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LAMINE NDIAYE, ENTRAINEUR-ADJOINT DES « LIONS » : La tête et les jambes

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LAMINE NDIAYE, ENTRAINEUR-ADJOINT DES « LIONS » : La tête et les jambes

Dominer le football camerounais de la tête au pied n’est pas à la portée de n’importe quel entraîneur. C’est l’exploit que Lamine Ndiaye a réussi, ces cinq dernières années, à la tête d’un modeste club du Nord-Cameroun. Auparavant, Lamine Ndiaye a eu à faire ses preuves à la tête d’un club français. Avec les « Lions », il s’engage dans une autre aventure, en devenant l’adjoint de Kasperzack.

Rue Mohamed V x Carnot, non loin du ministère des Sports. C’est là, au cœur du Plateau dakarois, au neuvième étage d’un immeuble, que la famille Ndiaye a établi ses pénates. En attendant sûrement de trouver une villa spacieuse. L’étroit salon est orné d’objets d’art et de tableaux soigneusement rangés.

« C’est une collection de ma femme. Elle adore bien ces trucs-là », précise le maître des céans, Lamine Ndiaye. Sa dame, de taille moyenne et de teint clair, le visage toujours ébréché par un sourire, n’est pas artiste de profession comme pourrait le faire croire son goût prononcé pour les oeuvres d’art, mais une sportive à la retraite. Comme le laisse deviner son allure sportive. « Elle fut championne de tennis », précise Lamine Ndiaye. Comme son mari, en fait, elle résiste toujours au poids des ans. Toutefois, force est de reconnaître que Lamine Ndiaye a la silhouette un peu arrondie par le temps.

Lamine Ndiaye, qui a vu le jour à Thiès, la « Cité du Rail », aura la cinquantaine bien sonnée le 18 octobre prochain. C’est dans sa ville natale qu’il a gobé le virus du foot. Après avoir évolué sous les couleurs du Thiès étudiant club (Tec), il est transféré à la Seib de Diourbel. Il a fait partie de la première équipe à inscrire le nom du club diourbellois au palmarès du championnat du Sénégal, brisant ainsi le monopole des clubs dakarois, qui régnaient sans partage sur le foot sénégalais, à cette époque. C’était à l’issue de la saison 1979-1980, avec une génération talentueuse composée de Karim Sèye, Tapha Sarr, Mamadou Keïta, Racine Kane, Chérif Kandji, Ass Birane Cissé, etc. C’était aussi sous la houlette d’un gourou de l’entraînement, Youssou Touré « Nti », un technicien qui a marqué de son empreinte l’histoire du football sénégalais.

Un leader charismatique

Contrairement à certains sportifs, qui négligent les études au profit de leur passion, Lamine Ndiaye a su allier les deux. Avec succès. « C’était un brillant élève, au lycée Malick Sy », se souvient son premier entraîneur, Joe Diop. D’après ce dernier, c’est au lycée Malick Sy que Lamine Ndiaye a décroché le baccalauréat.

« Son influence et sa forte personnalité ont fait de lui un leader du groupe, au Tec, où il a porté le brassard de capitaine », poursuit Joe Diop. Avec de telles qualités, Lamine Ndiaye n’a eu aucune peine à intégrer l’équipe nationale de football. « C’était un attaquant très technique, discipliné, qui était, en plus, polyvalent. Un joueur très collectif, tactiquement bien discipliné et qui savait prendre ses responsabilités sur le terrain, si la circonstance l’imposait ».

Cet éloge du président de l’association des entraîneurs de football est loin d’être une simple louangerie ductile. Lamine Ndiaye a honoré à 43 reprises les couleurs nationales. Sa première cape remonte à 1977, sous la direction technique de Mawade Wade. Avec les « Lions », il a été demi-finaliste de la Coupe d’Afrique des nations (Can) en Algérie (1990) et quart de finaliste au Sénégal (1992).

Et c’était lors de cette 18e édition de la Can, à domicile, qu’il a mis un terme à sa carrière internationale, à la suite d’une méchante blessure à la cheville contractée face au Nigeria.

Débuts professionnels

sous Arsène Wenger

Après trois saisons fastueuses à la Seib, Lamine Ndiaye va poursuivre sa carrière en France. Il évolue sous les couleurs du Sporting club d’Orange (Division 3), de 1981 à 1983. Il paraphe son premier contrat professionnel à l’As Cannes, en 1983, sous les ordres d’un certain Arsène Wenger, actuel manager d’Arsenal. Après deux saisons passées dans ce club de la Croisette, Lamine Ndiaye rejoint le FC Mulhouse, alors en D2.

