L'ex-président tchadien Hissène Habré, réfugié au Sénégal depuis sa chute en 1990 et poursuivi pour crimes contre l'humanité, va être renvoyé dans son pays d'origine lundi 11 juillet par un vol spécial pour y être jugé.
Mais plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme et une avocate de victimes ont très vite critiqué cette décision, doutant que M. Habré, 69 ans, puisse bénéficier d'un procès équitable au Tchad.
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a informé par courrier son homologue tchadien Idriss Deby Itno « de sa décision de renvoyer dans son pays d'origine M. Hissène Habré le lundi 11 juillet par un vol spécial affrété par le gouvernement sénégalais », selon un communiqué du gouvernement tchadien qui « prend acte de cette décision ».
« Par ailleurs, le gouvernement prendra attache avec l'Union africaine (UA), les ADH (associations des droits de l'homme) intéressées, ainsi que les victimes, pour l'organisation d'un procès équitable au Tchad », conclut le communiqué.
Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Moustapha Guirassy, a confirmé l'annonce du retour de M. Habré sans préciser si M. Habré était encore à son domicile de Dakar ou déjà aux mains des autorités sénégalaises.
« L'UA a donné un mandat au Sénégal pour juger Hissène Habré ou l'extrader et nous avons signé et ratifié des conventions contre la torture. Nous ne voulons pas être en faute par rapport à cette injonction de l'UA », a-t-il indiqué.
« Le retour (au Tchad) n'est pas légal. Wade est un juriste, mais il a oublié ses leçons de droit », a réagi un avocat au Sénégal de M. Habré, Me El Hadji Diouf.
« Aucune personne ne peut être expulsée vers un pays où elle va mourir, selon le droit international », a dit M. Diouf.
Un procès équitable nécessaire
En outre, selon lui, « il n'appartient pas à Wade de choisir le pays qui va accueillir Habré » s'il s'agit d'une expulsion, mais à l'ex-président tchadien.
Et selon l'avocat, « une extradition obéit à une procédure » car M. Habré « ne peut pas être extradé sans que la justice (sénégalaise) se prononce ».
« Dans une résolution (annexe) adoptée dans le cadre de son sommet le 1er juillet 2011 à Malabo en Guinée Équatoriale, l'Union africaine a demandé au Sénégal de juger rapidement l'ancien dictateur tchadien ou de l'extrader », avait affirmé l'ONG Human Rights Watch dans un communiqué le 2 juillet.
Vendredi, cette organisation de défense des droits de l'homme a déploré la décision du Sénégal de renvoyer M. Habré au Tchad et non en Belgique.
« Les victimes de Habré se battent depuis vingt ans pour qu'il soit jugé mais c'est fondamental qu'il ait un procès équitable. Nous nous sommes toujours opposé à l'idée de l'envoyer au Tchad. Nous pensions que les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui pour qu'il ait un procès équitable au Tchad », a déclaré l'avocat Reed Brody, un responsable de Human Rights Watch.
Hissène Habré « a déjà été condamné à mort par contumace pour d'autres crimes et nous espérons que le gouvernement tchadien va le renvoyer en Belgique où il pourrait avoir un procès équitable », a ajouté M. Brody.
La Belgique avait porté plainte contre le Sénégal en 2009 demandant qu'il juge ou extrade Hissène Habré.
« Les victimes sont déçues, elles se demandent s'il y aura un procès un jour », a déclaré Me Jacquelin Moudeina, avocate de victimes.
« Qu'est-ce qui se passera lundi? Est-ce qu'il y aura un procès? Nous craignons (...) (que s'il est jugé ce ne soit) pas pour les faits que nous lui reprochons », s'est-elle inquiétée.
Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 jusqu'à son renversement en 1990, est réfugié au Sénégal depuis sa chute. Il est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture.
En 2006, l'UA avait demandé au Sénégal de juger Hissène Habré « au nom de l'Afrique », ce que le président sénégalais avait accepté, mais aucune information judiciaire n'a été ouverte.
Victime d'un « kidnapping »
L'ancien président tchadien Hissène Habré, accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité que le Sénégal a décidé d'expulser vers N'Djamena, s'estime victime d'un « kidnapping », a déclaré samedi un de ses avocats sénégalais, El Hadji Diouf.
M. Habré « a réagi avec étonnement et surprise » à la décision du gouvernement sénégalais et « il a lui-même utilisé le terme de kidnapping », a déclaré à la presse M. Diouf.
« Ce n'est ni une expulsion, ni une extradition, c'est une prise d'otage», a affirmé l'avocat qui a ajouté que la défense de l'ancien chef de l'Etat tchadien qui vivait en exil au Sénégal était en train de rédiger « des plaintes» contre le président sénégalais Abdoulaye Wade pour « violation des droits de l'homme ».
