Sérigne Saliou Mbacké, Khalife général des mourides s’est éteint vendredi dernier 28 décembre 2007 à l’âge de 92 ans. Guide religieux aux multiples facettes, le dernier fils de Cheikh Ahmadou Bamba Bâ, a pendant 17 ans mené une croisade pour le respect de l’orthodoxie musulmane. Sous son magistère, on aura remarqué la rénovation de la grande mosquée, de l’Université Al Azar d’une capacité de 5000 étudiants, bref la modernisation profonde de la ville sainte. Le dernier des fils de Sérigne Touba, s’en va ainsi en laissant un lourd héritage au 1er des petit-fils de Bamba, El Hadji Mouhamadou Lamine Bara Fallilou Mbacké.
Après le Cardinal Hyacinthe Thiandoum et El Hadji Thierno Mountaga Ahmadou Tall, Khalifa général de la famille omarienne, Dieu le Tout puissant et le Très Miséricordieux a privé du Sénégal un autre grand homme. Sérigne Saliou Mbacké a rendu l’âme vendredi dernier 28 décembre 2007 dans sa ville sainte de Touba après 17 ans de règne.
Cinquième Khalife, Sérigne Saliou Mbacké né en 1915 à Diourbel a été intronisé Khalife général des mourides le 13 mai 1990 à la suite de la disparition de son frère Abdoul Khadr Mbacké.
Durant son règne, il a fait preuve d’une humilité hors du commun aussi bien dans le vestimentaire que dans le physique. Sérigne Saliou Mbacké est non seulement un savant, un très grand soufi mais aussi un régulateur social. Un homme de Dieu qui s’est illustré par l’enseignement du livre saint (le Coran) dans la daras.
Son dévouement à Allah l’a même poussé à fermer toutes les écoles d’enseignement français pour les remplacer par des dahras. Serviteur infatigable du Créateur, il va interdire, à la veille de l’élection présidentielle de février 2007, toutes manifestations politiques dans la ville de Touba et plus tard à Darou Mousty.
Pour éviter des tentations et autres dérives, il renvoya plusieurs radios privées hors de la ville sainte. Toute sa vie il a mené une croisade pour l’enseignement de l’orthodoxie musulmane.
Sérigne Saliou Mbacké est aussi un grand travailleur qui ne comptait pas que sur ses multiples talibés pour vivre. Au contraire. Le Khalifa général des mourides leur a montré la voix à suivre. Celui du travail, seul chemin qui mène à l’indépendance et à l’autonomie. Ces 45000 hectares de terres de Khelcom (la plus grande zone agricole du Sénégal) en sont une parfaite illustration. Sérigne Saliou Mbacké est également un très grand bâtisseur. Sous son règne, il a métamorphosé la ville religieuse de Touba. C’est dans cette entreprise de modernisation que des chantiers ont fusé tous azimuts notamment avec des infrastructures routières. La santé des populations a occupé une place de choix dans l’œuvre du Bâtisseur avec la construction d’un hôpital fonctionnel à coup de six milliards. C’est l’hôpital Matlaboul Fawzinou.
Sur le plan religieux, Sérigne Saliou Mbacké n’a ménagé aucun effort pour que les mourides maîtrisent parfaitement les versets sacrés du Coran à côtés des khassaïdes qui sont les écrits de son vénéré père Cheikh Ahmadou Bamba Bâ fondateur du mouridisme.
Sa disparition laisse un énorme vide dans le pays. Il est parti au moment où le Sénégal traverse des crises sans précédent dans nombre de secteurs. Crise politique. Crise sociale avec plusieurs dérives. Crise des valeurs. Crise économique…
Mais à côté, il a su remettre sa ville, la ville sainte de Touba sur les rails de la modernité et du développement. Autant dire qu’il laisse un lourd héritable à son successeur et neveu El Hadji Sérigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké Ibn Fallilou. Serigne Saliou dont le nom signifie « vertu » a la particularité d’être le dernier fils de Cheikh Ahmadou Bamba Bâ sur terre. Ce sixième Khalife ouvre ainsi l’ère des petits-fils dans le khalifat de la confrérie Mouride.
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