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[ DOSSIER ] VACANCES GOUVERNEMENTALES : WADE SONNE LA RÉCRÉATION AU MILIEU DE LA TEMPÊTE

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[ DOSSIER ] VACANCES GOUVERNEMENTALES : WADE SONNE LA RÉCRÉATION AU MILIEU DE LA TEMPÊTE
En 2009, Me Wade avait réduit les congés des ministres à 15 jours. Cette année, malgré une conjoncture plus difficile, marquée par les inondations, les coupures d’électricité, les perturbations dans le secteur de la santé, notamment, le chef de l’Etat a accordé des vacances gouvernementales trois fois plus longues

Les vacances gouvernementales : Veto sur les congés de onze ministres

Les inondations, les coupures d’électricité et les perturbations dans le secteur de la santé mettent un point d’interrogation sur les vacances gouvernementales. Onze ministres sont davantage concernés.

Le dernier Conseil des ministres avant les vacances s’est tenu jeudi 5 août. Le chef de l'Etat a sonné la récréation et ‘profité de l'occasion pour remercier et féliciter le gouvernement pour le travail remarquable accompli un an durant’.

Avec l'aval présidentiel, certains membres de l'équipe du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye ont aussitôt confirmé leur réservation pour l'étranger (Karim Wade, Abdoulaye Diop…). D'autres prévoient de rester au pays en se consacrant à leurs enfants et épouses (Modou Diagne Fada…). Un troisième groupe s'engage à assurer la permanence, eu égard aux urgences qui assaillent les secteurs dont ils assurent la tutelle (Kalidou Diallo, Khadim Guèye, Thérèse Coumba Diop…).

Le break durera 45 jours au plus et sera marqué en deux temps : sans plus de détails, une source autorisée informe qu’un groupe a pris ses congés tandis qu’un autre attend son tour. De toute façon, les activités gouvernementales sont au ralenti. Et, période de crise oblige, c’est là que le bât blesse.

Coordonnateur de la commission électorale de Bennoo Siggil Senegaal, Ousmane Badiane éructe : ‘Le gouvernement devait dire que “cette année est particulière, dans un pays où il n’y a pas eu d’énergie et où les inondations continuent”. Ils (les ministres) doivent donner l’exemple en décidant de ne pas prendre de vacances pour que cela puisse servir de déclic.’

Dans le camp du pouvoir, l'on acquiesce. Mais si l'opposition laisse entendre que l'ensemble de l'attelage devait être réquisitionné, sans exception, le porte-parole de la Cap21, Matar Guèye, pense que seuls les responsables de départements touchés par la conjoncture difficile doivent se passer de congés : ‘Les ministres concernés n’ont pas d’autre choix que d’être sur le champ de bataille. (Ils) n’ont pas le temps d’aller en vacances.’

Pédale douce présidentielle

En 2009, Me Abdoulaye Wade s'était montré moins clément. Il était monté au créneau pour réduire la durée des congés pour tous les ministres. Chaque membre du gouvernement n'avait droit qu'à quinze jours. Le contexte économique international difficile de l'époque justifiait cette coupe présidentielle.

Un an après, pédale douce du patron. Pourtant, la situation a empiré. L’état de la conjoncture nationale est tel, que la paix sociale tient à un fil. Et, à cause des coupures d'électricité, un recul de 1 à 2 % du Produit intérieur brut (Pib) est à craindre, selon une étude réalisée conjointement par la Banque mondiale et l'Agence française de développement. Sans compter les inondations et leurs nombreuses conséquences sur le quotidien de dizaines de milliers de foyers.

A Médina Gounass, Wakhinane Nimzath, Djiddah Thiaroye-Kao, Dalifort, certaines familles pataugent encore dans les eaux des pluies tombées en juillet. A Saint-Louis, Matam, Vélingara et, récemment, Kolda, des infortunés vivent le même calvaire. Lequel devrait se prolonger dans plusieurs endroits du pays, au mois d’août et de septembre, à cause des fortes précipitations annoncées durant cette période, sur le Sénégal, la Gambie, les deux Guinée, le sud de la Mauritanie et le sud du Tchad, par le Forum africain sur la prévision saisonnière (Presao, les 27 et 28 mai à Niamey, Niger).

