Les habitants du paisible quartier de Sacré-Cœur II, en face de l’ancien siège du groupe Wal Fadjri, ont connu hier une après-midi assez mouvementée. Pour cause, une scène de violence, pour tout dire une Intifada a opposé la famille du célèbre musicien Youssou Ndour et une horde d’employées de maison au chômage. Il était 13 h environ, lorsque des domestiques se sont présentées à Sacré-Cœur II pour venger une de leurs consœurs, accusée de sorcellerie et bastonnée par le vigile de la maison des Ndour, un malabar du nom de Moussa. La victime, Astou Sarr, est une frêle jeune paysanne, originaire de Ndérëp, près de Bambey, venue gagner sa vie comme ‘bonne’ à Dakar... Elle y était en activité depuis deux mois seulement, ‘après avoir pris le relais de sa sœur qui a quitté pour on ne sait quelle raison’, souligne-t-on.
L’affrontement entre la famille Ndour et les employées de maison à coups de pierres et de bâtons a vite tourné à l’avantage des domestiques, sans doute à cause de leur supériorité numérique et de leur détermination à laver l’honneur d’une des leurs qui a été humiliée. Les occupantes de la maison de la maman du chanteur, des femmes pour la plupart, sauf le vigile qui n’a rien pu faire face à la meute, ont vite fait de battre en retraite et de se barricader. Une voiture de marque Audi, garée dans la cour de la maison, a perdu sa vitre arrière, après avoir reçu une pierre.
D’après la victime Astou Sarr, tout est parti des accusations de la sœur de Youssou Ndour, une certaine Fatou Kiné qui l’a accusée de l’avoir vue en rêve la veille en train de frapper son fils. Et hier matin, ajoute-t-elle, une petite dispute avec le vigile Moussa à pousser ce dernier à insulter Astou Sarr et à la rouer de coups jusqu’à ce qu’elle soit dans une situation lamentable. Et, pour tout compliquer, la sœur à Youssou Ndour aurait demandé à sa mère de ‘renvoyer la bonne parce que c’est une sorcière’.
Deux femmes, qui logent dans le quartier, vont ramener, dans un état pitoyable, Astou Sarr au niveau de Liberté VI à l’endroit où les domestiques ont l’habitude de se regrouper dans l’attente d’éventuels employeurs. Lorsque ces dernières ont vu l’état de la victime, elles se sont toutes levées pour aller régler les comptes à la famille Ndour, ‘coupable de cette barbarie’. ‘Une domestique n’est pas une esclavage. Dorénavant, ce sera comme cela avec les patrons qui ne respectent pas leurs domestiques’, clament-elles. Une employée de maison qui a eu à travailler chez la famille de Youssou Ndour révèle qu’elle a ‘vécu dans un garage’ et que, pour le manger, on la mettait à l’écart.
Interpellée sur cet incident, la famille de Youssou Ndour que nous avons approchée, n’a pas voulu se prononcer. La maman du chanteur, de retour du commissariat de Dieuppeul, n’a pas, elle non plus, accepté de se prononcer.
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