Sénégal : le personnel de l’administration vieillit et perd ses cadres expérimentés

Marrakech, 1-er oct (APS) - L’administration sénégalaise se caractérise de plus en plus par le vieillissement de ses effectifs et par voie de conséquence par le départ à la retraite de ses cadres expérimentés dont l’apport s’avère décisif lors des négociations dans les secteurs à demande sociale, a confié à l’envoyé spécial de l’APS El Hadj Seydou Nourou Touré.

Selon ce membre de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) qui présentait jeudi au grand public du 26-ème Congrés international de la population à Mlarrakech un poster intitulé ‘’Viellissement des effectifs de l’administration publique dans les secteurs en charge de la demande sociale au Sénégal de 1976 à 2005’’, au rythme où partent à la retraite les cadres de la hiérarcie A et B on risque d’assister à un manque d’encadrement des effectifs plus jeunes.

Cela risque d’être ressenti lorsqu’il s’agira pour le Sénégal de procéder à des négociations avec ses partenaires, avertit El Hadj Seydou Nourou Touré qui dans son étude faite avec Abdoulaye Tall de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) s’est d’emblée évertué à démontrer que l’éducation absorbe l’essentiel des effectifs des secteurs en charge des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Suivent la santé et l’agriculture, ajoute-t-il avant d’indiquer : ‘’Jusqu’en 1986, les effectifs du secteur de l’education ont varié entre 25 et 30 pour cent des effectifs de l’administration publique. A partir de cette année, les efforts de recrutement ont surtout profité à ce secteur’’.

Arrive l’ajustement structurel qui trouve sur place une part importante de salariés relativement jeunes, avec plus de 23 pour cent des effectifs concentrés dans les tranches d’âge de 20 et 40 ans, note M. Tall.

Suite à la décision de réduire la masse salariale qui a conduit au gel des recrutements et à l’allègement des effectifs marqués par des départs volontaires, on assiste depuis à un vieillissement progressif des effectifs de l’administration, indiquent MM. Touré et Tall qui parlent de concentration des agents notée en 1992 parmi ceux ayant 30 et 50 ans et en 2002 chez ceux ayant 30-55. ‘’Dans la même période, indiquent-ils, la proportion des agents de 55 ans et plus augmente de façon siginificative’’ .

Selon M. Touré, l’autre conséquence négative du vieilissement des effectifs dans l’administration sénégalaise demeure le départ à la retraite des fonctionnaires expérimentés et par conséquent le manque de responsables capables de conduire les négociations, surtout dans les secteurs de demande sociale comme l’éducation, la santé, l’agriculture, l’environnement, l’hydraulique, etc .