Avec ces sombres perspectives, plusieurs membres du gouvernement risquent d'être complètement à la bourre les semaines à venir. Les concernés, pas moins de onze, doivent faire face. Ils doivent accepter de faire l'impasse sur leurs congés. Pour une question d'efficacité et pour l'exemple. Sinon, aux yeux de l’opinion et des adversaires du pouvoir, ils seraient coupables du délit de non-assistance à personne en péril.

Sous la direction du ministère de l'Intérieur, maître d'œuvre du plan Orsec, les travaux de pompage des eaux pluviales et d'écrêtage des bassins de rétention devraient se poursuivre dans les zones ‘sensibles’. Si les prévisions de fortes pluies s'avèrent, la coordination des opérations de relogement des sinistrés deviendra plus complexe pour le département de l’Habitat, qui en est le pivot. Concernée au premier chef par la distribution de l'aide destinée aux victimes des inondations, la Solidarité nationale se dirige, le cas échéant, vers des semaines chargées.

Conformément à une recommandation de l'Agence nationale de la météorologie du Sénégal (Anams), le ministère des Infrastructures doit mener des ‘actions préventives pour la protection des ouvrages publics (ponts, routes, buses, bâtiments) et des travaux en plein air en cours’. Aussi, le département dirigé par Karim Wade, auquel est rattaché l'Aménagement du territoire, est également invité à assurer la ‘sensibilisation, en rapport avec les collectivités locales, des populations occupant les zones à risque d'inondations (forte occurrence)’.

Deux maux sur la Santé

Le ministère de la Santé est tout autant interpellé. L'Anams l'invite à ‘prévenir l'émergence de maladies d'origine hydrique et les épidémies de paludisme’. Dans cette perspective, le département du Cadre de vie pourra se charger du volet sensibilisation des populations sur le danger que constituent les eaux stagnantes, nid des larves des moustiques, principaux vecteurs du paludisme.

Cependant, la prise en charge des malades risque d’être perturbée par les grèves cycliques des personnels des structures publiques de santé, qui durent depuis deux mois. Le 10 août, la Convergence Sutsas-Sas (Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale-Syndicat autonome de la santé) est entrée dans la troisième phase de son plan d'actions, avec comme mot d’ordre la ‘rétention de l'information sanitaire’ à l'échelle nationale, sauf sur la fièvre jaune, la rougeole, la poliomyélite, la méningite, entre autres maladies à fort potentiel épidémiologique.

Les grévistes n'écartent pas de passer à la vitesse supérieure, si aucune avancée n'est notée dans les concertations avec le gouvernement. Malgré l'optimisme du ministre de la Santé, Modou Diagne Fada, et le service minimum promis par les syndicalistes, les semaines à venir s'annoncent délicates pour les patients des établissements publics sanitaires.

Au ministère de l’Agriculture, la vigilance doit être de mise afin d’arriver à une campagne agricole avec le moins de ratés. L’Education nationale, pour sa part, n’aura pas de répit avant d’avoir bouclé les Crd (Comités régionaux de développement) programmés dans les 14 régions du Sénégal en vue de la rentrée prochaine.

Les Finances sont en pleine période de préparation du budget de 2011. Et, pour accompagner les actions du gouvernement contre les inondations et les coupures d’électricité, les services de l’argentier de l’Etat doivent se tenir prêts à répondre à d’éventuelles demandes de fonds d’urgence.

Au ministère de l’Energie, les vacances seront, pour le moins, studieuses. Le ministre, Samuel Sarr, est attendu sur la baisse de la fréquence des délestages. Devant l’Assemblée nationale, réunie en session extraordinaire le 21 juillet, il avait promis d'atteindre cet objectif avant le 15 août, dimanche dernier. L'opinion ne lui pardonnerait pas le non-respect de son engagement.

