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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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ISSIAR DIA, CHEIKH GUÈYE, PAPE WAIGO NDIAYE : TROIS LIONS, TROIS STYLES DE VIE

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ISSIAR DIA, CHEIKH GUÈYE, PAPE WAIGO NDIAYE : TROIS LIONS, TROIS STYLES DE VIE

« Avec un peu plus de vigilance, on aurait pu sortir de ce match avec les 3 points de la victoire », a dit en substance Lamine Ndiaye, le sélectionneur national, suite au nul (2 buts partout) ramené par ses troupes de Monrovia. Et pour cause, à un quart d’heure de la fin de ce match du 3ème tour des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010, contre le Liberia au Samuel K. Doe stadium, les « Lions » menaient par 2 buts à 0 avant de se faire rejoindre dans un incroyable moment de passage à vide. Malgré ce qui peut passer pour un « nul-défaite », le Sénégal conserve la tête du Groupe 6 (à égalité de points, 5, avec la Gambie) et tient ce samedi, avec la venue à Dakar du Libéria lors de la 4ème journée, une belle opportunité de se rattraper et de conserver sa place de leader.

Cela passe toutefois par une victoire aussi large que possible face au « Lone star ». Ce qui ne va pas sans un changement radical de comportement dans le jeu. La défense qui avait été « remodelée », selon le mot de Lamine Ndiaye, du fait de l’absence d’Abdoulaye Diagne Faye, avait connu deux absences fatales sur les 2 buts libériens. Jusqu’alors secteur le plus performant (avec 0 but encaissé), la première ligne avait sérieusement flanché après 75 minutes. C’est vrai qu’elle n’avait point été aidée par un milieu de terrain qui s’était carrément adossée à elle et qui, offensivement, n’était pratiquement d’aucun apport réel avec rien que des balles de combat balancées aux avant-postes. Dès lors, les attaquants avaient très rarement des opportunités de mettre en valeur leur habileté devant le but face à King Melvin, le portier libérien. A croire que le camp d’Abidjan, la semaine précédant la rencontre de Monrovia, avait été de nul effet...

Depuis hier, les « Lions » ont donc réintégré leur Tanière dakaroise du Méridien Président et retrouvé le terrain de la base militaire française de Ouakam pour la reprise. Cet après-midi, ils seront sur la pelouse du stade L.S. Senghor, sur les lieux où l’on attend d’eux qu’ils dictent leur loi, samedi, aux Libériens. Lamine Ndiaye a donc trois jours pour gommer toutes les imperfections de Monrovia. Alors que le parcours retour commence, tout point laissé en chemin risque de peser lourd au décompte final. Déjà qu’on ne sait même pas si le nul ... concédé à Monrovia ne sera pas fatal aux « Lions » au terme du parcours.

Papa Waïgo Ndiaye : L’ailier qui a gagné ses galons de titulaire comme latéral

Bizarre, bizarre que la trajectoire de Papa Waïgo Ndiaye en équipe nationale voire dans le sport. Toujours appelé comme attaquant ces dernières années par les différents sélectionneurs nationaux, il a toujours eu du mal à décrocher une place de titulaire. Et certaines de ses apparitions en cours de jeu n’avaient pas convaincu grand monde. Au point qu’à un moment, des voix s’étaient élevées pour demander ce que ce joueur au nom rare faisait dans la Tanière, surtout l’année dernière, sensiblement à pareille époque, lorsqu’il n’avait point brillé lors du séjour des « Lions » en Afrique australe. Et c’est, paradoxalement, au poste de latéral droit que le garçon a gagné un début de respect. « C’était juste pour dépanner. Les latéraux de métier, Cheikh Guèye et Mody Traoré, étant blessés, le coach a pensé à moi pour jouer au sapeur pompier. J’ai accepté de bon cœur de « me sacrifier ». Par esprit de « solidarité », révèle le natif de Saint-Louis.