« Dans ce dernier club, j’ai joué à tous les postes avant d’occuper le banc », souligne le coach adjoint des « Lions », qui se souvient avoir eu à « remplacer (leur) gardien de but blessé ». L’accession à l’élite française obtenue en 1989 avec, cerise sur le gâteau, un titre de champion de D2, Lamine Ndiaye poursuit son bail jusqu’à la fin de sa carrière professionnelle en 1993. Titulaire du diplôme d’entraîneur de football en 1988 (il a également un certificat de formateur et un brevet d’État de 1er degré), il se destine à la carrière d’entraîneur.

« Et c’est au FC Mulhouse que j’ai commencé ma carrière d’entraîneur, en étant d’abord conseiller technique auprès de la Ligue de football de l’Alsace chargé de former, de détecter, de promouvoir le foot dans la région. J’ai ensuite entraîné le centre de formation de Mulhouse, avant de prendre l’équipe première, qui évoluait en deuxième division à l’époque ».

Au FC Mulhouse, le sélectionneur adjoint des « Lions » a brillé au niveau de la formation. En effet, dans ce modeste club, Lamine Ndiaye a eu à diriger le centre de formation en 1996-1997. La saison suivante (1997-98), après un excellent premier tiers de championnat, qui le voit lutter avec les meilleurs clubs du championnat, le FC Mulhouse termine la phase « Aller » à la 9e place, avant de s’effondrer durant la manche retour. Lamine Ndiaye est alors appelé pour remplacer Gilles Bourges au poste d’entraîneur, à quatre journées de la fin du championnat. Mais le mal était profond. Le club n’échappe pas à la relégation en National. Malgré une opération sauvetage manquée, Lamine Ndiaye se voit confier les rênes de l’équipe professionnelle profondément remaniée. Les deux tiers de l’effectif de la saison avaient déjà quitté Mulhouse. Le pire est inévitable. Le dépôt de bilan intervient le 26 mai 1999.

Lamine Ndiaye reprend en main le centre de formation. « Après qu’on a connu un dépôt de bilan, il me fallait alors un autre challenge. Le Cameroun se présentait bien. Et cela tombait bien parce que, en même temps j’envisageais un retour en Afrique et, passer au Cameroun, était une belle opportunité, parce que c’est un pays de football. J’ai beaucoup appris dans ce pays », reconnaît Lamine Ndiaye.

Au Cameroun, l’un des pays-phare du continent, en matière de football, à cause des excellents résultats des « Lions indomptables », Lamine Ndiaye a laissé une forte impression. Auteur de deux doublés championnat et coupe (2002-2003 et 2003-2004), avec le Coton Sport Garoua, il a également remporté le championnat dès sa première saison (2001) dans ce pays. Avec son club du nord du Cameroun, Lamine Ndiaye a perdu la finale de la coupe de la Caf, en 2003.

« J’ai été impressionné par la mentalité de gagneur des Camerounais. C’est ce qui explique les bons résultats des « Lions indomptables. Au Cameroun, on vous dit qu’impossible n’est pas camerounais », souligne Lamine Ndiaye.

« Je serai loyal et solidaire de Kasperzack »

Coacher un jour les « Lions » était un rêve que nourrissait Lamine Ndiaye. Ainsi, quand le Sénégal cherchait successeur à Guy Stephan, il a aussitôt fait un appel du pied. Aujourd’hui, avec son choix comme adjoint de Kasperzack, son rêve devient réalité.

« J’ai accepté ce rôle tout simplement parce que mon pays me le demande et, en même temps, je vais travailler avec quelqu’un qui a beaucoup d’expérience. Une opportunité pour me parfaire, car il semble que j’avais aussi besoin de cela pour améliorer mes connaissances et pour avancer dans le métier », reconnaît-il humblement. Même s’il a les capacités requises pour jouer les premiers rôles dans le staff technique, Lamine Ndiaye ne semble pas à l’étroit dans son costume de second. Mieux, il accepte ce rôle et jure fidélité à son patron.

« Je serai très loyal et très solidaire vis-à-vis de Henri et par rapport aux objectifs qui nous sont fixés. Lui (Kasperzack), c’est un vieux routier. Il me rappelait des matches que j’avais même oubliés ». Ce qui atteste que le Franco-Polonais connaît bien son principal collaborateur. Alors que lui connaît Kasperzack « par réputation ». Et d’ajouter qu’entre eux « le courant est très bien passé. Dans son esprit, il faudrait qu’on se partage les tâches. Je suis d’accord parce que je ne suis pas là comme figurant, je compte jouer ce rôle à fond ».

Lamine Ndiaye se dit foncièrement « contre l’hypocrisie et la malhonnêteté ». En amateur de « mafé » et de « thiébou dieune » (riz au poisson), comme tout bon Sénégalais, il va sûrement profiter de son retour pour se régaler. Au propre comme au figuré.



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