Convaincre et rassurer : comm' toujours

Parallèlement aux actions sur le terrain pour abréger la souffrance des Sénégalais, l'Etat doit se montrer rassurant et compatissant avec les populations. Pour ce faire, il doit améliorer sa stratégie de communication, qui est fortement décriée actuellement, autant par le camp du pouvoir que par celui de l'opposition. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, est interpellé. Le nouveau porte-parole du président de la République, Serigne Mbacké Ndiaye, aussi.

Ce vaste programme devait pousser le président de la République à imposer aux hommes de Souleymane Ndéné Ndiaye la même rigueur que lors du dernier hivernage. Voire davantage. Par exemple, à défaut de mobiliser les 41 ministres de l'attelage durant tout ou partie du mois d’août, il aurait été de bon ton de priver tout bonnement de congés les responsables des secteurs actuellement sur la brèche. Mais Me Wade en a décidé autrement. 

Les congés ministériels : mode d’emploi


Depuis le 5 août, les ministres sont en congé. Ils vont faire un break en deux vagues. Un premier groupe a déjà décroché tandis qu’un deuxième attend son tour.

La pause va durer 45 jours au plus. Paradoxalement, c’est plus long qu’en 2009 alors que la conjoncture actuelle est plus difficile : aux inondations, sont venues s’ajouter les coupures d’électricité, les perturbations dans le secteur de la santé...

Sans doute conscients de cela, certains ministres ont décidé de faire fi de l’autorisation présidentielle et de rester en poste ou de ne pas s’éloigner de leur département. Cinq d’entre eux révèlent leur emploi du temps durant leurs vacances qu’ils veulent studieuses.


Thérèse Coumba Diop (Action sociale et Solidarité nationale) : ‘Aux côtés des populations pour leur apporter soutien et réconfort’

‘En tant que ministre chargé de l'Action sociale et de la Solidarité nationale, je ne compte pas aller en vacances, surtout en cette période hivernale souvent marquée par les inondations et autres intempéries affectant les populations. Donc, dans ces conditions, je vais rester aux côtés des populations pour leur apporter soutien et réconfort.’ Thérèse Coumba Diop dixit.

Le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale ‘reste à l'écoute des populations durant toutes les vacances’. Les actions prioritaires dans ce sens : secours et assistance en vivres et en matériels ; encadrement des populations concernées au plan moral et psychologique. ’Le ministère chargé de l’Action sociale n’intervient pas de manière isolée. Ses interventions sont circonscrites dans le cadre du schéma global tracé par le gouvernement’, précise Thérèse Coumba Diop, qui siège au Comité interministériel chargé de la gestion des inondations.

Samuel Sarr (Énergie), Bécaye Diop (Intérieur) et Oumar Sarr (Habitat) : Les surbookés de l’hivernage

La gestion des inondations et de la crise de l’électricité laisse peu de place aux vacances à Samuel Sarr, Bécaye Diop et Oumar Sarr, respectivement, ministres de l’Energie, de l’Intérieur et de l’Habitat. Le trio est assailli par les urgences.

Ils ont été convoqués par l’Assemblée nationale, réunie en session extraordinaire les 20, 21 et 23 juillet, pour s’expliquer sur les urgences qui interpellent leurs départements respectifs. Samuel Sarr (Energie), Bécaye Diop (Intérieur) et Oumar Sarr (Habitat) ont déféré à la convocation des députés et promis des mesures immédiates ainsi que des solutions durables aux questions de l’électricité et des inondations.

S’ils tiennent à respecter leur engagement devant les représentants du peuple, du moins pour le court terme, ils devront mettre une croix sur les vacances gouvernementales. Et, éventuellement, retenir une période plus clémente pour faire un break.

Dans le cadre de ce dossier, nous avons cherché à entrer en contact avec ces trois ministres, histoire d’avoir leur itinéraire et programme durant les vacances. En vain. Après plusieurs tentatives infructueuses, nous nous sommes contentés de leurs déclarations devant l’Assemblée nationale, lors de la session extraordinaire consacrée aux questions des délestages et des inondations.

