APPUI AU MONDE RURAL - 112 milliards de F Cfa de la banque mondiale pour cinq programmes

Le ministre délégué chargé du Budget, Cheikh Hadjibou Soumaré et le directeur des opérations de la Banque mondiale, Madani Tall, ont paraphé hier, mercredi 26 juillet 2006, cinq accords de crédit d’un montant d’environ 112 milliards de F Cfa. Une partie importante de ces nouveaux engagements de l’Institution financière sera consacrée au monde rural et spécifiquement au secteur agricole.

Le premier accord signé consiste le Projet de Développement des Marchés Agroalimentaires et Agricoles (Pdmas) d’un montant de 35 millions de dollars (17 milliards de F Cfa) qui, selon le ministre du budget, Cheikh Hadjibou Soumaré, constitue la suite logique du Projet de promotion des exportations agricoles (Ppea) clôturé en 2004. A son avis, sa mise en œuvre vise à créer les conditions favorables à l’émergence d’une agriculture moderne et à l’émergence d’une agriculture moderne et compétitif, permettant aux opérateurs économiques et aux petits producteurs de se positionner avantageusement sur les segments de marché à forte valeur ajoutée, au niveau local ou à l’exportation, pour les produits horticoles et d’élevage.

Le directeur des opérations de la Banque mondiale, Madani Tall, a ajouté que : « le Pdmas vise à faire passer, d’ici 2010, les exportations agricoles non traditionnelles de 13 mille à 30 mille tonnes». Ce qui, à son avis, «devrait permettre une augmentation de 60% des revenus agricoles des petites exploitations familiales concernées par ledit projet». Sur la même lancée, le financement de la deuxième phase du Projet des Services Agricoles et Organisations de Producteurs (Psaop 2) d’un montant de 20 millions de dollars (10 milliards de F Cfa) a été signé. Il a pour objectifs principaux d’appuyer la formation et le fonctionnement du système national de recherches agricoles et agro-alimentaires. Le Psaop 2 a également pour prérogative d’accroître les capacités scientifiques de l’Isra et de l’Ita par la réhabilitation et l’équipement des infrastructures de recherche et d’appuyer le fonctionnement des organisations de producteurs et renforcer leurs capacités. Selon Madani Tall, «ce financement va renforcer l’accès des petits producteurs aux services et innovations agricoles efficaces et diversifiées, en vue d’augmenter, de diversifier et/ou de stabiliser leurs productions».

Les communes urbaines les plus pauvres concernées

Les accords dont la grande partie revient au monde rural, ne se limitent pas uniquement dans le cadre agricole. Le troisième accord de crédit paraphé qu’est le Programme de développement local participatif (Pdlp), principal point d’application du Programme national de développement local (Pndl), touche pratiquement le développement du monde rural dans sa globalité. La banque mondiale va financer à hauteur de 50 millions de dollars (25 milliards de F Cfa), sur les trois prochaines années. Selon le directeur des opérations de la banque mondiale, «le Pdlp fera la jonction entre le monde rural et les communes urbaines les plus pauvres». En plus de leur démarche d’accompagner les mutations dans le monde rural, les responsables de la banque ont fait part de l’importance qu’ils accordent aux zones urbaines. Dans ce cadre, un financement de 80 millions de dollars (40 milliards de F Cfa) a également été mis à la disposition du gouvernement pour le Programme d’équipement de renforcement et d’équipement des collectivités locales (Precol). Selon le ministre du Budget, «la mise en œuvre du Precol va permettre d’accroître la fourniture des infrastructures et des services dans les zones urbaines et de renforcer les communes urbaines pour améliorer la mobilisation des ressources et la gestion municipale et urbaine».

Vigilance capacité de tous à passer à l’action louée

Le dernier accord de prêt revient au Crédit de soutien à la réduction de pauvreté (Crsp). D’un montant de 30 millions de dollars (15 milliards de F Cfa), Madani Tall a avancé que cet accord est le deuxième d’une série de trois, prévus sous forme d’un appui budgétaire. Selon lui, le crédit porte sur les réformes budgétaires et la transparence, la politique de décentralisation, la santé, et la protection des groupes vulnérables. Conscient de l’importance des projets face aux enjeux que représente le monde rural, le directeur des opérations de la banque mondiale a appelé à la vigilance et la capacité de toutes les parties concernées à passer à l’action. A ce propos, il a affirmé que «la banque mondiale assumera tous ses engagements afin que les objectifs assignés aux différents projets soient atteints». Face à cette invite, Cheikh Hadjibou Soumaré a tenu à assurer la banque mondiale que «toutes les dispositions seront prises pour une exécution diligente en vue d’atteindre, dans les délais prescrits, les objectifs définis». A son avis, «les efforts consentis par le Sénégal doivent être poursuivis pour améliorer davantage les taux de décaissement et raccourcir les délais de mise en vigueur et d’exécution des projets».