Et il s’en était bien tiré grosso modo, trois fois de suite (contre l’Algérie, face à la Gambie et en première mi-temps au Libéria) pour quelqu’un qui n’avait jamais évolué à ce poste. « Je suis un ailier. Mais j’ai gagné une nouvelle expérience avec ce « dépannage » comme latéral. Et qui sait, ça peut m’être utile à l’avenir, si les envies me venaient de changer de poste », estime celui qui aime particulièrement rendre service, partager. C’est qui a d’ailleurs poussé l’ancien ... spécialiste du 1500 m qu’il est à déserter les pistes pour le rectangle vert. « Oui, j’étais athlète et assez doué. Parce que, par exemple, j’ai eu à remporter 2 fois de suite les 10 km de St-Louis. Mais j’avais constaté que quand je gagnais en athlétisme, j’étais seul à savourer ma victoire. Alors qu’au foot, on est plusieurs à partager la joie et le bonheur ». Alors, celui qui s’illustrait déjà au front de l’attaque des cadets du club navétanes des Guélewars de la Capitale du Nord, choisit de troquer ses pointes contre des godasses. A la Linguère de St.-Louis chez les - 17 ans, puis au Centre Aldo Gentina de Dakar en juniors et à Génération Foot, il apprit à allier au mieux son immense coffre d’ex « demi-fondiste » et ses talents de buteur jusqu’en 2002 lorsqu’il fit le grand saut vers l’Italie. A Helas Vérone, puis à Cesena (2005 - 2007) où il avait été 2ème meilleur buteur de la Série B (D2 italienne) avec 15 buts derrière Del Piero de la Juventus, ensuite à Genoa pour 6 mois et enfin à la Fiorentina, en Série A depuis la deuxième moitié de la saison passée. « Et jusqu’en 2012 », tient à préciser fièrement Waïgo Ndiaye qui dit « appartenir pour moitié à Genoa et pour moitié à la Fiorentina ».

Avec ce dernier club qui a terminé à la 4ème place du championnat d’Italie, « devant le grand Milan AC », tient à préciser non sans fierté Waïgo Ndiaye, l’ex( ?) latéral de fortune des « Lions » disputera la prochaine ligue européenne des champions. A 24 ans (il est né le 20 décembre 1984), c’est une autre expérience qui tend les bras à ce boute-en-train hors catégorie. « J’aime bien créer l’ambiance là où je suis. Car, dans la vie, il faut être humble et positif », selon l’un des plus grands « animateurs » que la Tanière ait jamais connus. Mais, ne vous y trompez pas, avertit-il : « je sais faire la part des choses. Chaque chose en son temps. Sur le terrain, je suis un vrai lion ; en dehors, c’est autre chose : j’adore être à l’aise et vivre bien, être gentil avec les gens ». Et c’est vrai que là où Waïgo passe, il n’y a plus trace de stress ou de tristesse

. C’est un comédien né avec des centaines d’anecdotes toutes aussi succulentes les unes que les autres à raconter et qui prend toujours la vie du bon côté. Ce qui fait que, quelque part, ça ne l’ennuie nullement de voir Cheikh Guèye revenir de blessure pour « récupérer » son poste de latéral droit. D’autant que lui Waïgo, lui avait cédé sa place à la mi-temps à Monrovia, parce que souffrant des adducteurs. « Je crois avoir bien tenu la baraque en son absence. En tout cas, j’ai donné tout ce que j’avais pour assurer l’intérim », assure-t-il. « Cheikh Guèye a fait une très bonne rentrée. Et je m’en réjouis très sincèrement », selon Waïgo, le soldat qui a gagné des galons là où l’on ne l’attendait pas. Et qui se dit « toujours prêt à aider ou à dépanner ». C’est cet altruisme qui l’a certainement poussé à mettre en place, chez lui à St-louis, un centre de formation, le Ndar Guedj qui accueille plus de 200 gosses, pour permettre à ses jeunes frères de la capitale du Nord, de suivre ses traces.

Cheikh Guèye, latéral droit : Le « Thiantacoune » vous salue bien !

Jusqu’à dimanche, Cheikh Guèye, le latéral droit de Metz relégué en L2 française, ne comptait qu’une petite sélection en équipe nationale. C’était sous le Polonais Henryk Kasperczak et contre le Bénin (2 buts à 1) à Rouen. Sa convocation par Lamine Ndiaye pour les quatre premiers matches des « Lions » dans les éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010, à un poste naguère « monopolisé » par des historiques comme Ferdinand Coly, Oumar Daf, Habib Bèye et Lamine Diatta, sonnait comme une nouvelle ère. Une page qui tourne. Sauf que Cheikh Guèye est arrivé blessé en regroupement avec un claquage. Alors, il a souvent suivi de loin les entraînements de ses collègues, a parfois couru avec le préparateur physique Rodolphe Duvenet et pris part, de temps à autre, au jeu avec ballon. Mais de match, point ! Et Papa Waïgo Ndiaye d’être appelé comme latéral de fortune (d’autant que Mory Traoré, également appelé pour occuper le flanc droit de la défense, était également blessé) à Dakar face à l’Algérie, à Bakau contre la Gambie et toute une mi-temps à Monrovia, dimanche dernier devant la Sierra Leone.

