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RARETÉ DES LÉGUMES ET DU POISSON SUR LES MARCHÉS : Les ménagères dans tous leurs états

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RARETÉ DES LÉGUMES ET DU POISSON SUR LES MARCHÉS : Les ménagères dans tous leurs états

Le poisson et les légumes sont devenus des denrées rares en cette période hivernale aux marchés Castors et « Nguélaw » de Niary Tally. Les ménagères éprouvent toutes les peines du monde pour remplir leur panier à cause des prix très élevés. Mais, ce n’est pas l’unique source de complainte de ces bonnes dames. Elles se plaignent également de l’insalubrité des lieux devenue monnaie courante avec l’installation des pluies.

Dans un bus à hauteur des Hlm, un différend oppose un apprenti d’un car rapide et un passager. Le passager, une dame, réclame sa monnaie à l’apprenti qui refuse. La grande discussion démarre dans le car rapide. Chacun y apporte son grain de sel. Les commentaires se poursuivent jusqu’à notre arrivée à l’arrêt-bus de la station des Castors. Il était environ 11 heures.

Ayant quitté le car, nous empruntons la ruelle qui mène au marché. En cours de route, nous rencontrons trois femmes, parapluie à la main, deux parmi elles, portant des sandales, se lamentent. Puis l’une demande aux deux autres si les légumes sont moins chers. « Rien, comme d’habitude, le marché n’a pas à offrir grand chose », rétorquent les deux autres. A l’entrée du marché, il est difficile d’identifier le vendeur de légumes. Petit de taille, ce Guinéen à la barbe longue est encerclé par un groupe d’acheteurs : « 1 kg de carottes, combien ? », demandent les dames. « 650 francs le Kg », répondit-il. La dame estime que le prix est exorbitant. « Il faut diminuer », lance la ménagère. Au moment où certaines discutent les prix, d’autres triaient. Tout au long d’une rangée, s’étalent par terre des ignames dont le kilo est à 400 francs, des choux à 500 francs. Si les prix sont à la portée de certaines bourses, quelques mères de famille ont du mal à s’offrir des légumes et du poisson surtout. Difficile de voir du poisson. Sur une rangée où l’on a l’habitude de trouver nos fameux poissons, seule une vendeuse était au rendez-vous. Un tablier attaché à la ceinture, tacheté d’écailles de poisson, Awa Ndiaye est entourée de femmes qui avaient comme seul objectif d’acheter à crédit. Ici, l’on compte du bout des doigts les vendeurs de poissons et le marchandage dur était à l’ordre du jour. Les discussions tirent en longueur. Elles finissent par exaspérer les protagonistes. Maïmouna, qui a honte de présenter à son époux un riz au poisson sans légumes explique : « le fait de présenter à mon mari un plat sans légumes le met hors de lui. Je n’ai pas cette habitude ». Une autre, Saye Guèye, habituée au « tiébou dieune penda mbaye » d’ajouter : « mon mari ne veut rien d’autre que le riz au poisson. Il me crée des ennuis quand je ne le lui présente pas ». Les acheteuses ne sont pas les seules à se désoler de la situation actuelle du marché. Les vendeuses, elles aussi, prennent leur part du gâteau. Le phénomène de la rareté des denrées alimentaires empêchent Fama et ses camarades d’optimiser leurs recettes journalières. Fama, la quarantaine, est une veuve qui s’occupe de ses enfants. Grosse, au teint noir, elle n’arrive plus à satisfaire les besoins alimentaires de ses enfants, car il lui est difficile d’écouler le cinquième de ses poissons. « Avant, je descendais avec 15.000 francs, ce que je ne peux plus, alors que je paie le loyer », indique-t-elle ». Mame, elle aussi, est dans le même lot, mais elle semble moins soucieuse. Elle nous explique : « je remercie le bon Dieu, car même si je ne gagne pas beaucoup, je n’ai aucun problème de bouffe ».

La coquetterie rangée aux armoires

La coquetterie est une affaire reconnue à la femme sénégalaise. Partout où elle passe, elle se fait distinguer. Mais, cette beauté est parfois ternie par les intempéries. En cette période où Dakar enregistre des pluies, il n’est presque pas possible de s’habiller correctement au risque de se salir. Les femmes ne tardent plus à se faire belles quand elles viennent au marché. Elles se démaquillent à cause de la saleté. Des vers çà et là, la toilette n’est plus de mise. « Je ne prends plus le soin de m’habiller comme avant, car la pluie gâte tout », nous a dit Rama, que nous avons rencontrée au marché Castors. « Ce n’est plus la peine de perdre son temps en faisant sa toilette maintenant », rétorque Bineta, à son retour du marché Nguélaw. Des poubelles remplies de saleté sont renversées sur les points de passage. Pour accéder à certains coins du marché, les femmes ont du mal à s’y prendre.



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