Samuel Sarr - Lors de son passage à l’Assemblée nationale, le 21 juillet, le ministre de l’Energie avait annoncé une série de mesures pour faire face, d’une part, aux perturbations dans la fourniture d’électricité, et permettre au Sénégal d’atteindre la souveraineté en matière énergétique, d’autre part. Deux dates ont été avancées : le 15 août, pour le premier objectif, et février 2011, pour le second.

L’isolement du fuel contaminé a été suivi de la remise en service des machines endommagées, le recours à deux nouvelles turbines, la constitution de réserve de combustibles de secours, le renforcement du contrôle qualité avec la réouverture du laboratoire de la Senelec… Ces actions d’urgence devront être suivies de mesures plus durables comme la construction d’une centrale électrique à Ranérou, entre autres.

Bécaye Diop - Maître d’œuvre de la gestion des inondations, le ministre de l’Intérieur assure la coordination des opérations du plan Orsec. Il veille à l’application du programme d’éradication définitive des inondations, arrêté au mois d’avril dernier pour un montant global de 167 milliards de francs Cfa (réalisation de bassins de rétention, réhabilitation et revitalisation des lacs, des mares et des marigots, réalisation d’ouvrages de connexion et d’interconnexion...)

Dans le cadre de ce programme, il est prévu la pose de buses sur la route Malika-Yembeul. Aux abords du lac Mbeubeusse, les canaux seront renforcés, un bassin de stockage de 500 m3 sera érigé à l’unité 10 de Keur Massar. Plusieurs canaux à ciel ouvert doivent être construits sur le bassin du marigot de Mbao. Médina Gounass, Mousdalifa Wakhina Nimzatt bénéficieront d’une panoplie d’ouvrages : digues de protections, canaux à ciel ouvert, etc.

Oumar Sarr - Le ministère de l’Habitat joue le rôle de pivot dans les opérations de relogement des victimes des inondations. Face aux députés, le 23 juillet, le ministre Oumar Sarr avait annoncé que les six cents maisons préfabriquées, prévues dans le cadre de ce projet, seront disponibles au mois de septembre.


Modou Diagne Fada (Ministre de la santé et de la prévention) : ‘Des vacances en deux temps…’

Après un an sans répit sur le front, le ministre de la Santé et de la Prévention entend marquer une petite pause durant la période des vacances gouvernementales. Modou Diagne Fada espère pouvoir recouvrer de l’entrain pour la rentrée auprès de sa famille : ses enfants et ses deux épouses.

Pour autant, il n’envisage pas de délaisser ses dossiers. Diagne Fada entend être aux côtés de son collègue de la Jeunesse, Mamadou Lamine Keïta, pour sillonner le pays dans le cadre des ‘Vacances citoyennes’. Ça sera l’occasion, confie le ministre de la Santé, de sensibiliser la population sur les maladies de l’hivernage, notamment le paludisme. ‘Nous avons pour objectif d’éliminer le paludisme sur l'ensemble du territoire à l'horizon 2015’, avise Modou Diagne Fada, qui siège au Conseil interministériel chargé de la gestion des inondations.

A propos des grèves des syndicats des travailleurs du secteur public de la Santé, le patron de la tutelle rassure : ‘La grève est presque finie. S'il y a des problèmes, les malades ne le ressentiront pas, les directeurs d'hôpitaux feront face. Et en cas de mouvement, les grévistes doivent assurer le service minimum.’

Abdoulaye Diop (Économie et finances) : ‘Quinze jours à la Mecque pour le ‘petit’ pèlerinage'

Le ministre de l’Economie et des Finances a décidé de consacrer une partie de ses congés exclusivement à sa foi musulmane. Ainsi, pour quinze jours, durant la période du Ramadan (29 ou 30 jours à partir du 11 ou du 12 août), il se rendra à la Mecque pour les besoins du ‘petit’ pèlerinage. Ce, sans aucune inquiétude quant à l’élaboration du budget 2011 et l’éventualité de demandes urgentes de fonds dans le cadre de la gestion des inondations.

