Elles sont légion. Les jeunes élèves à la recherche d emploi comme domestiques durant la période des vacances. Loin de la vie de blow que mènent les jeunes dakaroises, ces jeunes villageoises mènent un véritable parcours du combattant. En quête d un petit peu de gain pour la rentrée des classes, elles font face à d énormes difficultés dans leurs foyers d accueil. Reportage.
Chaque année, elles sont près d une centaine de jeunes filles à quitter leurs contrées lointaines pour les villes. Elèves, en majorité, elles alimentent les zones urbaines de bras valides pour gérer les travaux domestiques. Elles monnaient leurs forces pour faire, entre autres, la lessive, le ménage, la garde des enfants, la cuisine. Si elle sont amenées à se recycler, le temps des vacances, en employées domestiques, c est pas de gaité de coeur. Elles auraient préféré profiter de vacances mérités. Mais, leurs familles étant démunies, elles préfèrent “remonter” vers Dakar pour gagner un peu d’argent. Argent qui serviront à payer leurs frais d inscription, acheter leurs fournitures et soulager un peu leurs parents, sur qui pèsent déjà le lourd fardeau de la dépense quotidienne.
A Dakar, on les voit se regrouper dans plusieurs poins de chute, attendant un éventuel “recruteur”. Elles se regroupent de l’aube au crépuscule à attendre une offre d’emploi et parfois sillonnent les quartiers en faisant du porte à porte..
Il est 12 heures. Le rond-point Liberté 6, lieu de regroupement de jeunes femmes à la recherche d’emplois de domestique, refuse du monde. Les klaxons des voitures sont mêlés aux décibels distillés par les sonos de camions en campagne de publicité et le tintamarre des vendeurs de chaussures et de vêtements, chantant et criant, pour attirer la clientèle. A quelques mètres de là, de jeunes femmes sont assises en petits groupes. A côté, un homme d’une cinquantaine d’années, Abdoulaye Baldé, fait office de manager de ces jeunes femmes à la recherche d’un emploi. Il est d’ailleurs présenté comme étant leur tuteur.
Maltraitées et esseulées, elles souffrent le martyre
Assis sur une chaise, un carnet d’adresses à la main, il est vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon noir. «Pendant les vacances, on reçoit plusieurs élèves qui nous viennent de différents villages. Chaque année, elles deviennent de plus en plus nombreuses. Elles sont, à peu près, une trentaine d’élèves. Le mois passé. Il y en a eu plus de 20 qui ont été embauchées temporairement. Il y a des femmes de ménages qui veulent ces élèves. Parce qu’elles disent que d’habitude celles-ci sont intelligentes et sont plus attentionnées concernant la garde des enfants, puisqu’ils sont en vacances. Donc, elles sont sollicitées», explique Baldé.
De cette pléthore de jeunes filles, l’on remarque une jeune dame du nom de Dibor Sène. Elève en classe de troisième l’année prochaine, elle dit avoir quitté son village natal, Sandjara, une localité située dans la région de Mbour, pour venir chercher du travail à Dakar. Depuis plus de 2 ans, la belle liane au commerce facile dit se battre pour son avenir.
«Les vacances, d’habitude, coïncident avec l’hivernage. Et, il pleut beaucoup durant cette période chez nous. Donc, ce sont nos parents et nos grands-parents qui vont aux champs pour chercher de quoi manger. Et nous, les jeunes filles, nous allons dans les villes pour chercher du travail. C’est surtout pour aider nos parents, avoir de quoi nous payer des fournitures, nos frais scolaires, mais aussi pour subvenir à nos besoins. Nous sommes des filles. On a beaucoup de besoins à satisfaire et des problèmes à régler. C’est pour cela qu’on a choisi de venir ici à Dakar pour chercher du travail», confie la jeune élève, d’un trait. Elle ajoute, dans la même veine que le manque d’activités autres que les travaux des champs, est en partie, la cause de cet exode rural.
