Surbooking à l’aéroport de Dakar Près d’une cinquantaine de clients laissés en rade par la South african airways

Près d’une cinquantaine de clients de plusieurs nationalités qui avaient une place confirmée dans le vol SAA 207 de la South african Airways pour Washington ont été, à la dernière minute, laissées en rade au motif que l’avion était déjà plein depuis Johannesburg et que la priorité était accordée aux clients de la veille lesquels avaient été justement victimes de cette même pratique déplorable. Finalement hébergés pour plusieurs heures encore à l’hôtel Ngor Diarama, ces passagers étaient hier dans tous leurs états.

Encore des voyageurs victimes du surbooking. Cette pratique du reste très cupide à laquelle se livrent pas mal de compagnies aériennes surtout en Afrique pour contourner ou, en tout cas, faire face aux situations imprévues de « non-show ». Autrement dit ces réservations finalement transformées en places vides de dernières minutes dans les vols. Un phénomène qui cause de plus de plus de soucis à ces mêmes compagnies. Hier, parmi ces infortunés passagers, figure un opérateur économique malien du nom de Samba Bathily qui avait un rendez-vous très important hier, lundi à 15 heures, à Washington où il avait fait venir des collaborateurs de quatre villes américaines dans le cadre d’une rencontre d’affaires. « Je suis moi-même l’organisateur de cette rencontre et figurez-vous que je vais rater le début. C’est dommage ! » peste M.Bathily qui souligne, en passant, que cette rencontre, il l’a préparée depuis quatre mois avec l’ambassadeur de son pays à Washington. Dans le lot des infortunés figure aussi une jeune Sénégalaise de 29 ans basée au pays de l’oncle Sam depuis huit ans et qui devait « confirmer » son inscription en finances à l’université de Denver dans le Colorado. « Je risque de perdre six mois de scolarité avec ce retard impromptu » a t-elle ajouté. Dans le vol prévu SAA 207 il y’avait des gens malades, des enfants, des femmes, des étudiantes. « Une jeune femme américaine s’est mise à pleurer pour ne pouvoir joindre à temps celui à qui elle avait confié son enfant resté à Washington car celui-ci devait voyager aujourd’hui (hier lundi) » témoigne M. Bathily qui était dans tous ses états. Les voyageurs sont d’autant plus dépités qu’ils soulignent qu’on aurait pu les avertir à temps mais on les a fait attendre pendant 07 heures de temps pour leur annoncer la mauvaise nouvelle à la dernière minute. Et « le plus agaçant, renchérit l’étudiante sénégalaise, c’est que des passagers qui avaient une réservation pour New York ont pris nos places, nous qui allions à Washington. C’est de la mafia pure et simple! » Pour sa part, M. Bathily fait remarquer que « ce qui est grave c’est que ces compagnies qui font de l’overbooking n’osent pas le faire en Occident. Car là, elles risquent gros si on les attaque en justice ». Selon l’opérateur économique malien, depuis quatre jours, il ya des overbooking sur tous les vols de la South african airways. Il semble que, toujours selon lui, « cette pratique est une politique voulue par la direction de la compagnie sud-africaine pour éviter les places vides dans les vols. Là, ils prévoient le maximum de clients dans les vols. Comme ça, ils sont sûrs que toutes les places sont occupées. Ce n’est pas normal » a déclaré M. Bathily. Contactée avec insistance, la direction de l’agence de la compagnie sud-africaine basée à Dakar a demandé à ce que les questions leur soient envoyées « par courrier électronique » ou à défaut de « prendre l’attache de la direction centrale » basée à… Jo’Bourg.