‘Les différentes étapes de l’élaboration du budget sont fixées par les dispositions du décret 2009-85 du 30 janvier 2009, relatif à la préparation du budget de l’Etat qui décline un chronogramme, assorti de différentes tâches avec des dates de début et de fin. Aussi, les dates phares des conférences budgétaires sont fixées du 1er juillet 15 août, les arbitrages du Premier ministre au 31 août et celles du président de la République au 30 septembre’, a indiqué Abdoulaye Diop.

Le ministre des Finances d’ajouter : ‘Les éventuelles demandes de fonds urgentes effectuées par les départements ministériels compétents pour la gestion des inondations relèvent du ministère de l’Intérieur. Il dispose d’un budget de deux (02) milliards de F CFA. Néanmoins, toute demande de fonds, jugée urgente et émanant des départements ministériels compétents en matière de gestion des inondations, fait l’objet d’instruction, par voie de réaménagement budgétaire, au besoin, au niveau des budgets des ministères techniques concernés.’


Khadim Guèye (Agriculture) :’Un tour du Sénégal entre août et septembre’

Le ministre de l’Agriculture ne cracherait pas sur ‘quatre ou cinq jours’ à consacrer à sa famille, mais sa priorité, malgré les vacances gouvernementales, c’est le monde paysan. ‘Les vacances coïncident avec l’hivernage, une saison de forte activité dans le monde rural. Nous allons parcourir le pays pour évaluer le déroulement de la production agricole, signale Khadim Guèye. Nous allons rendre visite aux paysans, en suivant le développement des cultures, en discutant avec les acteurs du monde rural, avec l’administration territoriale et toutes les institutions et les responsables de nos services dans les régions.’

Les menaces sur les cultures seront au cœur des préoccupations du ministre de l’Agriculture. ‘Nous allons surveiller le développement des cultures. Nous serons particulièrement vigilants à propos des risques d’attaques des sauterelles. Les unités de la Direction de la protection des végétaux seront mobilisées. Nous avons positionné les produits de traitement dans les différents centres du pays pour intervenir rapidement, au besoin.’

La prochaine campagne de commercialisation des produits agricoles sera également au menu : la tutelle prévoit de ‘discuter avec les producteurs, les industriels, les institutions de financement et tous les acteurs impliqués dans la commercialisation des produits agricoles’. ‘Le ministère du Commerce a mis en place un projet de décret qui fixe un cadre de commercialisation où tous les acteurs seront impliqués. On va définir les meilleures méthodes pour résoudre les problèmes de commercialisation, promet Khadim Guèye. Déjà les cadres régionaux sont en train d’être installés. Avant la fin du mois d’août, il y aura une réunion nationale pour réfléchir sur ces aspects.’

Ces activités se tiendront entre août et septembre, selon le ministre de l’Agriculture, qui avoue : ‘Ce sera exceptionnel de trouver du temps pour être en famille. Maintenant, s’il est possible d’économiser quatre ou cinq jours…’


Kalidou Diallo (Préscolaire, élémentaire, moyen, secondaire…) : ‘Des vacances studieuses’

Aussitôt l’année scolaire 2009-2010 bouclée, avec la publication des résultats des derniers examens sous la responsabilité de son département, le ministre de l’Enseignement préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen Secondaire et des Langues nationales, Kalidou Diallo, s’engage dans une tournée nationale. Le but : la rentrée prochaine, l’année scolaire 2010-2011. Le programme : des Comités régionaux de développement (Crd) dans les 14 régions du Sénégal, qui seront clôturés par un séminaire bilan d’étape annuelle, dans le cadre des activités du Programme décennal de l’éducation et de la formation (Pdef).

Au mois de septembre, cap sur Moscou pour la Conférence internationale sur la scolarisation des filles et la grande Conférence sur l’Education au cours de laquelle l’exemple du Sénégal en matière d’éducation, avec celui du Danemark, pour les pays développés, sera présenté. Ces deux rendez-vous seront une occasion de faire le bilan des Omd en matière d’éducation.

