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ZIGUINCHOR - VIOLENCES ARMÉES ET AGRESSIONS SEXUELLES : Les femmes résolues à éradiquer le phénomène

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ZIGUINCHOR - VIOLENCES ARMÉES ET AGRESSIONS SEXUELLES : Les femmes résolues à éradiquer le phénomène

L’engagement des femmes de la région naturelle de Casamance (régions de Ziguinchor et Kolda) dans la recherche de la paix dans cette partie Sud du pays est irréversible et, mieux, se développe considérablement.

Depuis une dizaine d’années, les femmes de la verte Casamance n’ont pas arrêté de mobiliser leurs énergies, à travers diverses activités, pour apporter leur contribution dans le processus de paix en cours dans la région. Elles viennent de donner un nouveau contenu à cette démarche, en s’intéressant, depuis le mois d’août de l’an dernier, à la lutte contre la prolifération des armes légères et la violence sexuelle. Cela, à travers un programme de soins et de réhabilitation pour les minorités migrantes dans les zones post-conflit au niveau de la région de Ziguinchor.

Cette nouvelle initiative est mise en œuvre, sur le terrain, par les femmes du mouvement « Kabonkétor » (un puissant mouvement des femmes du sud pour la recherche de la paix en Casamance), grâce à un financement du Mouvement de lutte contre les armes légères (Malao). Ceci, dans le cadre d’une coalition de partenaires Ancs/Shalom/Osiwa. La démarche a été évaluée, mardi dernier à Ziguinchor, à l’occasion d’un atelier de partage.

Depuis l’année dernière, les femmes de « Kabonkétor » ont effectué plusieurs descentes dans les arrondissements de Niaguis et de Nyassia, dans le département de Ziguinchor, afin de s’attaquer aux fléaux de la prolifération des armes légères et de la violence sexuelle en incluant le volet de la lutte contre le VIih/Sida dans les zones les plus affectées par le conflit armé. Selon, la présidente du Malao, Mme Christiane Johnson Agboton, « devant l’ampleur de la violence sur le terrain, il était opportun de lier la lutte contre les armes légères à celle des violences sexuelles et autres exactions commises sur les femmes dans les zones les plus affectées par le conflit ».

Sensibilisation, formation, armes légères, pandémie du Sida, viol des filles

Les arrondissements de Niaguis et de Nyassia ont été ainsi retenus comme premières cibles dans la mise en œuvre des volets du programme. En effet, dans ces localités, les femmes de « Kabonkétor », accompagnées de certains acteurs évoluant dans la lutte contre le Vih/Sida en Casamance, ont pu dérouler plusieurs activités de sensibilisation et de formation. Elles ont pris en compte les deux volets de la lutte contre les armes légères, la pandémie du sida et le viol des jeunes filles. Selon, Mme Khadidiatou Sonko Sané, coordinatrice du projet au niveau de « Kabonkétor », cette initiative, mise en œuvre depuis un an, a eu un impact décisif à la base. En effet, les différentes rencontres organisées dans les communautés rurales ont été des occasions pour les populations d’échanger sur des questions aussi importantes que le désarmement, la réglementation de la détention des armes légères et des violences faites aux femmes au plus fort de la crise en Casamance. De Adéane à Nyassia, en passant par Niaguis et Mawa, les populations ont partout exprimé leur volonté d’accompagner et de soutenir le processus de paix en cours sur le terrain. Elles ont toutefois demandé que cela soit soutenu par des projets de développement et de lutte contre la pauvreté. Une question qui a été largement prise en compte dans ce nouveau programme de soins et de réhabilitation pour les minorités migrantes dans les zones post-conflit mis en œuvre dans la région de Ziguinchor.

En effet, hormis les actions réalisées dans le cadre de la lutte contre la prolifération des armes légères et les violences sexuelles, le programme s’est également intéressé aux activités génératrices de revenus. Neuf projets individuels et communautaires ont pu bénéficier de financement dans les domaines comme la teinture et la transformation de l’huile de palme.

En marge de ces activités, les femmes de « Kabonkétor » ont procédé également à la création de cellules de veille dans les différentes localités visitées. Ces structures installées à la base s’érigent en rempart pour veiller à la consolidation de la paix dans les esprits et au retour d’un climat beaucoup plus apaisé dans cette région meurtrie par plusieurs années de crise.

 



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