Rapports sexuels protégés : Une baisse de 20 % dans l'utilisation des préservatifs

Le condom est de moins en moins utilisé par les hommes au Sénégal lors des relations sexuelles. En attestent les résultats de l'Enquête démographique et de santé de l'année 2005 qui font état d'une baisse de l'ordre de 20 % de l'utilisation des préservatifs. Ces chiffres ont été rendus publics lor de l'atelier de partage des résultats de l'Enquête démographique et de santé 2005. Cet atelier, présidé par le ministre de la Santé Abdou Fall, s'est tenu hier au Service national de l'éducation et de l'information pour la santé.

Au Sénégal, le taux de prévalence du Vih/Sida se situe dans l'ordre de 0,7%. Cette moyenne nationale cache des disparités car l'épidémie est de type "concentré" et comporte des zones et des groupes à risque. En effet, les moyennes régionales révèlent que les régions de Kolda et Ziguinchor ont des taux respectifs de 2,7 et 2,4 %. A cela, s'ajoute une autre disparité notée chez les travailleuses du sexe et chez les homosexuels.

Le condom constitue l'un des moyens de prévention les plus sûrs pour les hommes. Face à cette situation de baisse constatée dans son utilisation, les autorités sanitaires du pays s'interrogent sur les raisons véritables. Ce qui a d'ailleurs amené le ministre de la Santé à sonner l'alerte : " Il ne faut pas dormir sur nos lauriers." Et Abdou Fall d'inviter tous les acteurs du secteur et même des autres secteurs de la vie active à améliorer les bons résultats et à revoir les stratégies si celles-ci ne s'avèrent plus efficaces pour lutter contre la pandémie. C'est ainsi qu'il appelle à un consensus national sur le comportement en matière de santé.

Cette enquête a permis à l'opinion d'avoir une idée sur l'indice synthétique de fécondité, la mortalité infanto-juvénile et la mortalité infantile. Ainsi l'indice systématique de fécondité a connu une baisse de l'ordre de 5,3 %. Cet indice qui nous renseigne sur le nombre moyen d'enfants par femme en période de fécondité, est passé de 6,6 % en 1986 à 5,3 % en 2005 avec un taux de 6,4 % en milieu rural et de 4,1 % en milieu urbain. "Cet indice synthétique joue un rôle important dans la mortalité maternelle et l'adéquation des ressources dont on dispose. Plus on fait d'enfants, plus on risque de mourir de grossesse. Moins on en fait, moins on a de complications", a commenté le docteur Moussa Diakhaté, chef de service national de l'information sanitaire.

Autre statistique révélée au cours de cet atelier de partage: la mortalité infanto-juvénule évaluée à 61 pour 1 000 enfants de moins d'un an et à 74 pour 1 000 enfants de zéro à 5 ans. "Ces statistiques sont très réconfortantes par rapport aux pays de la sous-région" s'est félicité Birame Ndiaye, le coordonnateur du programme de l'enfance pour la nutrition Cependant une pathologie gangrène le monde des enfants : l'anémie. Selon les statistiques, elle se trouve actuellement à 86 % chez les enfants âgés de 6 à 59 mois..