Le ministère de la Jeunesse a décidé d’accompagner les jeunes détenus durant leur séjour carcéral et les aider à réussir leur réinsertion socio-économique à la sortie de prison. C’est dans cet esprit que le ministre de la Jeunesse, Mamadou Lamine Keïta, a rendu visite aux pensionnaires des établissements pénitentiaires de Hann (ex-fort B) et de Sébikotane.
Le ministre de la Jeunesse, Mamadou Lamine Keïta, a rendu visite hier aux pensionnaires des prisons du Fort B et de Sébikotane. Pour l’année 2009, le département de la Jeunesse a décidé d’étendre ses programmes de protection et d’accompagnement des jeunes défavorisés parmi lesquels ceux qui sont en situation de détention ou en conflit avec la loi, mineurs comme majeurs. Après un échange avec les détenus du Fort B et de Sébikotane, M. Keïta est revenu sur le sens de ces deux visites. Son ministère veut étendre ses programmes aux jeunes en détention ou en conflit avec la loi, envisager leur prise en charge en termes de réinsertion dans une synergie avec tous les acteurs.
L’objectif, c’est de réduire le nombre de jeunes en prison et accompagner ceux qui s’y trouvent pour réduire les risques de récidive. La finalité du programme, selon M. Keïta, c’est identifier les jeunes concernés avant la fin de leur séjour carcéral et les accompagner vers leur réinsertion. « Cette visite, a dit Mamadou Lamine Keïta, est une application des instructions du président de la République ».
A la maison d’arrêt du Fort B réservée aux mineurs, le ministre de la Jeunesse s’est imprégné des conditions de détention des détenus en visitant leurs dortoirs, en compagnie du régisseur, Fatou Binetou Ndiongue et de ses agents. Dans cette prison qui a une capacité d’accueil de 80 détenus, chaque pensionnaire dispose d’un lit muni de moustiquaire. Les cinq grandes salles faisant office de dortoirs sont propres, aérés et bien aménagés. Selon le régisseur, Mme Ndiongue, le fort B a mis en œuvre des activités pour les pensionnaires dans les domaines éducatifs, religieux, sportif, initie des séances de thé-débats, et dispose d’un programme d’enseignement fonctionnel avec des cours d’alphabétisation en français et arabe. Son établissement fait aussi de la sensibilisation sur les Ist et la drogue, a ajouté Mme Ndiongue.
Les pensionnaires du Fort B ont écouté le message du ministre de la Jeunesse dans la cour de la prison. Les jeunes détenus ont égayé l’ambiance en fredonnant des chants religieux et en offrant à leurs hôtes une séance de « bakk » assurée par deux pensionnaires. Mamadou Lamine Keïta a offert aux pensionnaires du Fort B des ballons de football, des tasses, des tee-shirts, des plats, etc., avant de prendre le chemin de Sébikotane où il a répété le même geste.
A Sébikotane située à 43 km de Dakar, derrière le site de l’école normale William Ponty en ruines, il y a à quelques mètres plus loin, une prison à la présence discrète. Le décor des lieux est aux antipodes de ce que nous offre souvent le milieu carcéral. Dans une arrière-cour, des tracteurs sont stationnés, des meules de foin disposés ça et là, des vaches bien grasses dans une étable. Plus loin, un espace agricole verdoyant, avec des plants de chou, d’oignons et quelques arbres fruitiers. C’est que la maison de correction de Sébikotane, créée par décret numéro 84-145 du 8 février 1984, facilite la réinsertion socio-économique de ses pensionnaires en leur assurant durant leur détention, des activités qui ont nom maraîchage, aviculture, embouche bovine, etc. Les détenus tout comme les agents pénitentiaires y bénéficient de séances de formation théorique et pratique assurées par des spécialistes. L’argent généré par ces activités est réinjecté pour améliorer les conditions de détention. La maison de correction de Sébikotane a, parmi ses objectifs : contribué à l’amélioration du menu quotidien, arrivé à une autosuffisance alimentaire, assuré aux détenus, un pécule représentant la contrepartie du travail qu’il a accompli, a expliqué le régisseur Ousmane Gningue. Dans le cadre de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), la maison de correction de Sébikotane a emblavé l’hivernage dernier, 10 hectares pour la réalisation de différentes espèces comme le maïs, le mil, le sorgho, le niébé, etc., a révélé son régisseur. Ce qui lui fait dire que « l’administration pénitentiaire qui était jusqu’à présent un secteur dépensier, détient par dévers elle, d’énormes potentialités qui feraient d’elle un secteur productif si elles étaient exploitées tant au niveau de l’agriculture, de l’élevage que de l’aviculture ». Le régisseur n’a pas manqué de poser au ministre de la Jeunesse quelques problèmes de son établissement, en présence du préfet de Rufisque, Serigne Mbaye, des maires de Sébikotane, Abdoulaye Diouf, et de Diamniadio, Abdoulaye Ndoye. Les détenus, par la voix de leur imam, ont souligné la bonne ambiance prévalant dans cet établissement aux dortoirs bien ventilés et équipés chacun de postes télé.
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