En outre, Kalidou Diallo sera attentif à beaucoup d’autres dossiers urgents comme l’affectation des sortants des écoles de formation, l’introduction de réforme pour le recrutement du personnel du secteur éducatif, etc.

Dans le cadre du relogement des sinistrés des inondations, le ministère dirigé par Kalidou Diallo a un rôle important à jouer. Les zones de destination des victimes devant être dotées de structures scolaires, la tutelle doit préparer le personnel, les équipements et le matériel d’accompagnement nécessaire pour la réussite de l’opération.


Karim Wade (Infrastructures), Khady Mbow (Cadre de vie), Moustapha Guirassy (Communication) : Portés disparus

Comme avec Samuel Sarr, Bécaye Diop et Oumar Sarr (voir par ailleurs), toutes nos tentatives pour rentrer en contact avec Karim Wade (Infrastructures), Khady Mbow (Cadre de vie) et Moustapha Guirassy (Communication) sont restées vaines.

Suivant sa directive, lorsque nous l’avons joint par téléphone, un protocole d’entretien a été envoyé, par mail, au chargé de la communication du ministère des Infrastructures, Madior Sylla. Notre confrère n’a pas donné suite à notre requête. Nous avons tenté plusieurs relances sans succès. Finalement, un membre du cabinet de Karim Wade nous confiera que ‘le ministre est en voyage’. Sans plus.

Au département de la Communication, dirigé par Moustapha Guirassy, porte-parole du gouvernement, nous avons été soumis à la même gymnastique. Sur recommandation d’un de ses proches, nous avons envoyé un protocole d’entretien au ministre, qui était hors du Sénégal durant cette période. Plusieurs jours passeront sans qu’on ait de réponse. Le 9 août, deux jours après son retour à Dakar, selon un de ses collaborateurs, nous avons laissé un message sur le téléphone de M. Guirassy, après avoir tenté de le joindre plusieurs fois. Rien. Pour le département du Cadre de vie, impossible d’avoir un contact. Le service annuaire de la Sonatel ne l’avait pas dans son répertoire et il n’était pas possible de joindre le secrétariat du gouvernement pour une indication. Le téléphone du standard de ce service sonnant systématiquement dans le vide.

Le duel
Mactar Guèye (Cap21)- Ousmane Badiane (Bennoo) : Les vacances gouvernementales sont inopportunes


Le camp présidentiel et l’opposition s’accordent sur un point : avec la conjoncture difficile, les ministres devraient renoncer à leurs congés, cette année. Dans ce duel, à distance, Mactar Guèye, porte-parole de la Cap21, et Ousmane Badiane, le coordinateur de la commission électorale de Bennoo, démontrent la pertinence de cette suggestion.

Wal Fadjri : Dans ce contexte de conjoncture difficile, avec notamment les inondations et la crise dans le secteur de l’énergie, les vacances gouvernementales sont-elles opportunes ?

Matar Guèye : Les ministres concernés n’ont pas d’autre choix que d’être sur le champ de bataille. Dans les zones inondées, l’écrêtage des bassins de rétention est toujours en cours. Les connexions de certains lacs, pour un meilleur drainage des eaux pluviales, ont déjà été réalisées. Le site de Tivaouane-Peuhl est prêt pour accueillir les sinistrés. Mais, contrairement à la configuration des sites de recasement lors des inondations de 2005, les tentes provisoirement installées vont, dans huit semaines (entretien réalisé le 2 août, Ndlr), céder la place à des modules préfabriqués. Ces sites seront naturellement dotés de centres de santé, de postes de sécurité et d’écoles… Il reste entendu que l’Etat accordera un pécule aux familles déplacées. (…) Il s’y ajoute que le dernier Conseil des ministres (jeudi 29 juillet, Ndlr) a annoncé le lancement imminent, courant 2010, d’un programme de 100 000 logements sociaux, en partenariat avec les Saoudiens et les Chinois. Vous voyez bien que les ministres concernés n’ont pas le temps d’aller en vacances.