La pauvreté, la racine du mal
A la fermeture de l’école, il n’y a que le travail champêtre au village. Il n’y a même pas de cours de vacances. Le village est totalement déserté. On est confronté à d’innombrables problèmes d’emplois. Dés fois, il nous arrive de tomber sur des patronnes qui sont trop exigeantes. Qui te crient, te traitent même comme une chienne. Alors que nous sommes venues juste pour travailler et gagner notre vie, le temps des vacances, à la sueur de notre front , confie la jeune fille de 17 ans. Et de poursuivre, Cependant, il y a aussi un problème crucial dont nous sommes confrontés, le plus souvent. Il s’agit de ce temps perdu à chercher du boulot. Il arrive que certaines d’entre nous restent une ou deux semaines, voire même un mois sans avoir du travail. C’est cette situation que je vis moi-même, à présent. Je suis venue à Dakar, il y a près d’un mois et je n’ai toujours pas trouvé un emploi. Certains employeurs, à la recherche de ‘’bonnes’’, ne préfèrent pas, parfois, les élèves qui sont là juste le temps des vacances. Cela ne les arrange pas».
La situation de pauvreté dans laquelle vivent les familles dans certaines localités est une des principales raisons avancée par certaines jeunes élèves rencontrées sur les lieux. «C’est par manque de moyens», lâche Ndèye Khémesse Faye. Originaire du Sine plus exactement de Niakhar, la jeune fille vient à peine de souffler sa 18e bougie. Avec un physique des plus avantageux, longiligne, dotée d’une belle dentition, des yeux de biche, de longs cheveux et une belle chute de reins, Ndèye Khémesse n’a rien à envier aux top-modèles ou mannequins. Et pourtant, elle préfère le dur métier de domestique. Orpheline de mère depuis 5 ans, elle s’est résolue à travailler pour subvenir à ses besoins.
Je divise mon salaire en trois
«Depuis que je suis en classe de 5eme, chaque vacances, je viens à Dakar pour chercher du travail. Cela, parce que mon papa n’a pas les moyens pour satisfaire mes besoins. Etant vieux, il ne peut pas tout régler. Encore qu’il y a les dépenses quotidiennes qui l’attendent. Donc, si je n’arrive pas à réduire ses charges, je ne veux pas en augmenter. Raison pour laquelle, quand je reçois mon argent chaque fin du mois, je le divise en trois parties. Une pour mon papa, au village, une pour la location et pour régler quelques problèmes utiles et enfin le dernier tiers que je garde pour préparer l’ouverture des classes. A notre arrivée à Dakar, on est confronté à d’innombrables problèmes. Du coup, dès que j’arrive dans la capitale, je pars immédiatement voir si j’ai de la place dans les maisons où j’ai eu à travailler dans le passé. Si j’y trouve quelqu’un, je reviens ici pour m’offrir une autre chance. Mais, c’est vraiment difficile. Nous faisons face à un tas de problèmes. On vit à l’étroit même dans nos chambres louées. On ne mange pas à notre faim. En tout cas, c’est trop difficile. On rencontre aussi beaucoup de difficultés dans les maisons où on travaille», raconte Ndèye Khemesse. Elle peint d’ailleurs un tableau sombre de la galère qu’elle et ses semblables vivent auprès de leurs employeurs.
«Certaines patronnes ne nous donnent ni à manger ni à boire»
«Nos patronnes nous traitent n’importe comment. On ne nous donne ni à manger ni à boire. Au mieux, elles nous servent les restes des repas. Elles vont même, dés fois, jusqu’à te traiter de voleuses. Elles doivent savoir que nous ne sommes pas des ânesses. Nous sommes juste là pour travailler et non pour quémander quoi que ce soit. Je suis venue à Dakar depuis une semaine, mais j’ai parlé avec quelqu’un hier, elle doit venir me chercher aujourd’hui même. Contrairement, à l’année passée, je suis restée un mois sans avoir du travail. Donc, ce n’est pas facile du tout, mais ‘’Alhamdoulliilah’’. On rend grâce à Dieu», confie cette dernière qui va intégrer le lycée dès l’ouverture des classes.
A Sacré-Cœur, non loin d’une grande école de formation de la place, Pa Diallo a aussi un poignet de femmes dont il assure le tutorat. Vêtu d’un boubou bleu, carnet d’adresses à la main, il affirme qu’il ne reçoit que peu d’élèves venues des villages pour gérer les travaux domestiques. «Ici, je ne reçois pas trop d’élèves, elles sont au nombre de 5. Ce sont les analphabètes qui sont les plus nombreuses, dans nos rangs».
