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Ziguinchor: des filles-mères aident les élèves à éviter les grossesses précoces

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Ziguinchor: des filles-mères aident les élèves à éviter les grossesses précoces
De jeunes élèves de la région de Ziguinchor, âgées entre 14 et 17 ans et victimes de grossesses précoces, sont passées aujourd’hui au statut de paires-éducatrices auprès de leurs sœurs pour les aider à éviter ‘’le plus grand obstacle à l’achèvement de leurs études’’. L’évocation de leurs noms ne donneraient aucune idée sur leur statut, leur parcours, encore moins un quelconque aperçu d’une représentativité dans un domaine d’activité. Mais elles servent aujourd’hui de relais communautaires auprès de centaines de jeunes filles, scolarisées ou non scolarisées, ‘’potentielles victimes de grossesses précoces ou de maladies sexuellement transmissibles’’. Plusieurs témoignages ont été recueillis par des journalistes lors d’une caravane-presse à l’initiative de l’Organisation non gouvernementale Population référence bureau (PRB) et la Division de la santé de la reproduction sur l’accès des jeunes aux services de santé de la reproduction dans la région de Ziguinchor. 

 Au Collège d’enseignement moyen de Agnack, dans la commune de Niaguiss à 18 km de Ziguinchor, une rencontre s'est tenue entre élèves et journalistes en présence du Principal et de quelques professeurs. Mais celle-ci n’a pas permis de recueillir de témoignages, encore moins de confidences, juste un aperçu sur les activités de sensibilisation du Club d’éducation à la vie familiale de la part du responsable du gouvernement scolaire. Mais une fois dehors, dans la grande cour de l’école à l’ombre des manguiers, les entretiens par petits groupes d’élèves avec un journaliste pouvaient démarrer dans une ambiance conviviale plus détendue et moins formelle. Assise sur un banc en bois à côté d’autres élèves, garçons et filles, une jeune élève en classe de 4ème est revenue à l’école après une grossesse contractée alors qu’elle faisait la 5ème en 2011-2012. ‘’J’habitais Diouloulou chez une tante paternelle, mon homonyme. Alors, pendant l’année scolaire, j’ai eu une relation avec un jeune du même village et suis tombée enceinte’’, a-t-elle confessé, la tête baissée triturant les boutons de la chemise beige de son uniforme. 

 La grossesse constatée par sa tante, elle retourne à Agnack chez ses parents pour y accoucher lors des vacances scolaires de 2012. ‘’C’est après les vacances que mes parents ont fait les démarches nécessaires auprès de l’Inspection d’académie notamment l’Inspection médicale des écoles (IME) pour que je puisse reprendre la 5ème au CEM d’Agnack'', souligne-t-elle. ‘’Aujourd’hui, toutes mes camarades connaissent mon histoire. J’ai été abusée, parce que j’étais jeune, euphorique sans aucune connaissance de tout ce qui a trait à la santé de la reproduction, aux moyens de protection’’, ajoute la jeune mère. Membre du club EVF, elle fait office de paire éducatrice pour ses camarades en partageant son expérience. Pour ce faire, elle a bénéficié d’une ‘’petite formation’’ pour être Leader élève animateur (LEA). ‘’Il s’agit juste de pouvoir parler à mes sœurs sans les heurter, à l’école et dans la communauté, sur les dangers liés à la période d’adolescence, les informer sur l’importance de l’abstinence sexuelle qui reste la meilleure protection’’, a-t-elle soutenu devant ses camarades. 

 Bintou a eu un parcours presque identique. Mais à la différence qu’elle n’a pas pu continuer ses études. Elle est vendeuse de fruits saisonniers au marché Nguélaw de Ziguinchor. Agée de 32 ans, Bintou a deux enfants (une fille et un garçon de 16 et 14 ans). ‘’J’ai de grands enfants, alors que je suis encore une jeune fille, mais c’est une expérience qui m’a ouvert les yeux sur la vie et je ne veux pas que cela arrive à mes petites sœurs dans la communauté’’. Comme à Agnack, des jeunes filles et garçons conviées par l’Association amitié solidarité fraternité amour tolérance entente (ASFATE) se sont entretenus avec les journalistes de la caravane. A Baïla, dans la commune de Bignona, l’histoire d’une élève en Première série S, retient également l’attention lors d’entretiens groupés dans la cour du poste de santé. A la question de savoir s’il y a des cas de grossesses précoces au CEM, elle lève la main et répond : ‘’j’ai eu un bébé lors des dernières fêtes de Noël’’. 