Ousmane Badiane : Les vacances gouvernementales ne se justifient pas, la recréation a assez duré. Si toutes les prévisions annoncent que la pluie va tomber encore, avec force, et que les inondations sont encore à prévoir, il ne sert à rien d’attendre que ces populations, qui sont dans les eaux depuis 2005, soient frappées durement pour venir jeter de la poudre aux yeux aux gens en promettant ciel et terre. Le gouvernement devait dire que ‘cette année est particulière, dans un pays où il n’y a pas eu d’énergie et où les inondations continuent’. Ils doivent donner l’exemple en décidant de ne pas prendre de vacances pour que cela puisse servir de déclic et qu’on puisse dire qu’au Sénégal, le gouvernement est dans une position de faire en sorte que des solutions soient apportées à ces questions.

L’Etat doit mettre en œuvre une bonne politique communicationnelle (Matar Guèye)

Le Chef de l’Etat et le Premier ministre doivent commencer par donner le bon exemple en réduisant le train de vie de l’Etat (Ousmane Badiane)

Comment doivent s’y prendre le chef de l’Etat et le Premier ministre pour rassurer les populations ?

M. G. : D’abord, ils doivent mettre en œuvre une bonne politique communicationnelle, pour que les populations s’approprient cette idée salutaire (relogement de 35 000 familles, Ndlr), et y adhérent volontiers. Ensuite, poursuivre sereinement mais résolument, la mise en œuvre de cette solution draconienne, qui est devenue un mal nécessaire, tout en luttant contre les manœuvres de dévoiement des moyens matériels et financiers déployés pour soutenir les sinistrés.

O. BADIANE : Le chef de l’Etat et le Premier ministre doivent commencer par donner de bon exemple en disant : ‘puisqu’il y a des priorités, nous commençons d’abord par réduire le train de vie de l’Etat’. Le train de vie de l’Etat est absolument inacceptable. Si ces exemples sont donnés au niveau le plus élevé de l’Etat, ça pourrait susciter d’autres couches à donner de bons exemples.

Quelles sont les mesures que l’Etat devrait prendre pour apporter des ‘réponses globales et définitives’ aux questions des inondations et des coupures d’électricité ?

M. G. : Les inondations constituent la plus terrible fatalité pour le régime de l’Alternance. Il s’agit d’une calamité naturelle consécutive au réchauffement climatique. C’est scientifiquement établi. Il serait utopique de vouloir régler cette catastrophe écologique par l’augmentation des motopompes, la multiplication des zones de captage ou même en pérennisant le plan Orsec. Il faut résolument prendre le taureau par les cornes. Il s’agit d’un problème technique qui appelle une solution technique. S’agissant de la question de l’énergie, notre parti, le Rds (Rassemblement démocratique et social), dans une récente résolution, avait invité l’Etat à initier une mesure énergique de redressement par des états généraux de l’Energie. Ceux-ci impliqueraient tous les acteurs du secteur. Même si cela devait déboucher sur une réouverture du capital de la Senelec à des bailleurs privés. L’objectif vital étant de permettre à la Senelec de rattraper son sempiternel retard d’investissement. Mais des perspectives prometteuses s’annoncent déjà dans ce sens : le chef de l’Etat, à son retour de Chicago, a annoncé la signature d’un mémorandum avec le groupe Abaris capital qui est spécialisé dans les énergies alternatives, pour la fourniture d’une centrale solaire. Mais pour faire face à l’urgence, ce partenaire nous installera d’abord une centrale électrique classique de 65 mégawatts, pour combler notre déficit, et nous permettre de remédier aux présents délestages.

O. B. : Ce que nous préconisons pour ces deux problèmes (inondations et électricité, Ndlr), c’est qu’il y ait de véritables assises nationales ou des états généraux où toutes les couches sociales se retrouvent pour prendre à bras le corps ces fléaux qui traumatisent les Sénégalais. Dans le vote du budget, ou dans la recherche de ressources additionnelles provenant de la coopération internationale, on doit considérer ces secteurs comme prioritaires. Parce que si ces maux ne sont pas soignés, les conséquences risquent d’enfoncer encore notre pays dans la pauvreté et le désespoir.










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