Le palais de justice de Dakar est très exigu pour accueillir des centaines de personnes arrêtées lors des manifestations qui ont suivi le verdict condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison. Les prévenus, les avocats et les juges ne sont pas à l’aise. La situation est alarmante selon Me Barro, un avocat à la cour.
« J’avoue que la situation est difficile pour les avocats, les magistrats et les membres de l'administration pénitentiaire ainsi que les détenus. Il y a un nombre assez important de détenus qui sont présentement dans la cave du parquet pour diverses infractions », décrit Me Barro. Parmi les prévenus, certains sont poursuivis pour appel à l’insurrection, d’autres pour l’incendie de biens appartenant à autrui, pour vol, pour casse entre autres.
« Le procureur a estimé de voir pour la plupart de ses personnes les envoyer devant le magistrat instructeur. Et tout ça c'est une procédure ce qui explique d’ailleurs les retours de parquet », a notifié l’avocat à la cour.
Ce décor invivable découle du nombre pléthorique de détenus. « J’avoue que c’est difficile. La cave n’est pas spacieuse et donc c’est difficile qu’elle contienne autant de prévenus », poursuit notre interlocuteur.
Les piles de dossiers exigent plus de temps. Le procureur lit ces dossiers pour se fonder s’il faut envoyer un prévenu en comparution directe ou bien devant un magistrat instructeur.
« Il faut que le procureur prenne le temps pour bien lire les dossiers et de voir l’opportunité d’envoyer en comparution directe ou bien devant le magistrat instructeur. Et pour cela, il faut que le dossier soit communiqué au Président tribunal de grande instance de Dakar », a laissé entendre l’avocat qui précise que les mineurs ont été libérés.
Une bonne politique pénale
L’avocat ne s’est pas contenté d’expliquer l’engorgement. Il a proposé des solutions parmi lesquelles, la mise en liberté des personnes contre qui, on a aucune preuve.
« En application d’une bonne politique pénale, il serait judicieux, à mon humble avis, en tant qu’avocat défenseur des libertés publiques, des libertés individuelles, que certaines personnes contre qui, aucune preuve n’a été trouvée soient mise à liberté », préconise l’avocat qui a ajouté : « Il faut d’autres modes alternatifs. Nous comptons sur les autorités judiciaires. Cela suppose encore qu'un juge de liberté et de la détention soit mise en place. C’est ainsi que nous pouvons régler beaucoup de problèmes ».
Une incidence négative
Le nombre élevé de prévenus a des incidences négatives sur le fonctionnement du tribunal. Maître Barro reconnaît que les gendarmes continuent de filtrer les entrées et les sorties. Avant-hier et hier, les gendarmes étaient dans l’obligation d’évacuer des centaines de personnes qui étaient dans l’enceinte du tribunal.
« Le tribunal était bondé de monde par mesure de sécurité, il fallait sortir certaines personnes. S’il y a autant de monde, cela peut porter un coup au déroulement normal des procédures et de la délivrance de certains papiers tels que le casier judiciaire, le certificat de nationalité entre autres », relève Maître Barro. En définitive, cette situation déteint sur le fonctionnement optimal de la justice.
4 Commentaires
Envoyez les casser les cailloux à Kédougou et passons à autre chose .
Yabbi
En Juin, 2023 (12:00 PM)Vérité
En Juin, 2023 (12:26 PM)Participer à la Discussion