MEDECINE TRADITIONNELLE - Les parlementaires à l’école des plantes à Saly

Les députés étaient en séminaire pendant le week-end à Saly-Portudal. En collaboration avec Enda santé plantes-médicinales et le ministère de la Santé et de la prévention médicale, initiateurs de l’atelier sur le projet de loi relative à l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal, ils ont épluché l’avant texte et discuté avec les spécialistes de ses objectifs. La rencontre qui a été clôturée dans la journée a regroupé les experts du département ministériel de la Santé, les responsables D’Enda Tiers Monde, le représentant de l’Organisation mondiale pour la santé et celui de la Banque Mondiale.

L’exercice de la médecine traditionnelle gagnerait à être codifié. D’autant plus qu’au regard des statistiques officielles de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), 80 % des populations africaines se soignent avec la médecine traditionnelle. C’est la raison pour laquelle, certainement le ministère de la Santé et l’Ong Enda Tiers-monde, ont initié un atelier pendant le week-end dans le cadre propice de Saly-Portudal pour mettre à niveau, les députés appelés à voter la loi codifiant la pratique sous nos cieux.

Le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de la prévention médicale, représentant Abdou Fall à l’ouverture de l’atelier, parlant des aspects essentiels du projet de loi relative à l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal, a trouvé que c’était là, « le résultat d’un long processus de conception par la direction de la santé ». Il s’est dit convaincu de la nécessité de son approbation par l’Assemblée nationale dans le dessein surtout d’en faire bénéficier aux populations. « La médecine traditionnelle recèle d’importantes ressources dont l’efficacité, l’innocuité et l’accessibilité sont largement établies», a-t-il soutenu. Il a mis en relief l’engagement du gouvernement du Sénégal par un travail d’élaboration du cadre juridique objet de la présente rencontre. Ceci s’est fait avec l’appui de nombreux partenaires et parmi lesquels, Enda Tiers Monde.

Des faits importants ont sillonné la longue marche qui a abouti à un projet de loi sur l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal. Il a fait le rappel de la tenue du premier symposium sur les plantes médicinales et la pharmacopée africaine sous l’initiative de l’organisation de l’unité africaine. Il s’en est suivi le programme de Médecine Traditionnelle mis en en place par l’organisation mondiale de la santé depuis 1977. Il pense que la médecine traditionnelle s’inscrit dans les dynamiques culturelles de résolution des problèmes sanitaires voire sociaux. Il considère en outre que la médecine traditionnelle est un sujet d’actualité et un enjeu de développement mondial. Toujours dans la même présentation des actes qui ont jalonné cette longue marche. Il a cité la « Décennie de la Médecine Traditionnelle » décidée à partir de Lusaka par l’Oua lors de sa 37ième session ordinaire en juillet 2000.

Il s’y ajoute, la mise en place depuis 2002 d’une stratégie globale d’appui aux pays membres pour l’amélioration de la qualité de la médecine traditionnelle. Elle porte, suivant son exposé, sur la promotion de la bonne connaissance des pratiques en matière de médecine traditionnelle, mais aussi sur une réglementation appropriée,la recherche de l’efficacité ,de la qualité et de l’innocuité des produits et pratiques. La disponibilité des produits à des prix abordables, la promotion d’usage thérapeutique judicieux et la documentation sur les médicaments et remèdes traditionnels sont aussi retenus selon lui. Tout en insistant sur la volonté du Sénégal qui a intégré la prise en compte de la médecine traditionnelle dans ses mécanismes institutionnels de santé. Il a insisté aussi sur la valorisation de la médecine traditionnelle, une des priorités du Plan national de développement sanitaire du Sénégal (Pnds). A l’en croire, celle-ci doit contribuer à assurer la fourniture de médicaments essentiels, au chapitre des médicaments traditionnels améliorés. Il a abordé le rôle joué par EndaTiers Monde qui depuis 1986 s’est investi dans la réalisation des premières fiches sur les plantes médicinales, et dans l’effort d’organiser les tradipraticiens et le fonctionnement des centres de médecine traditionnelle. Tout en reconnaissant la longue attente de validation du projet de loi relative à l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal, il a insisté sur la difficulté fondamentale de faire la différence entre les bons et les mauvais, les savants des ignorants au niveau de la pratique. La dissociation engage à l’en croire les acteurs dans la promotion de la médecine traditionnelle.