La petite fille de Yandé Codou dans le lot
Arrière petite-fille de Yandé Codou Séne, la défunte chanteuse traditionnelle sérère, Ndoumbé Sène a bouclé ses 16 ans. Originaire de Gandiaye (une localité de la région de Kaolack), de teint noir, elle dit chercher son indépendance financière. «Je suis venue chercher du travail juste pour être indépendante. C’est la première fois que je viens à Dakar pendant les grandes vacances pour chercher du travail. Je ne suis pas issue d’une famille pauvre ou riche, «Alhamdou Lilah». Mes parents peuvent bien subvenir à mes besoins, mais j’ai décidé de venir chercher du travail uniquement pour ne pas tendre, tout le temps, la main à mes parents. Je préfère aller travailler afin de satisfaire mes propres besoins et régler mes affaires en cas de besoins. Puisque j’ai vu beaucoup de mes camarades venir chercher du travail, donc je me suis dit pourquoi pas moi. Je trouve que ce n’est pas facile. Je suis là depuis plus de deux semaines, mais il n’y a toujours rien. Des fois, des clients viennent me parler, mais dès qu’elles s aperçoivent que je n’ai jamais travaillé comme domestique, et que je suis une élève, elles parlent avec une autre. Peut-être que je trouverai bientôt du travail», espère la petite sérère élève, aujourd’hui, en classe de 5eme.
Ces braves filles ont toute du courage à revendre et des principes de vie auxquels elles ne voudront jamais déroger. Elles ne sont pas fatalistes, juste des battantes. Leur destin, elle veulent le prendre en main. Dieu est avec les entreprenants...
31 Commentaires
Anonyme
En Août, 2015 (16:43 PM)Anonyme
En Août, 2015 (16:47 PM)Gouverneur De Ziguinchor
En Août, 2015 (16:50 PM)Anonyme
En Août, 2015 (16:55 PM)Boorba
En Août, 2015 (17:00 PM)Stop Bla Bla un remembrement a la place de l’Independence 07/09/2015 à 11h00 pour exiger des réponses claire et nette à savoir où est l’argent et comment termine l’ouvrage ou on n’a dépense des milliards
Anonyme
En Août, 2015 (17:01 PM)Les prix sont trés compétitif et la qualité est bonne.
Anonyme
En Août, 2015 (17:15 PM)Dxb
En Août, 2015 (17:20 PM)Anonyme
En Août, 2015 (17:24 PM)@2
En Août, 2015 (18:02 PM)Hi,hi,hi nous cnnaissons tous la nationalité, le taux de mélanine et la FOI de ses fraternels boss !!
Gems
En Août, 2015 (18:07 PM)Today, Dieu merci, je suis chef d'entreprise et point de regret.
Je suis fier de vous les filles. Courage, abnégation et persévérance.
Ex-sourga!
En Août, 2015 (18:23 PM)Anonyme
En Août, 2015 (18:52 PM)Ex-apprentit
En Août, 2015 (19:10 PM)Anonyme
En Août, 2015 (19:11 PM)Anonyme
En Août, 2015 (19:54 PM)Zico
En Août, 2015 (20:56 PM)Les filles sont chanceuses avec ces opportunités par rapport aux garcons qui, doivent travailler plus durement sur les chantiers de maconnerie avec à peine 100 fr CFA par jour.
Il y a une fixation que les gens font sur le travaille de ces filles alors que sans cela, la prostitution envahierait tout le pays. Arretons d'indexer les patronnes ou les patrons qui eux memes s'echinent à longueur de journée, pour assurer tout ca.
Foi
En Août, 2015 (21:31 PM)Qui se sent morveux se mouche ....
Kéjan
En Août, 2015 (22:01 PM)je l'ai fait quand j'étais étudiant, ma fille le fait en France, c'est une bonne école de la vie.
du courage mes parents séréres vous etes un bon exemple pour les enfants sénégalais.
un jour ce sera de souvenirs que j'espère agréables, que dieu vous protège.
Montreal
En Août, 2015 (00:20 AM)@19-tisanne
En Août, 2015 (07:18 AM)Un conseil : Change de kinkiliba
Anonyme
En Août, 2015 (07:39 AM)Anonyme
En Août, 2015 (09:32 AM)Active
En Août, 2015 (13:30 PM)Creatbayal
En Août, 2015 (18:10 PM)Sénégalais
En Août, 2015 (22:54 PM)Merci.
tél: 0033605589611
Anonyme
En Août, 2015 (14:55 PM)Watt
En Octobre, 2015 (17:05 PM)Cette gouvernance appartient au Maire ou au chef de l'Etat ?
ce gouverneur n'a qu'à fermer son zizi !
Wow
En Novembre, 2015 (04:25 AM)Anonyme
En Novembre, 2015 (14:04 PM)Anonyme
En Novembre, 2015 (18:23 PM)Participer à la Discussion