 ‘’C’est une erreur et cela peut arriver à tout le monde. Et aujourd’hui, je tiens à conseiller à mes camarades d’éviter de prendre une grossesse. Mes parents m’ont aidée à reprendre le chemin de l’école, j’aime les études. Les autres élèves ne m’ont pas également isolée, ni pointée du doigt Mais ils ont essayé de comprendre surtout les filles’’, confie-t-elle. ''Elle est très courageuse parce qu'elle ne cache pas son histoire mais la partage avec nous pour qu'on ne tome pas dans la même erreur et compromette nos études'', témoigne l'une de ses camarades Aïssatou Baïlo. Paire éducatrice à l’image d’autres filles qui ont refusé de baisser les bras, la jeune maman encadre aujourd'hui ses camarades, donne des conseils et partage son expérience pour les aider à contourner ‘’les obstacles de la vie’’. Une centaine de grossesse sont enregistrées chaque année dans les établissements scolaires, selon le président de l’Union régionale des parents d’élèves de Ziguinchor et des témoignages de plusieurs chefs d’établissements du moyen secondaire. En 2012-2013, 150 grossesses ont été recensées à Ziguinchor, a indiqué Ousmane Diémé. ADL/AD


9 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Avril, 2015 (10:28 AM)
    Thanks!!
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Avril, 2015 (11:36 AM)
    ces grossesses c'est partout à travers le sénégal. c'est vilain de particulariser Ziguinchor. il faut ouvrir des structures de santé et les aider par la sensibilisation comme vous le fait pour les autres régions. et vous verrez. les filles de dakar sont plus informées et il y a plusieur BB jetter dans les poubelle. les filles de Zig elles n'enlevent leur grossesse mais elles assument. salam
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    Auteur

    Lola

    En Avril, 2015 (11:55 AM)
    les gossesses c'est partout au sénégal. c'est vilain de particularisé ziguinchor. il faut ouvrir des centres de santé pour sensibiliser les foyer. les filles de dakar par exemple sont + infirmer. Aussi la pauvreté induit bcoup d'erreur dans les régions . ici à dakar bcoup de BB sont jettés dans les poubelles. mais bcoup de filles de ziguinchor ne jette pas leur BB elle assument avec courage elle.
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    Auteur

    Maman

    En Avril, 2015 (12:13 PM)
    Seneweb please changer la photo, un peu de soutoura, on ne montre pas une femme enceinte comme ca. Please
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    Auteur

    Anonyme

    En Avril, 2015 (12:39 PM)
    Absence de rapport sexuel avant le mariage ou ne jamais gouter au sexe male et eviter de regarder les filmes porno
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    Auteur

    Le_senegalaiss

    En Avril, 2015 (13:05 PM)
    la solution est trés simple c'est juste l'islamnabstinence, se marier trés tôt ect.
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    Auteur

    Anonyme

    En Avril, 2015 (13:28 PM)
    fatiguez pas! woyaf seur c'est dans leur culture woyaf seur gaawa teudeu c'est dans leur sang ...
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    Auteur

    Anonyme

    En Avril, 2015 (13:45 PM)
    c1st toujour eux gnom la rek. c1st toujour eux gnom la rek. !
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    Auteur

    Sukisa

    En Avril, 2015 (22:26 PM)
    Voici un problème très grave : celui des nombreuses grossesses des adolescentes. L'éducation sexuelle des jeunes, ce n'est pas non plus une question seulement médicale. nAvant qu'on leur donne des préservatifs, est-ce que les adolescents n'ont pas d'abord besoin d'une meilleure éducation, qui les pousse à travailler, et à préparer sérieusement leur avenir et celui de notre pays, un avenir qu'ils gaspillent justement, par des grossesses indésirées et trop précoces? Est-ce qu'ils n'ont pas besoin d'une véritable éducation sexuelle qui leur apprenne, non seulement comment fonctionnent les appareils génitaux, et comment éviter grossesses et IST, mais comment vivre une sexualité épanouissante, dans le respect entre garçons et filles, comme un apprentissage de la maîtrise de soi et d'un amour vrai, absolument nécessaire pour vivre d'une façon humaine, aussi bien avant le mariage qu'après. Sinon ce sont les désillusions, les infidélités et les divorces après le mariage, qui ne font que se multiplier eux aussi. Tout est lié. En tout cas, un éducation sexuelle ne peut pas se limiter à une distribution de condoms. Ni à une simple information. Et je regrette beaucoup que dans le plan d'action officiel de la santé, on parle de la "santé reproductive des jeunes". Les jeunes n'ont pas à se reproduire avant le mariage. Vous-mêmes vous regrettez la multiplication des grossesses. Cela pose toute la question de la responsabilité des parents, des mouvements et associations de jeunes et de la société civile, dans l'éducation des adolescents.n
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