L’Aéroport international Blaise Diagne se trouve entre deux communautés
rurales : Diass et Keur Moussa. Où l’on rencontre d’énormes problèmes pouvant déboucher au pire. L’Aibd veut en effet déplacer plus de 5 000 habitants qui refusent de quitter les lieux. Elles ont saisi le président de la République, après avoir rencontré le ministre de l’Intérieur.
Ces populations se considèrent comme les premières victimes de l’un des plus grands projets de Me Abdoulaye Wade : l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Eux, ce sont des habitants de la communauté rurale de Keur Moussa. Ils ont la malchance d’habiter sur des terres devenues, du jour au lendemain, une zone de convoitise avec le nouvel aéroport. Pour cette raison, des personnalités influentes veulent leur faire quitter ces terres qui, dans un passé récent, avaient des problèmes d’eau potable, d’électricité, sans parler du casse-tête de l’enclavement. Mais ils ont refusé, malgré les harcèlements, menaces de déplacement et intimidations de toutes sortes. Ils ont ainsi saisi Me Abdoulaye Wade, président de la République, d’une lettre, «en tant qu’initiateur du projet et en tant que défenseur des droits humains. Car, ils sont convaincus qu’il n’est pas au courant de ces agissements», lit-on, dans la missive. Ce n’est pas tout. Les habitants de Keur Moussa ont rencontré M. Bécaye Diop, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, en présence des responsables de cette localité et des responsables de l’Aibd, mais aucun accord n’a été trouvé. Le problème reste entier et les populations ne veulent pas partir.
Interpellé sur la question, M. Arona Diouf, responsable des populations du village de Mbadatt, un des trois villages concernés, explique qu’après l’annonce du projet en 2001, «ce n’est qu’en 2008 qu’un Saoudien a demandé aux travailleurs d’entourer le village de fils barbelés. Alors que, lors des premières rencontres d’informations, ils leur avaient dit que les villages de Kessoukhate, Kathialite, Mbadatt n’étaient pas concernés par les travaux de l’aéroport. Quand ils ont voulu prendre leurs terres, les villageois se sont levés. Mais ils ont fait venir des gendarmes, avant de procéder à des arrestations. Ensuite, le village a été clôturé».
M. Diouf raconte qu’après, ils sont revenus pour demander aux villageois d’aller «prendre l’argent des terres à Thiès». C’est ainsi que ceux qui possédaient deux champs et qui sont partis à Thiès ont reçu «1 875 000 begin_of_the_skype_highlighting 1 875 000 end_of_the_skype_highlighting FCfa, alors que les propriétaires de cinq champs en ont reçu 3 millions». Un champ pouvant disposer de dix parcelles
Campagne de division des populations
Certains habitants de ces villages ont pris l’argent qu’on leur a proposé en échange de leurs terres. Après avoir tué tous les arbres fruitiers, ils veulent s’attaquer aux habitations, relèvent les populations concernées. Qui dénoncent qu’au sein même des villages, il y a des gens qui leur sont favorables. « Quand ils convoquent des réunions d’information, ce sont ces gens qui y participent et qui leur servent de relais dans les villages. Ces derniers vont jusqu’à dire que le reste des populations, qui souhaitent que cette histoire de spoliation soit tirée au clair, sont contre l’aéroport ». Mais M. Diouf répond à ce sujet qu’ils «n’ont jamais manifesté une désapprobation vis-à-vis du projet qui, au contraire, est bénéfique pour toute la nation et se trouve être un outil de développement qui va apporter une valeur ajoutée au tissu économique du Sénégal et va participer à la modernisation de leurs villages.
Une proposition de recasement alléchante !
Nos tentatives d’entrer en contact avec les responsables de l’Aibd sont restées vaines. Mais nous nous sommes rabattus sur les propositions que l’Aibd a faites aux villageois. Le site de recasement que leur propose l’Aibd se trouve à quelques encablures de Pout. C’est une superficie de 145 ha. Et les promoteurs comptent y aménager 1 250 parcelles, dont 544 aménagées sur la moitié du site. Avec une réserve de 75 ha pour les activités agricoles et l’extension du site de recasement. Les trois villages seront regroupés sur le site. 516 parcelles seront à usage d’habitation avec une superficie moyenne d’environ 400 mètres carrés. Il y aura à côté 28 parcelles pour les équipements collectifs : c’est-à-dire une case de santé, une école primaire de 12 classes, une école coranique de deux salles, un terrain multifonctionnel, deux terrains de jeu, une grande mosquée, cinq mosquées secondaires, trois cimetières clôturés…
Il y aura aussi une adduction d’eau potable depuis le forage PK4 de Sones. 14 bornes-fontaines seront réparties sur l’ensemble du site de recasement avec des possibilités de branchement des logements. On prévoit aussi de l’électricité sur l’ensemble du site avec une possibilité de branchement des logements. En plus d’un réseau de drainage des eaux pluviales, et une application d’une monocouche sur les voies principales envisagées.
Suffisant pour faire flancher les populations concernées ?
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1 Commentaires
Abdi
En Novembre, 2010 (14:39 PM)Participer à la Discussion