Près de 500.000 cas de viol sont enregistrés chaque année au Cameroun. Comme dans bien des pays du continent africain, les victimes sont réduites au silence, alors que les auteurs s'en sortent blanchis, faute de preuves.
Julie Njissa raconte, d’une voix tremblante entrecoupée de sanglots, cette page cauchemardesque de sa vie. Elle en parle six ans après le forfait. Elle est aujourd'hui âgée de 24 ans et travaille comme commerciale dans une société de fabrication de lait à Douala.
Silence
"Je n'avais jamais raconté cette histoire auparavant, par crainte de subir des moqueries. J’avais très peur de la réaction de mes parents, car je n'avais que 17 ans". Les années passées n'ont pas effacé la douleur. C'est au cours d'une conférence réunissant les victimes de viol au Cameroun que Julie a eu le courage de raconter son expérience pour la première fois. En Afrique, les victimes de viol n'en parlent pas. Elles souffrent dans le silence par crainte de stigmatisation, explique François Guebou, sociologue. "Les familles préfèrent un arrangement à l'amiable pour préserver leur image. Porter le problème sur la place publique se confond dans le contexte africain à une atteinte à la réputation de la famille", explique-t-il.
Chiffres
Pourtant, les chiffres sont effroyables. On enregistre environ 500.000 cas tous les ans au Cameroun. Près de huit pour cent en sortent avec une infection sexuellement transmissible. Parmi les auteurs de viol se recrutent paradoxalement les hommes de Dieu, qui représentent 1%, les enseignants (4%) et les hommes en tenue (9%). Ces données relèvent du dernier rapport du RENATA, le Réseau national des associations de tantines, qui regroupe plusieurs associations impliquées dans le combat contre le viol au Cameroun. Madeleine Eboule, membre de la cellule SOS VIOL, explique qu'elles ont pour vocation d'apporter les premiers secours aux victimes de viol avant de saisir la justice pour condamner les auteurs.
Impunité
Selon un juriste, spécialisé sur la question de viol, la plupart des auteurs s'en sortent blanchis dans les procédures judiciaires faute de preuve. Apollinaire Fotso, avocat et auteur d'un livre sur la prise en charge médico-légale et judiciaire des victimes de violences sexuelles en Afrique, explique qu'il n'est pas toujours évident de fournir les preuves de l'accusation. "Les faits se déroulent dans la stricte intimité et les victimes gardent très souvent le silence par peur de représailles. Ce qui rend difficile la délivrance des certificats médicaux. Aussi, de fortes sommes d'argent sont mises à contribution pour corrompre la justice et condamnent ainsi les victimes au silence douloureux de l’injustice."
11 Commentaires
Sanokho
En Juillet, 2011 (13:01 PM)Door
En Juillet, 2011 (13:09 PM)Tou
En Juillet, 2011 (13:13 PM)Katabolo
En Juillet, 2011 (13:45 PM)Camerouucad
En Juillet, 2011 (14:10 PM)Beur
En Juillet, 2011 (15:11 PM)Sarrata Ndiaye
En Juillet, 2011 (15:51 PM)X
En Juillet, 2011 (19:20 PM)Says
En Juillet, 2011 (20:08 PM)WADE : je ne me presenterais pas en 2012 , c est la constitution qui me l interdit , declaration sur YOUTUBE !!!. tappez :
1- WADE 2012 !
2- SUD depart wade .
faites partager ces 2 videos .
Randatou
En Juillet, 2011 (09:58 AM)SOYONS TRES VIGILANTE, SURVEILLONS NOS FILLES MEME SI ON SAIT KE C'EST PAS FACILE
ET N'ACCEPTONS JAMAIS DE FAIRE DORMIR DANS UN MEME BATIMENT DES FILLES ET GARCONS C'EST DANGEREUX
Pif
En Juillet, 2011 (11:29 AM)Merci
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