Ces plaintes seront déposées « au Sénégal, au niveau continental et au niveau international », a-t-il dit, affirmant que le président Wade serait « poursuivi pour complicité d'assassinat et d'actes de torture » au cas où il arriverait quelque chose à Hissène Habré une fois rentré dans son pays.
Ses défenseurs et des organisations de défense des droits de l'homme craignent qu'il ne soit porté atteinte à la vie de M. Habré à son arrivée au Tchad où il a déjà été condamné à mort par contumace.
Le ministre de l'Intérieur sénégalais, Ousmane Ngom, a signé vendredi un arrêté d'expulsion à l'encontre d'Hissène Habré qui doit être mis lundi dans un vol spécial Dakar - N'Djamena.
Me Diouf n'a pas dit où se trouvait actuellement l'ex-président tchadien, s'il avait déjà été arrêté par les autorités sénégalaises en vue de l'expulsion, ou s'il était toujours dans un de ses domiciles au Sénégal.
Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 jusqu'à son renversement en 1990, est réfugié au Sénégal depuis sa chute. Il est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture.
En 2006, l'Union africaine avait demandé au Sénégal de juger Hissène Habré au nom de l'Afrique », ce que le président sénégalais avait accepté, mais aucune information judiciaire n'a été ouverte.
23 Commentaires
Jja
En Juillet, 2011 (00:41 AM)Boy Brooklyn
En Juillet, 2011 (00:43 AM)El Ché
En Juillet, 2011 (00:48 AM)El Ché
En Juillet, 2011 (00:50 AM)Awanar
En Juillet, 2011 (00:51 AM)Nafi
En Juillet, 2011 (01:15 AM)Ndeyssane
En Juillet, 2011 (01:26 AM)Guinn Teuss
En Juillet, 2011 (01:28 AM)Rippois
En Juillet, 2011 (01:42 AM)Zalze Diouf
En Juillet, 2011 (01:52 AM)14 / 07 /2011 !!
En Juillet, 2011 (02:43 AM)Beurre
En Juillet, 2011 (02:50 AM)Obama S.ndiaye
En Juillet, 2011 (03:12 AM)Talide
En Juillet, 2011 (06:24 AM)Pulaaar
En Juillet, 2011 (09:20 AM)AWANAR heeey fou nous la paie , moi je trouve que c'est bone decision au moins sa servira de leçon à certains chefs d'états, ESSAI DE TE MAITRE A LA PLACE DE CES RESCAPES ... Et quand il été au pouvoir est ce qu'il a pensé au tolérence et les lois de l'islam , les droit humains ou méme de penser que se sont ces freres du méme pays ??.
Non Mon chere c'ets trop facil sa ,, laissez le confronter avec ces resposabilités , I DEBI va le pendre , et lui aussi il attendra son tour pour etre pendu ...
si c'été un opposant qui a tuer un membre de l'état pour des raisons divers et non personel la je serais daccor avec toi , sa ne sera pas une persone à extrader , mais un assassin , un criminel un bouro .
On ne veux plus de ces genres d'hommes en Afrique ... et c'ets pas pour rien que OULD TAYA a choisi de se refugier dans les pays de GOLF , c'est pour echaper à ce genre de pratique
Tchad?
En Juillet, 2011 (09:26 AM)Que les senegalais soient fermes la dessus. Surtout les Ouakamois!
C'est l'honneur de tous les senegalais qui en jeu!
Pulaaar
En Juillet, 2011 (10:08 AM)Non Mon chere c'ets trop facil sa ,, laissez le confronter avec ces resposabilités , I DEBI va le pendre , et lui aussi il attendra son tour pour etre pendu ...
si c'été un opposant qui a tuer un membre de l'état pour des raisons divers et non personel la je serais daccor avec toi , sa ne sera pas une persone à extrader , mais un assassin , un criminel un bouro .
On ne veux plus de ces genres d'hommes en Afrique ... et c'ets pas pour rien que OULD TAYA a choisi de se refugier dans les pays de GOLF , c'est pour echaper à ce genre de pratique
Unité D'ânes
En Juillet, 2011 (10:33 AM)r Akan cHb
« Mercenaire africain en cravate », Wade est pire que son ancêtre qu’il qualifiait de vendeur d’esclaves aux Européens. Après avoir vendu Gbagbo aux rebelles ivoiriens soutenus par la fameuse communauté internationale; Après avoir sacrifié Kadhafi sur l’autel de la rébellion … Lire la suite ?
Ma Ko Wax
En Juillet, 2011 (14:00 PM)Senegalais De Toronto
En Juillet, 2011 (15:23 PM)Ma Ko Wax
En Juillet, 2011 (16:22 PM)Mx
En Juillet, 2011 (08:51 AM)Koumra
En Février, 2012 (11:28 AM)Participer à la Discussion