Le ministre de la Famille, de l’Entreprenariat féminin et de la Microfinance, Awa Ndiaye, a plaidé pour une criminalisation des actes de violences faites aux femmes et aux enfants afin d’éviter « une normalisation d’un phénomène relégué de plus en plus comme un banal fait divers ». « Il est réellement de notre devoir de s’arrêter pour poser le doigt sur ce mal avec des mesures sévères afin de rayer ce fléau de notre société », a dit le ministre, interrogé par la presse jeudi, en marge de l’installation officielle du Comité de réflexion sur les violences faites aux femmes et aux enfants (Crvfe). Ainsi, elle a qualifié « d’avancée extraordinaire » l’initiative du Garde des Sceaux, ministre de la Justice qui a procédé à l’installation du comité. «
La Justice doit être partie prenante au-delà de la sensibilisation et de l’information que nous avons toujours véhiculée. La justice doit prendre à bras le corps ce phénomène, parce que la Justice est chère, elle n’est pas à la portée de tout le monde », a souligné Awa Ndiaye. Pour elle, le ministère de la Justice doit faire en sorte que les femmes puissent avoir accès à cette Justice dans le cas des violences dont elles sont victimes « pour leur rendre justice ». « Ce fléau est inadmissible dans nos sociétés, nous ne devons plus nous taire », a-t-elle dit, invitant à la « dénonciation » pour que les femmes et les filles ne soient plus violentées. Par ailleurs, elle a également interpellé le ministère de la Justice pour qu’aussi bien son département que les associations de lutte contre les violences faites aux femmes puissent ester en justice en vue « d’assister et d’accompagner les familles qui n’ont pas le courage de le faire ». La formation des gendarmes et policiers qui accueillent en premier les victimes a été aussi soulevée par le ministre. Le comité est présidé par le directeur des Affaires criminelles et des Grâces avec un représentant du ministère de la Famille, des ministères impliqués et d’autres membres. Un délai d’un mois est imparti au comité de réflexion à compter de sa mise en place pour déposer ses conclusions auprès du garde des Sceaux. Le comité est chargé de « déterminer les modalités et procédures aptes à assurer une répression adéquate de l’infraction de viol ».
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