L'Italien Roberto Mancini, l'entraîneur qui a fait de Manchester City l'une des grandes puissances du football anglais, a été limogé lundi 13 mai dès sa première saison d'insuccès. "Malgré les efforts de tout le monde, le club n'a rempli aucun des objectifs de la saison, hormis la qualification pour la prochaine Ligue des champions", a expliqué la direction du club dans un communiqué.
L'ancien international, âgé de 48 ans, en poste depuis trois saisons et demie, paie la perte du titre de champion d'Angleterre, au profit de Manchester United, et l'échec en Ligue des champions à l'automne dès le premier tour, pour la deuxième année consécutive. La goutte qui a fait déborder le vase a été la défaite en finale de la Coupe d'Angleterre samedi contre le modeste Wigan (1-0), presque condamné à la descente en D2.
Roberto Mancini, qui s'était occupé auparavant avec succès de la Fiorentina, de la Lazio de Rome et surtout de l'Inter de Milan, trois fois champion d'Italie sous son règne, était arrivé à Manchester en décembre 2009 à la suite du limogeage du Gallois Mark Hughes. S'appuyant sur l'immense fortune du propriétaire, le cheikh Mansour d'Abou Dhabi, il a bâti une impressionnante équipe en recrutant des stars à coups de dizaines de millions de livres, entre autres Sergio Agüero, Mario Balotelli, Edin Dzeko, Samir Nasri ou encore David Silva et Yaya Touré.
Les résultats ne se sont guère fait attendre et en 2011, City a remporté la Coupe d'Angleterre, son premier trophée depuis trente-cinq ans. L'année suivante, c'était le Championnat d'Angleterre qui tombait dans son escarcelle, après quarante-quatre ans d'attente et un final à couper le souffle contre le grand rival Manchester United.
DE GIGANTESQUES MOYENS FINANCIERS
D'un naturel apparemment décontracté, Mancini a dû faire preuve à la fois d'autorité et de souplesse pour gérer certains caractères difficiles au sein de son équipe, tels son compatriote Mario Balotelli ou l'Argentin Carlos Tevez. Sur le plan du jeu, il a inspiré un football spectaculaire l'an passé, mais qui s'est nettement affadi cette saison, surtout en attaque, comme s'il n'avait pas su conserver la motivation de ses hommes à son plus haut niveau.
Aucun droit à l'erreur ne lui aura été accordé, un contraste frappant avec son rival de Manchester United, Alex Ferguson, maintenu à la tête des "Red Devils" pendant vingt-six ans en dépit des hauts et des bas rencontrés par toute équipe. Ses détracteurs diront qu'il aurait dû faire encore mieux compte tenu des gigantesques moyens financiers mis à sa disposition – le cheikh Mansour aurait dépensé plus de un milliard de livres dans le club –, surtout en Ligue des champions, où son équipe n'a pas été capable de franchir le premier tour ni la saison dernière ni cette année.
Le nom du Chilien Manuel Pellegrini a été avancé comme successeur de Mancini, mais l'actuel entraîneur de Malaga a vigoureusement démenti tout accord lundi. C'était toutefois avant que le limogeage de l'Italien ne soit officialisé... le soir même de la parade d'adieux de sir Alex.
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