Bassirou Diouf, boucher établi à Darha Djolof était ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Louga pour répondre du délit de viol sur mineure de moins de 13 ans. Bassirou a été placé sous mandat de dépôt le 10 septembre dernier à la suite d’une plainte du médecin du centre de santé de Dahra où la fille était admise au terme de sa grossesse pour accouchement. Ce n’est donc qu’après accouchement par césarienne que l’action publique s’est déclenchée contre Bassirou Diouf. Le gynécologue, ayant constaté que la fille qu’il a reçue ce jour là était mineure de moins de 13 ans, s’était enquis des conditions de sa grossesse. C’est ainsi que la fillette lui a déclaré qu’elle a été violée par deux fois par un nommé Bassirou Diouf, un boucher officiant au marché de Dahra. Après l’avoir bien assistée, le docteur s’est senti obligé de porter l’affaire devant la justice. Il saisit alors le procureur de la république.
À la barre le prévenu, bien que reconnaissant les faits qui lui sont reprochés, a cherché tant bien que mal à s’amender. Selon lui, ils sortaient ensemble depuis belle lurette. Et que toutes les deux fois qu’ils ont eu à entretenir des rapports sexuels, la fillette était consentante. La première fois, déclare-t-il, c’était chez un copain et la deuxième fois, aux champs des courses. La fille en question était vendeuse d’eau au marché. « Tous les jours c’est elle qui me vendait de l’eau à boire devant mon étal. À force de nous fréquenter nous avons fini par nous familiariser. Et il s’en est suivi des relations amoureuses. », tente-t-il d’expliquer au juge. Mieux, poursuit-il, « j’avais consenti à l’épouser après accouchement. Et ses parents étaient d’accord pour me la donner en mariage ». Selon la source qui a assisté à l’audience spéciale tenue deux semaines avant le délibéré, toutes ces allégations étaient battues en brèche par la fille. Une jeune fille qui s’est présentée devant la barre, soutient la source, un bébé de 3 mois dans ses bras. Un bébé dont le père se trouve être le prévenu. À en croire toujours cette source la fille avait déclaré que Bassirou l’a violée par deux fois. « La première fois, il m’a entraînée chez son copain. Je l’ai suivi car, devant me remettre de l’argent qu’il me devait, il m’a demandé de le suivre chez lui pour me payer. Une fois dans la chambre, il a abusé de moi. » Laissait entendre la fillette devant le juge. Non sans préciser que c’est ce jour-là qu’elle avait perdu sa virginité. « À la maison, je n’avais voulu rien dire à mes parents par peur de représailles de leur part ». Tenait-elle à ajouter. Avant de poursuivre que la deuxième fois Bassirou l’avait trouvée aux champs des courses de Darha. Ce jour-là, comme d’habitude, elle était sur le point de rentrer chez elle après avoir fini de vendre de l’eau. Mais à la barre, ce mercredi, lors du délibéré le président Gana Guèye n’a pas voulu tenir compte d’un probable consentement de la fille. Selon lui, avec ou sans consentement, le délit de viol est avéré dès lors que l’acte sexuel est commis sur une mineure de moins de 13 ans. Donc l’action publique doit se déclencher. D’autant plus qu’il y a eu plainte. Il a alors suivi le procureur de la république qui avait requis 10 ans de prison ferme lors de l’audience spéciale. Bassirou est, en effet, reconnu coupable de viol sur mineure de moins de 13 ans assorti d’une amende de 400 000 francs pour dommages et intérêts
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