COMMENTAIRE: La révolte de la relève

On se doutait bien de la valeur de l’équipe bis des Lions. Pendant des jours, on a supputé, analysé, cogité, commenté et quoi d’autre ? Mais au bout du compte, on a compris. Compris que le football n’a pas un nom de famille. Avec ce qu’on avait sous la main, on a gagné. Pour les enfants certes, pour le peuple oui. Mais surtout pour les coachs. Et, avec les joueurs nous dit-on, de seconde main. Trahis par l’émotion d’un dernier speech devant le parterre de journalistes. Ablaye Sarr et Amara Traoré pour leur der, s’arrêtent avec un goût d’inachevé. « Qui n’a pas envie de poursuivre l’aventure avec une telle équipe dont l’avenir est certain », lançait le coach à la fin de la rencontre. Sans doute pensait-il aux fruits que pourraient récolter leurs successeurs. Mais le plus important dans cette rencontre était ailleurs. La révolte de la relève. Qui au besoin, prouva qu’elle était là et capable de mener son chemin pour peu que la nation lui soit reconnaissante et l’encadre. Malheureusement, c’est à ce niveau qu’il faut avoir peur. Car, s’il faut couper la tête et laisser le tronc et les racines intacts, les fleurs du mal rejailliront. Les dirigeants de notre football nous les cherchons toujours. Et pourtant, nous avons notre équipe, nous la tenons. Nous la comprenons, mais nous la gérons mal. A voir les jeunes loups pointer leur nez à la fenêtre, on comprend qu’il y a une bonne odeur qui se dégage de la marmite des « Lions » où la soupe bout et la sauce pique. Cette relève mérite mieux que les seconds rôles. Nous lui devons du respect. Mieux, nous devons croire en eux et leur laisser le temps de grandir. En conjuguant le football sénégalais avec eux, le palmarès ne sera plus vierge sous peu. Mais qui osera pour gagner ? Le Rubicon sera franchi un jour. Et l’on saura qu’une équipe était pourtant née des cendres d’une autre qu’on croyait immortelle. Alors, on sera certain que les hommes passent, le football demeure. Car, même le Brésil des Socrates, Zico, Eder et autre Falcao, ou la France des Platini, Tigana et Giresse n’a pas gagné une coupe du monde alors que son talent était connu de tous.