinsertion et réhabilitation communautaire (Pnddrrc) n'ont pas été respectés. C'est le moment qu'a choisi le Groupement des patriotes pour la paix (Gpp), un mouvement armé officiellement dissous, pour réapparaître à Abidjan où il a eu maille à partir avec des éléments des Fds dont il entendait occuper la base, dans la perspective de pouvoir bénéficier du filet social du Ddr.

L'activisme soudain de plusieurs autres milices, armées ou non, dans la capitale économique, achève d'inquiéter les populations et risque tout simplement de retarder tout le processus du Ddr qui a déjà beaucoup de mal à démarrer. Au coeur même de la crise ivoirienne, le problème de l'identification qui, selon le ministre de la Justice Mamadou Koné, concerne près de 4 millions de sans papier, va se retrouver sous les projecteurs de l'actualité avec le démarrage effectif des audiences foraines sur toute l'étendue du territoire national. De son succès dépendra, en bonne partie, un correct déroulement des scrutins. Mais au vu des résultats relativement modestes de la phase pilote, organisée en mai dernier dans sept localités, il est à craindre que le manque d'engouement enregistré à cette occasion, notamment du fait du sentiment d'insécurité inspiré par les "Jeunes patriotes", partisans du président Gbagbo, le manque de communication et l'inexistence d'une vaste campagne de sensibilisation, ne se répète, au risque de fausser le processus.

D'ailleurs les organisateurs de l'opération, qui regroupera quelque trois cents magistrats répartis au sein de cent cinquante équipes, n'auront pas la tâche aisée face aux militants et sympathisants du Conseil national de résistance pour la démocratie (Cndr).



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