En dépit d’une « économie » aux fondamentaux relativement encore solides, soulignent des experts interrogés, le Sénégal comme tous les pays non-producteurs de pétroles et sous-développés, a accusé le coup cette année. Ses espoirs pour un taux de croissance soutenu de 7 à 8 % se sont envolés. Le pétrole dont le cours mondial ne cesse de grimper, la décadence accélérée des Industries chimiques du Sénégal (Ics) dont l’apport à la croissance était de 3 points et le « chahut » organisé du monde rural ont fini par ruiner ses projections les plus optimistes d’un taux de croissance à deux chiffres. Pis, si la flambée du brut atteint les 100 dollars us/baril, le taux de croissance revu à la baisse pour 4, 5 %, selon le tableau de prévision qu’en dressent pour les deux années à venir, les experts de l’Agence française de développement (Afd) et de la Banque africaine de développement (Bad), serait même nul, confie-t-on dans les milieux financiers du pays.
Pour freiner cette situation qualifiée de conjoncturelle par les experts, et contourner en outre, les « majors » qui, affirme-t-on du côté des allées du pouvoir, profitent de la situation pour « faire chanter l’Etat » et les unités industrielles dépendantes, le chef de l’Etat sénégalais fait dans la diplomatie «énergétique » tout a azimut. Le récent voyage du président Wade en Chine populaire, puis en Iran dans la foulée, entrerait, dit-on auprès de son entourage informé, dans ce cadre. Ainsi, a-t-il obtenu de Pékin, a-t-il lui-même indiqué à son retour à Dakar, la construction d’une centrale de charbon d’un coût de 175,700 milliards et d’un dock de débarquement pétrolier. « C’est peut-être l’un des projets les plus importants qui va nous permettre de disposer d’énergie à meilleur marché. Comme nous sommes très dépendants du pétrole, nous allons disposer d’une centrale de 250 mégawatts en charbon. Et cette centrale devrait, si je ne me trompe être fonctionnelle dans 18 mois au maximum », avait-il souligné la presse.
Quatrième réserve mondiale de pétrole et deuxième pour le gaz, l’Iran a des potentialités réelles. En s’y rendant après Pékin, le président sénégalais cherchait également à contourner « les majors » pétroliers et trouver solution à la crise énergétique qui affecte son pays. Présent au Sénégal, notamment sur le projet d’électrification de l'axe Tobène-Touba-Kaolack de la Senelec, dont les travaux ont débuté depuis l’année dernière pour un financement d'environ 2 milliards de francs Cfa, et dans « la boucle » de Dakar pour l’extension du réseau et son perfectionnement vers la banlieue pour un coût de 37 milliards de Fcfa environ, l’Iran s’est dit disposé à « booster » sa coopération dans ce domaine, indique le communiqué conjoint dont copie a été envoyée aux rédactions. Il a offert des solutions au Sénégal en matière de résorption du déficit énergétique, de la prospection pétrolière et d'industrie. C’est ainsi que l’Iran serait disposé « à entrer dans le capital de la Sar pour une extension de la raffinerie à défaut, construire une autre raffinerie ».
Cependant, si la « bataille énergétique » est engagée par le gouvernement sénégalais tout comme le souci de Me Wade de « contourner les majors » pour pallier les effets négatifs du renchérissement des cours du pétrole se veut actif et diplomatiquement engagé, il n’en demeure pas moins que les difficultés des Ics ainsi que le désordre « organisé » du secteur agricole, notamment de la filière arachidière, de même que la mal-gouvernance qui gangrène plusieurs secteurs de l’économie et structures publiques ou parapubliques, avec tous les scandales évoqués à longueurs de colonnes dans les journaux ne sont pas de nature à « restaurer » une croissance soutenue et une économie saine et justement répartie.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion