Jugée à son éclatement comme un délit mineur ayant opposé des commerciaux, cette affaire de sous risque de défrayer la chronique judiciaire et militaire les jours à venir. En effet, la centrale d’achat de la Gendarmerie nationale vient d’être au cœur d’une affaire de faux, usage de faux et escroquerie mettant en cause une dame et un agent technico-commercial de la Senac pour une transaction financière.
Le parquet a jugé nécessaire de renvoyer cette affaire portée aux flagrants délits au 19 avril prochain pour non seulement y voir plus clair mais également entendre à la barre le capitaine Sadio de la centrale d’achat de la Gendarmerie nationale. La dame Fatou Bintou Guèye, intermédiaire du groupement d’achat de la Gendarmerie recevait régulièrement des livraisons de peinture par le canal de Ismaïla Dabo, commercial de la Senac. On ne sait trop comment, mais il est arrivé une affaire d’escroquerie estimée à plus de 30 millions de francs Cfa et un usage de faux ayant conduit le commercial de la Senac en prison. Devant la barre, Mme Guèye a été très confuse dans ses propos. En effet, attraite comme témoin dans cette affaire, Fatou Bintou Guèye pourrait être poursuivie par le Parquet pour recel. D’ailleurs, devant le feu roulant des questions du pool d’avocats de la défense, elle déclare que c’est l’officier de la centrale d’achat de la Gendarmerie nationale, le capitaine Pape Amadou Sadio, qui lui aurait demandé d’effectuer en sa qualité d’intermédiaire, les transactions financières avec la Senac, dans des conditions jugées peu orthodoxes par le Parquet.
En effet, elle remettait directement les chèques à l’agent commercial de la Senac sans pour autant se rendre compte que ce dernier utilisait, pour livrer à la gendarmerie des pots de peinture, des factures pro forma falsifiées et portant l’entête de la Sococim et non de sa boîte. Le deal ainsi établi va aboutir à un trou de plus de trente millions de francs Cfa emportés par M. Dabo qui, devant le tribunal n’a pas hésité à reconnaître qu’il imprimait lui-même les factures à l’insu de sa boîte. Et pourtant, il réussissait à livrer les produits à temps avec la logistique de la Senac, a reconnu la dame. M. Dabo justifie son acte frauduleux à l’endroit de sa boîte par le fait qu’il voulait faire un bon chiffre d’affaire et bénéficier dans la foulée d’une promotion interne. Il voulait également, selon sa version, aider la dame à se faire de l’argent très rapidement. Une affaire de commissions à retirer au bénéfice de trois parties, car Mme Guèye a déclaré également devant le juge que le capitaine était au courant de leur deal. Elle savait, en outre, que cela ne répondait pas aux règles établies en la matière. Pour le Parquet, dans cette affaire, toute la procédure a été fausse du début à la fin. Il réclame ainsi au juge d’amener à la barre l’officier de la gendarmerie pour mieux éclairer la lanterne sur cette affaire qui risque de défrayer la chronique judiciaire ces jours à venir. Ce que le juge a accepté en ordonnant le renvoi au lundi 19 avril prochain.
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