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Economie

SITUATION CATASTROPHIQUE DES ICS - Le "scénario planifié de hold up", selon Dansokho

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SITUATION CATASTROPHIQUE DES ICS - Le "scénario planifié de hold up", selon Dansokho

En attendant que la lumière, "toute la lumière", comme le réclame Amath Dansokho, soit faite sur la situation qui a conduit les Industries chimiques du Sénégal(Ics) dans le gouffre, le leader du Pit(Parti de l'indépendance et du travail) par ailleurs Vice-président de l'Assemblée nationale qui intervenait, hier, à la commission de l'Assemblée nationale chargée du développement, de l'environnement et de l'aménagement du territoire qui faisait face au directeur général intérimaire des Ics, décrit un "scénario planifié de hold up".

Il faut pouvoir suivre le raisonnement de Amath Dansokho pour comprendre le "scénario planifié de hold up" en question : Les contrats "scandaleux" qui ont été "conclus en parfaite intelligence" avec des autorités et sans consultation du Conseil d'administration, la cession de la production d'engrais et de produits phytosanitaires à des privés au moment où les Ics avaient conquis le marché sous-régional, le monopole du transport international des matières premières, de l'acide phosphorique des Ics à une société privée alors que la règle d'appel d'offres pour minimiser les coûts est la plus appropriée, la même société privée qui a été proposée par celle-là même qui a bénéficié du monopole de la production d'engrais. Tous ces éléments mis un à un, conduisent M. Dansokho, leader du Pit(Parti de l'indépendance et du travail), par ailleurs Vice-président de l'Assemblée nationale, à se demander si c'est un hasard "que ce soient précisément ces deux sociétés privées qui, d'un seul mouvement, ont bloqué les comptes extérieurs en Euro et en dollar des Ics ?".

Amath Dansokho intervenait ainsi, hier, à la commission de l'Assemblée nationale chargée du développement, de l'environnement et de l'aménagement du territoire qui recevait le directeur général intérimaire des Ics, Alassane Diallo, à qui d'ailleurs il demandait de répondre précisément à ces questions.

Cela (des réponses), dit-il dans une logique analytique, est d'autant plus nécessaire que "ces deux sociétés réclament, pour débloquer les comptes des Ics, que l'Etat du Sénégal leur rétrocède en propriété privée l'usine de Mbao pour la fabrication d'engrais et la société Senchim pour la fabrication de produits phytosanitaire."

Le "scénario planifié" décrit par Dansokho remonte aux hautes autorités de l'Etat qui, selon lui, " ont pris une part active dans l'entrée en scène de ces deux sociétés privées". D'où l'opinion répandue qu'il y a une "connivence objective" de ces dites autorités dans la mise en faillite des Ics, d'autant plus que, suivant l'analyse du Vice-président de l'Assemblée nationale, "l'instabilité dans la Direction des Ics est consécutive à l'immixtion du pouvoir depuis 2000 et en est une des causes principales" et rappelant que "c'est à partir de 2000 que les Ics ont plongé dans une crise très grave qui, à partir de 2003, a hypothéqué même son existence."

En fait, le leader du Pit ratisse plus large dans sa quête de réponses car, outre les hautes autorités de l'Etat dont les responsabilités dans les turpitudes actuelles des Ics sont évidentes aux yeux de M. Dansokho, celui-ci demande que la représentation nationale entende également les ministres de tutelle technique et financière, allant même jusqu'à proposer que la commission invite tous les anciens DG encore vivants "pour qu'ils viennent participer à nos efforts pour faire toute la lumière dans cette grave affaire", ajoute-t-il,.

Lui, Amath Dansokho, s'adressant au directeur général par intérim des Ics, Alassane Diallo dont, lui dit-il, "vos responsabilités éminentes dans l'entreprise vous font obligation d'éclairer la représentation nationale que nous sommes", propose que la séance qui s'est déroulée, il faut le dire à huit clos, ne soit que le début d'une plus grande réflexion de la représentation nationale, "pour nous permettre d'exercer pleinement le pouvoir de contrôle que nous donne la constitution et le règlement intérieur de l'Assemblée nationale."

Tout comme les cadres de l'entreprise en question et tous ceux et celles dont les activités dépendent des Ics, exigent, selon le leader du Pit, que cette crise soit traitée au fond "pour éliminer ce qui, sous bien des rapports, ressemble à un raid mafieux où se retrouvent aventuriers internationaux et affairistes au cœur de l'Etat", dixit Amath Dansokho dans une déclaration écrite et remis à la presse au sortir de la réunion.

Re-ca-pi-ta-li-sa-tion

Pour sa part, le directeur général intérimaire, lui, n'a qu'un leitmotiv : "re-ca-pi-ta-li-sa-tion". Celle-ci, selon Alassane Diallo, est la principale mesure de sauvetage des ICS parce qu'"elle conditionne le fonctionnement normal de l'entreprise à très court terme, des relations normales avec le système bancaire et la confiance des bailleurs de fonds", a-t-il déclaré au sortir de son audition par la Commission du développement, de l'environnement et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée nationale.
Optimiste qu'il semble être, M. Diallo est cependant persuadé, après avoir fait un état des lieux aux députés, que les contentieux commerciaux auxquels les Ics sont en proie "seront réglés".

En attendant, un redémarrage immédiat des installations est nécessaire et possible si seulement la société disposait-là de 5 milliards de FCfa. Une goutte de soufre qui ne suffirait même pas à redémarrer une machine, à l'image des 7,5 milliards de FCfa reçus dernièrement par les Ics et qui n'ont pas empêché les installations, au bout de quatre jours, de caler.

Mais comme précise M. Diallo, ces 5 milliards de FCfa escomptés ne seraient qu'à titre provisoire étant entendu que la solution durable c'est la "re-ca-pi-ta-li-sa-tion". Ce montant de 5 milliards, le directeur général ne l'attendrait d'ailleurs pas forcément des autorités. À l'en croire, cela pourrait provenir des recettes de la vente d'un bateau d'acide phosphorique que les Ics seraient entrain de négocier.

On en arrive à parler des comptes 2005 qui ont été renvoyés par le dernier Conseil d'administration pour revoir la copie alourdie par une quarantaine de milliards de provisions. Il faudra alors les consolider, ces comptes avant de les déposer chez greffe du tribunal qui les attend initialement pour le 20 août prochain. Autant dire qu'il faut nécessairement, d'ores et déjà, obtenir du juge Kandji qu'il accepte de repousser cette date, le temps de relooker les comptes et les déposer sur la table du Comité de gestion.

 



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