Une enveloppe de 300 millions de FCfa et un projet d’érection d’une centrale solaire sont presque perdus par Rufisque dans le cadre de la coopération décentralisée avec Soler. Un climat malsain lors d’une réunion entre les deux délégations est à l’origine du clash.
Entre la ville de Rufisque et celle de Soler, en France, c’est la fin d’une collaboration dans le cadre de la coopération décentralisée. L’acte de rupture de ce partenariat a été signé, avant-hier dans la soirée, car la délégation de Soler est repartie avec l’enveloppe de 500 mille euros, soit 327 millions de FCfa mobilisés pour la construction d’un centre de formation agricole pour la culture biologique et sous serre. Mieux, le chef de la délégation, Paul Miffer, en sa qualité de chef de mission du maire de Soler et vice-président du Comité départemental dans le domaine de la coopération décentralisée, jure que sa ville «a décidé d’arrêter tous les projets en cours et futurs qui concernent la ville de Rufisque». Les raisons de ce clash sont à chercher dans «le comportement inélégant» de l’équipe municipale de Rufisque qui a exercé «une violence verbale sur l’adjointe au maire de Soler lors de la réunion de revue des projets».
C’est lors de cette réunion que les choses se sont gâtées. Car, d’une part, la délégation de Soler n’a pas apprécié que l’accès à la salle soit interdit aux deux porteurs du projet de centre de formation, Ousmane et Jacques Diop. Car, c’est grâce à eux que la ville a bénéficié de ce projet de financement. D’autre part, la délégation de Soler a demandé que les référents du projet, à savoir le maire Boubacar Ndoye et le conseiller municipal Pathé Watt, soient retenus pour assurer une bonne continuité dans la gestion du projet. Cette requête est rejetée par le maire et son équipe. Mais, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, «c’est quand l’adjointe au maire de Soler et le président de la Commission de la coopération décentralisée de Rufisque, Ibra Niang Faye, se sont échangés des propos aigres-doux, suite à un compte-rendu de mission tronquée alors fait par M. Faye». Devant cette confusion et le durcissement du ton de la part de la partie sénégalaise, la délégation de Soler a préféré se retirer. Et son chef d’annoncer «l’envoi de correspondances d’informations aux autorités sénégalaises, dont le Premier ministre, le ministre délégué chargé des Collectivités locales et le ministère des Affaires étrangères».
Du côté de la ville de Rufisque, l’on regrette la situation tout en cherchant à «sauver la coopération». Ces mots sont du chargé de la communication du maire, Ousmane Yade Guèye. Après cette précision, le maire Badara Mamaya Sène nous a renvoyés au chargé de la coopération décentralisée, M. Faye, pour sa version des faits. Ce dernier rappelle que le voyage qu’il avait effectué en juillet dernier au Soler était pour prendre contact avec les autorités de cette ville. Mais, grande avait été sa surprise quand l’adjointe au maire lui a fait savoir au téléphone que «si la ville de Rufisque songeait à changer les deux référents, Soler laisserait tomber tous les projets». Une démarche que le maire a qualifiée de discourtois, tout en évoquant la souveraineté de sa ville.
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