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Lèpre : Le mal est encore dans le fruit

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Lèpre : Le mal est encore dans le fruit

Au début des 50, la lèpre était l’un des pandémies les plus redoutés du Sénégal et les personnes qui en étaient frappées étaient simplement placées en quarantaine. C’est ainsi qu’en marge des soins accrus qui leur étaient prodigués, des mesures de protection des populations non encore atteintes étaient prises. Ainsi est née l’Association sénégalaise d’Assistance aux Lépreux (Assal) qui, hélas, est morte de sa belle mort...

Et arrive la Loi 76-06, qui décide de placer ces Sénégalais dans neuf villages de reclassement disséminés dans toutes les régions, dont les plus célèbres sont ceux de Koutal (région de Kaolack), de Sowane (région de Fatick) et Peykouk (région de Thiès), les zones les plus infestées. Aujourd’hui, à Koutal, ils sont plus de 9.000 âmes, pour la plupart guéries de la maladie. Ladite loi 76-03 qui obligeait tout malade (de la lèpre) à rester dans l’un des neuf villages de reclassement social du pays pour y bénéficier de traitement médical, de nourriture, de terre de culture, etc. «est desuète», aux yeux du secrétaire général de la Fédération des associations de personnes handicapées, El Hadji Ngom.

Les populations de ces villages estiment que cette ère est révolue et que cette loi, qu’ils qualifient d’inique, «doit être purement et simplement abrogée». C’est d’ailleurs le sens du combat que mène El Hadji Ngom. Il l’a fait savoir, dimanche 27 janvier, en marge de la Journée mondiale contre la Lèpre. Aux yeux de M. Ngom, «les enfants qui ne sont pas malades doivent pouvoir bénéficier d’emplois, de terres de culture et de la nouvelle loi d’orientation sociale», a encore plaidé le secrétaire général de la Fédération des Associations de Personnes handicapées.

Programme de prise en charge

La lèpre est une maladie infectieuse d’évolution chronique à transmission interhumaine dominante, surtout répandue dans les pays en voie de développement. «Les communautés la redoutent pour les nombreuses mutilations et difformités qu’elle occasionne et qui mènent à l’exclusion sociale», indique le Dr Ibou Guissé, Coordonnateur du Programme national pour l’Eradication de la Lèpre (PNEL), auteur d’une étude très approfondie sur la maladie. Pourtant, fait noter Dr Guissé, le Sénégal a atteint le seuil d’élimination depuis 1995 et que «la problématique actuellement est de rompre la chaîne de transmission et de lutter contre les invalidités».

Au Sénégal, la lutte contre la lèpre, définie comme priorité, est structurée au sein du PNEL. Crée en 1980, dans le cadre des grandes endémies, il est actuellement logé à la DLM-DS du Ministère de la Santé publique. Ses domaines d’intervention tournent autour du contrôle de l’endémie lépreuse, de la prévention des infirmités. Le rayon de développement des soins contre la maladie couvre l’ensemble du territoire par le biais des régions médicales et des districts sanitaires.

Ainsi, les grandes orientations définies par les autorités sanitaires concernent, d’une part, l’amélioration de la communication et de la collaboration pour la promotion des activités d’élimination de la lèpre au sein des communautés et, d’autre part, le renforcement des activités de prise en charge des malades.

Recrudescence de la prévalence

La progression de la maladie, comme indiqué plus haut, a connu une baisse considérable au milieu des années 90. Ainsi, dans 11 des 14 régions que compte le Sénégal, «on note une légère hausse du pourcentage de mutilations 17,7 en 2009 contre 17,9 en 2010 ; une hausse du pourcentage de MB 97,20% contre 80,44% en 2009, une régularité appréciable 97,13%, une couverture en PCT de 100% et d’excellents résultats (OMS élimination prévalence 1 cas/10.000 habitants) dès 1995», indique l’étude faite par le Dr Guissé.

Hélas, le mal a repris du poil de la bête, ces dernières années. En 2009, note encore Dr Ibou Guissé, «la prévalence est passée à 0,28 pour 10.000 habitants soit 1 cas pour 37.500 habitants ; la région de Kédougou (Sud-Est) seule région où prévalence de la lèpre reste régulièrement au seuil (1,60 /10.000 en 2009; 1,89/10.000 habitants en 2008)».

La proportion de nouveaux cas mutilés au niveau de la région de Dakar est exorbitante à la limite inadmissible (41% en 2009; 26% en 2008).

Hélas, se désole Dr Guissé, «on observe depuis 10-15 ans une baisse régulière de la détection de la lèpre (environ 10% par an ce qui montre les efforts constants du programme pour maintenir les acquis malgré la réduction notable des ressources». Il déplore l’augmentation régulière de la proportion des MB, entre 90 (39%) et 2009 (80%).



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