A cette 46ème mn donc, au Samuel K. Doe de Monrovia, Cheikh Guèye fut lancé à la place de Waïgo, l’intérimaire qui s’est plus que bien acquitté de sa tâche. « Le terrain me manquait. J’aime tout le temps être sur le terrain. J’en voulais vraiment », s’est-il réjoui dans l’avion du retour sur Dakar, avant-hier. « J’étais remplaçant ; et si le coach m’a fait entrer, c’est certainement parce qu’il voulait me voir apporter un plus », a-t-il ajouté. Et ce plus, il ne tarda point à l’apporter. Très vite, il se sentit bien sur son flanc droit, faisant preuve d’une belle autant que surprenante complicité avec Issiar Dia. Au départ de l’action ayant abouti au corner qui a amené le premier but inscrit dès la 48ème minute par El Hadji Diouf, Cheikh Guèye s’illustra merveilleusement 8 minutes plus tard avec une superbe reprise de volée qui porta l’avance du Sénégal à 2 buts.

Pour une entrée en jeu et sa deuxième sélection, Cheikh Guèye avait frappé très fort. Mais le « Thiantacoune » (disciple de Cheikh Béthio Thioune, grand dignitaire mouride dont il a exhibé la photo floquée sur son sous-vêtement, ce qui lui a valu un carton jaune après ce 2ème but) ne s’enflamme pas pour autant. Il sait que « les choses peuvent aller vite dans un sens comme dans l’autre », qu’ « en compétition, tout peut arriver ». Il n’estime point avoir « récupéré » sa place de latéral droit des « Lions ». « Ce que je peux dire, c’est que tant que je serai en bonne santé, je serai disponible et prêt à faire ma part du boulot », a-t-il tempéré.

En outre, sa bonne performance individuelle a quelque peu été éclipsée par la contre-performance que constitue ce nul (2 buts partout) concédé par l’équipe du Sénégal qui menait encore par 2 buts d’écart à un quart d’heure du coup de sifflet final. Mais Cheikh Guèye espère que lui et ses copains de la Tanière remettront les choses en place samedi prochain, pour la venue du « Lone star » du Libéria à Dakar, lors de la 4ème journée des éliminatoires Groupe 6 de la CAN et du Mondial 2010. « Ce ne sera pas facile, nous en sommes conscients. Mais, nous tâcherons d’éviter les erreurs commises à Monrovia », promet-il. La solution serait, selon lui, « d’être plus concentrés et plus solidaires », tant en attaque qu’en défense. « Ainsi, on sera à l’abri de toute mauvaise surprise », avertit-il.

Issiar Dia, milieu de terrain « Non, je ne regrette rien »

« Correcte, sauf qu’il n’y a pas eu la victoire au bout ». C’est ainsi qu’Issiar Dia, le dernier venu dans la Tanière qualifie sa prestation lors de son premier match complet avec les « Lions ». C’était dimanche dernier au Samuel K. Doe stadium de Monrovia, face au Libéria (2 buts partout). Le Nancéen s’est donc dit « déçu » du résultat final, même s’il ajoute que « ce qui est arrivé devrait nous servir de leçon à l’avenir ». Car, rappelle-t-il, « mener 2 buts à 0 à 20 minutes de la fin, ne veut pas dire avoir déjà match gagné ».

Entré en jeu une semaine auparavant à Bakau, face à la Gambie (61ème mn à la place de Frédéric Mendy), Issiar Dia, exilé sur le flanc gauche d’une équipe en infériorité numérique, n’avait que laissé entrevoir ses grosses possibilités. Titularisé dimanche au Liberia, sur le couloir doit, c’est lui qui a « réveillé » ses copains sénégalais et même sorti la rencontre de la torpeur avec une belle accélération balle au pied (15ème mn) qui a laissé ses vis-à-vis sur place. « A gauche ou à droite ou alors comme meneur de jeu, je n’ai pas de préférence. Je ferai le maximum là où le coach estime que je suis en mesure d’apporter quelque chose », selon l’ex- international espoirs français. Issiar Dia, on le sait, a joué dans les sélections de jeunes de France et était même avec les « Bleuets » en tournoi en Suède, une semaine avant de changer de nationalité sportive. Et le jour de ses 21 ans, le 8 juin, il avait étrenné son premier maillot frappé de la tête de lion contre les « Scorpions » en Gambie. « La France, je lui serai toujours redevable et reconnaissant. Car, c’est elle qui m’a formé. Mais, je ne regrette rien. J’ai tourné une page. J’ai fait un choix que j’assume, dont je suis content et fier », annonce-t-il avec force.

Le meilleur moyen de ne même pas laisser un soupçon de regret monter à la surface, c’est de faire des résultats avec les « Lions ». « Je considère qu’on a perdu 2 points à Monrovia ; mais rien n’est encore fini. Nous pouvons encore largement nous qualifier », selon Issiar Dia. Ce qui passe forcément par une victoire dès ce samedi à Dakar face au Libéria. « Il nous faut juste nous remobiliser pour tendre tous vers la victoire », estime-t-il. Lui est impatient de faire sa première sortie devant son public. C’est sûr, le stade L.S. Senghor qui adore les joueurs qui osent, provoquent et percutent, trouvera en Issiar Dia une nouvelle coqueluche.



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