L’affaire des sévices corporels dont a été l’objet le jeune talibé M. B vient de connaître son épilogue à Kaolack. Le Tribunal des flagrants délits de ladite ville l’a vidée hier, en condamnant le maître coranique, auteur de l’agression, à une peine de trois ans de prison ferme et à payer la somme de 300 mille francs Cfa en guise de dommages et intérêts à la partie civile.
Le Tribunal des flagrants délits de Kaolack n’a pas suivi le procureur de la République dans son réquisitoire sur l’affaire de sévices corporels qui a opposé un maître coranique à son talibé. En donnant son verdict hier mercredi, ledit tribunal a condamné à une peine de 3 ans de prison ferme le maître coranique, Babou Diop demeurant à Kanda, sis à un jet de pierre de Kahone.
Jugeant les faits graves, le procureur de la République avait requis une peine de 5 ans de prison dont 3 ferme, alors que l’avocat de la partie civile, Me Assane Dioma Ndiaye, demandait une «peine plus grave, dissuasive et pédagogique» à l’aune de la faute commise pour servir de leçon à la communauté éducative.
Cette affaire de sévices corporels remonte au 3 juillet 2008, quand le jeune talibé M. B, âgé de 8 ans, n’avait apporté que 150 francs Cfa au lieu de 200 francs Cfa exigés par son maître comme pitance journalière. Non satisfait, Babou Diop, à l’aide d’une courroie, déchargea sa bile sur l’enfant avec sa cravache qui a occasionné des plaies sur tout son corps et l’abandonna dans la rue.
Avisé par une dame, le délégué de quartier transportait l’enfant à l’hôpital pour des soins intensifs pendant quelques semaines, en l’absence du maître coranique parti voir ses champs au village.
En plus des 3 ans de prison ferme prononcés à son encontre, Babou Diop est condamné à payer une amende de 300 000 francs Cfa à la place d’un million que réclamait Me Assane Dioma Ndiaye, avocat de la partie civile, pour dommages et intérêts à payer au père de l’enfant.
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