La troisième vague d'émigrés, rapatriés d'Espagne, arrivée hier à Saint-Louis, à bord de trois aéronefs, a permis de se rendre compte à quel point ces malheureux candidats à l'émigration clandestine sont remontés contre Me Wade et son gouvernement. Comme s'ils s'étaient passé le mot, ils ont abreuvé de reproches et de réprimandes le pouvoir en place. Le fait est que ces Sénégalais ‘qui étaient partis chercher du travail en Espagne, encourant même le risque de périr en haute mer’, ne comprennent toujours pas pourquoi le gouvernement sénégalais a décidé de leur rapatriement. Ce, en parfaite intelligence avec les autorités espagnoles et contre leur gré. Pis, soutiennent, en chœur, Dame Diané de Yeumbeul, Modou Wade de Mbacké et leurs camarades d'infortune, ‘nous avions fait le plus difficile en ayant un bon comportement dans les camps d'accueil, processus obligatoire de quarante jours, avant d'être versés dans la vie active espagnole. On nous a forcés à embarquer pour un retour non désiré alors qu'il nous restait, pour la plupart, qu'un ou deux jours avant d'être lancés dans le marché du travail ibérique’.
Et les soixante premiers arrivés d'hier après-midi, de prendre la résolution de ‘ne pas voter pour le candidat Abdoulaye Wade à l'ocasion des prochaines élections de Février 2007’. Benoît Joseph Kouadou, originaire de Kolda et étudiant en deuxième année de Droit, avant d'affronter le grand bleu, de marteler, devant la presse nationale et internationale, ‘j'avais voté pour Me Wade en Mars 2.000 ; comme mes camarades, nous avons contribué à le porter au pouvoir. Mais, nous ne répéterons pas le même geste en février prochain.
Abdoulaye Wade nous a déçus’. Inconfortablement assis dans un des cars ndiaga ndiaye devant assurer leur transport, le jeune Benoît, les traits tirés, nous confiera : ‘je ne vais plus tenter l'aventure espagnole dans ces conditions. Je fais confiance aux autorités sénagalaises car j'estime qu'au Sénégal, si nous sommes mis dans de bonnes conditions, nous pourrons gagner dignement notre vie dans nos terroirs respectifs’.
Prenant le contre-pied de leur camarade, d'autres rapatriés qui ‘se disent nullement désarçonnés par ce retour non souhaité au pays’, promettent de ‘remettre ça le 15 prochain’. Scandant des ‘Viva España’, ils ont, par ailleurs, réaffirmé que ‘le président Abdoulaye Wade et son gouvernement nous ont trahis’. Ces trois vols d'hier viennent s'ajouter aux quatre premiers recensés jeudi et vendredi derniers. Les opérations de rapatriement se déroulent les lundi, mercredi, vendredi selon nos sources.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion