L’ENSEIGNEMENT ENTRE GREVES ET MENACES DE REPRESAILLES AU SENEGAL : Une surenchère qui risque de mener à l’année blanche

Le système éducatif est dans tous ses états. L’enseignement est perturbé de l’université à l’élémentaire en passant par le moyen secondaire. Le tout sur fond de surenchère entre les enseignants grévistes et les ministres de tutelle, notamment celui en charge des niveaux élémentaire, moyen secondaire et préscolaire, Kalidou Diallo.

En grève depuis le 7 février les enseignants membres du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a encore décidé de bouder les amphithéâtres durant 96 heures dans toutes les universités du pays. Le syndicat revendique l’achèvement dans les plus brefs délais de leur cité à Dakar, l’augmentation des budgets des universités dont les effectifs estudiantins augmentent sans cesse alors que les allocations budgétaires stagnent. Les profs exigent aussi une réforme des grades.

Réagissant jeudi sur les ondes de la Radio futurs médias (Rfm), le ministre de l’Enseignement supérieur, Amadou Tidiane Bâ a expliqué que l’argent destiné à la finition de la cité en question avait été transféré à la construction de nouvelles salles de cours dans les universités pour faire face à la croissance du nombre des étudiants. Mais le ministre fait savoir que le gouvernement a depuis 2010 retenu d’achever cette année la cité.

Concernant les budgets des universités, il a laissé entendre que depuis des années, le ministère des Finances consentait une rallonge budgétaire en fin d’année pour prendre en charge les déficits. M. Bâ a aussi rétorqué que la réforme des grades ne peut pas se faire n’importe comment, car cela n’est pas recommandé par le Conseil Africain et Malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) dont fait parti le Sénégal.

De leur côté, les professeurs du moyen secondaire et les maîtres réclament le respect par le gouvernement d’accords signés, le paiement à temps des salaires et l’arrêt de « la politisation » de l’éducation par le ministre Kalidou Diallo. Pour se faire entendre, différents syndicats d’enseignants ont entrepris qui une grève, qui une rétention des notes, qui une marche à l’échelle nationale ou de façon localisée.

En réponse le ministre Kalidou Diallo a dégagé en touche les accusations des syndicats, mis en avant des réalisations du gouvernement et menacé de ponctionner les salaires des grévistes.

Cette surenchère porte préjudice aux élèves et étudiants dont certains l’ont dénoncée en allant aussi en grève ou en manifestant dans la rue comme l’ont faits jeudi des lycéens en bloquant la circulation sur la route de l’aéroport à Dakar. Cela dure depuis le démarrage de l’année scolaire en octobre 2010. Le système éducatif risque l’année blanche.