Baila Ndiaye a commencé à construire un ULM à partir de matériaux récupérés, au Sénégal. Toutes les photos ont été fournies par Baila Ndiaye.
Après avoir fabriqué une voiture entièrement à partir de matériaux de récupération, le Sénégalais Baila Ndiaye s’est lancé un nouveau défi : il réalise actuellement un ULM en matériaux recyclés avec toujours le même objectif, prouver qu’il est possible de "faire ce que l’on veut, à partir de ce que l’on a".
Baila Ndiaye, 51 ans, s’est installé en France après avoir décroché le baccalauréat. À l’époque, il monte une entreprise spécialisée dans l’électronique à Mulhouse, avant de retourner au Sénégal quinze ans plus tard. C’est là qu’il a fabriqué la voiture monoplace Sindiély à partir de matériaux de récupération, dans les locaux du lycée technique de Thiès, il y a trois ans.
La voiture Sindiély.
Fort de ce premier succès, il se lance ensuite dans la conception d’un ULM, avant d’être contraint de rentrer en France pour des raisons personnelles, où il gère désormais une entreprise d’ingénierie mécanique à Strasbourg. Il espère néanmoins pouvoir achever prochainement son projet au Sénégal.
"Il est prévu qu’il fasse 13 mètres d’envergure, mais il lui manque encore les ailes"
En Afrique, on a besoin de machines pour se développer. Il y a donc deux solutions : les acheter et s’endetter, ou les fabriquer soi-même, à partir des ressources dont on dispose. C’est ce que j’ai voulu faire, lorsque j’ai construit la voiture Sindiély. Je lui ai donné ce nom en référence à la fille de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, qui a participé de nombreuses fois au rallye Paris-Dakar.
 l’âge de 6 ou 7 ans, j’avais déjà fabriqué une petite voiture à l’aide de fils de fer, comme je n’avais pas de jouets. Il y a trois ans, j’ai donc reproduit en quelque sorte la voiture de mon enfance…
Pour la fabriquer, je suis allé demander aux gens s’ils avaient les pièces dont j’avais besoin. Au début, ils se moquaient un peu et n’y croyaient pas. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai travaillé seul sur le projet à l’époque. J’ai finalement réussi à récupérer tout le matériel qu’il me fallait. C’était des pièces de voitures et de motos destinées à la casse, de toutes les marques. Par exemple, j’ai réutilisé un moteur de moto cassé, et les essieux avant proviennent d’une Peugeot 205.
La voiture Sindiély, en cours de construction dans les ateliers du lycée technique de Thiès, au Sénégal, où des élèves ont aidé Baila Ndiaye.
Je voulais montrer qu’il est possible de faire ce que l’on veut, à partir de ce que l’on a. Bien-sûr, ma voiture n’est pas parfaite, mais les gens savent maintenant qu’on peut fabriquer une voiture correcte avec trois fois rien.
La voiture Sindiély en marche.
J’ai ensuite commencé à construire un petit ULM, en rassemblant des matériaux de récupération exactement de la même manière que pour la voiture. Il est prévu qu’il fasse 13 mètres d’envergure, mais il lui manque encore les ailes et l'hélice. Pour décoller, une piste de moins de cent mètres sera nécessaire. Il pourra voler à 100 km/h environ, en consommant cinq litres tous les 100 kilomètres, pendant cinq heures. En fait, il sera possible de parcourir 250 km à l'aller, puis d'effectuer le retour. Il pourra également supporter 200 kg de charge.
Je n'ai pas l'intention de demander d'autorisation pour voler, car je n'ai pas envie de m'encombrer avec ça. Concernant la voiture Sindiély, je n'ai jamais eu de carte grise, mais on me laissait quand même circuler...
L'ULM, en cours de construction.
J'ai baptisé mon ULM "Sakiliba", car c'est le nom de ma grand-mère, qui est décédée. Elle était originaire de la ville de Kayes, dans l’ouest du Mali. Quand elle était triste et avait le mal du pays, elle regardait le ciel et me racontait que les éperviers étaient les mêmes qu’au Mali. Une fois que l’avion sera terminé, j’effectuerai mon premier vol vers Kayes, pour lui rendre hommage…
Il manque encore une hélice et des ailes pour achever la construction de l'ULM.
Désormais, j’aimerais également produire un véhicule semblable à la voiture Sindiély, mais à plus grande échelle. J’ai commencé à modéliser une petite voiture à trois roues – mais assez grande pour transporter des gens et des marchandises – qui pourrait se faufiler un peu partout et rouler jusqu’à 30 ou 40 km/h. L’idée est de construire une voiture low cost, accessible financièrement au plus grand nombre.
Cet article a été rédigé en collaboration avec Chloé Lauvergnier (@clauvergnier), journaliste à France 24.
15 Commentaires
Anonymerr
En Juin, 2015 (16:52 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (17:00 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (17:03 PM)Alioune Ndiaye , Ancien Provis
En Juin, 2015 (17:05 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (17:07 PM)Un Africain
En Juin, 2015 (17:43 PM)Yaatt
En Juin, 2015 (17:50 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (18:20 PM)Ld
En Juin, 2015 (19:46 PM)Quand je vois de choses comme ça je me dis vraiment qu'on ne devrait même plus -si on soutenais financièrement ce type d'initiatve- avoir à importer des mercedes, bmw et autres.
Nous avons toutes les ressource pour être un grand pays, alors dansons moins et construisons nous un futur digne de ce nom.
Ld
En Juin, 2015 (19:48 PM)On ne développe pas un pays, on développe des hommes!
Anonyme
En Juin, 2015 (20:17 PM)n'importe kel bon ingénieur en mécanique peut faire mieux
l'Afrique est en retard !
Anonyme
En Juin, 2015 (20:22 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (21:48 PM)Xulibeut
En Juin, 2015 (08:47 AM)Anonyme
En Juin, 2015 (16:14 PM)Participer à la Discussion