«Ce moment est important pour l’islam de France, notamment parce que cette prière permet de garantir l’égalité homme-femme dans le culte msulman», a déclaré Eva Janadin, l’une des deux femmes imames lors de son discours d’ouverture devant un peu plus d’une soixantaine de personnes, dans une salle louée pour l’occasion, a constaté une journaliste de l’AFP.
Dans la salle, hommes et femmes sont mélangés, les sermons sont en français et les formules arabes systématiquement traduites. Dans l’assistance, certaines femmes portent un voile, d’autres non, notamment les deux imames. L’une a revêtu une jupe longue, l’autre est en jean.
Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, toutes deux converties à l’islam, souhaitaient depuis plusieurs années traduire par des actes concrets leur vision d’un islam «progressiste» et «éclairé». «Aujourd’hui avec cette première prière, cela se concrétise», s’est félicitée Anne-Sophie Monsinay. Selon elles, par exemple, rien ne s’oppose, dans les textes de la religion musulmane, à l’imamat des femmes.
Favorables à un islam engagé «dans le temps présent», elles font le pari que «beaucoup de musulmanes et de musulmans ont un besoin vital d’émancipation et de libération». Elles veulent leur offrir «des espaces de dialogue libres de toute pression communautaire et familiale». «Il est possible de faire germer un modèle alternatif pour contrer l’islamisme et le conservatisme», a souligné Eva Janadin.
Elles disent avoir réuni «plusieurs milliers d’euros» auprès des adhérents, sympathisants et donateurs pour pouvoir louer un local parisien, une fois par mois pour la prière du vendredi, et ce, pendant un an. Ce lieu sera amené à changer.
99 Commentaires
Ama
En Septembre, 2019 (18:33 PM)Le Sage
En Septembre, 2019 (18:34 PM)Vraiment !
En Septembre, 2019 (18:35 PM)Coran 4 ; verset 34.
Pourquoi ne pas créer sa nouvelle religion plus avant-gardiste, si vous êtes clairement pas d'accord avec les monothéismes. D'autant que les femmes d'après un hadith ont la moitié du cerveau de l'homme. D'où leur infériorité. Pourquoi s'infliger une schizophrénie qui ne dit pas son non. Faut apostasier quitte à ce qu'on te tue. Mais ne force pas les choses bon sang.
Damel Fall
En Septembre, 2019 (18:36 PM)We Are
En Septembre, 2019 (18:44 PM)Reply_author
En Février, 2023 (10:52 AM)Reply_author
En Février, 2023 (10:52 AM)Pape (240e) de 1676 à 1689
Bienheureux Pie IX
Pape (255e) de 1846 à 1878
Saint Pie X
Pape (257e) de 1903 à 1914
Vénérable Pie XII
Pape (260e) de 1939 à 1958
Saint Jean XXIII
Pape (261e) de 1958 à 1963
Saint Paul VI
Pape (262e) de 1963 à 1978
Vénérable Jean-Paul Ier
Pape (263e) 1978
Saint Jean-Paul II
Pape (264e) de 1978 à 2005
Parmi les 265 Papes est qu'il y a une seule femme ??? Il y a une seule femme cardinale ?? archevêque ???
Pourquoi donc nous ils veulent nous imposer ça pourquoi ils commencent pas par leurs églises et cathédrales
Ils s'en foutent des droits de nos femmes leur seul problème c'est l'Islam
Sénégal Ndiaye
En Septembre, 2019 (18:47 PM)Lol
En Septembre, 2019 (19:06 PM)Anonyme
En Septembre, 2019 (19:09 PM)Anonyme
En Septembre, 2019 (19:09 PM)Kaduz
En Septembre, 2019 (19:12 PM)Boybourew
En Septembre, 2019 (19:40 PM)On essaie de déstabiliser l'Islam par ces pratiques ridicules et contraires à a religion.
Francs maçons et ourants Islamophobes sont derrière ce cinéma qui ne nous engagent pas et partant sont un non événement!
Real Talk Ce
En Septembre, 2019 (19:50 PM)Man
En Septembre, 2019 (20:14 PM)Niang Amath
En Septembre, 2019 (20:21 PM)Toukh
En Septembre, 2019 (20:23 PM)Di sakou ndombeul lilahi wa rassoul
Jeannot
En Septembre, 2019 (20:25 PM)C’est les femenes un mouvement féministe..
À condamner.
Afro
En Septembre, 2019 (20:29 PM)Ndonfoly
En Septembre, 2019 (20:38 PM)Nianthio
En Septembre, 2019 (20:50 PM)Moussa Ndofane
En Septembre, 2019 (20:54 PM)Zeusss
En Septembre, 2019 (21:05 PM)Seule la vérité perdure, le mendonge lui finit tôt ou tard par s'évanouir.
Quant à ces nn musulmans français qui disent que c'est un progrès, pensez-vous qu'ils sont plus légitimes que Dieu pour dire ce qui est bien ou pas? Les laissee nous dire ce que doit être la religion c'est les mettre au dessus de Dieu.
Seneweb, parlez nous de notre fer et de notre pétrole, c'est ce qui nous interesse.
Deug
En Septembre, 2019 (21:51 PM)amine
VÉritÉ
En Septembre, 2019 (22:01 PM)VÉritÉ
En Septembre, 2019 (22:02 PM)Afro
En Septembre, 2019 (22:33 PM)Abdoul
En Septembre, 2019 (22:39 PM)Il Il n’a qu’à changer de religion pour aller au mieux . C’est la suite logique de l’intérêt de l’homme : aller au mieux , au plus utile au plus bénéfique.
C’est une propagande qui commence à prospérer dans le pays . Même des imams tombent dans le piège . Que c’est ingra lislam qui
Nous a tout donné . Même les chrétiens ont copier sur Nous et font aujourd’hui parti des meilleures chrétiensdu monde à cause de ça .
Dieu-Père, Dieu-Fils, Dieu-Mère, c'est une énorme bêtise, une énorme escroquerie, que ne saurait concevoir, ni même admettre qq'un doué d'un minimum de jugeote.
Que les Chrétiens cessent donc de dire : Jésus ou Issa , fils de Dieu. (Astarfiroulah ! ) . Ceci est un énorme péché., un péché mortel, dont le châtiment n'est autre que l'Enfer ( 7e chaudière ). C'est un péché irrémissible. le seul qu'Allah ne pardonne jamais, au grand jamais.
Observateur
En Septembre, 2019 (23:04 PM)Malcom
En Septembre, 2019 (23:13 PM)Interdiction de prier par ci, pas de voile par là.
Femme sans voile 'imam' '.
C'est quoi la suite ?
Deugdji
En Septembre, 2019 (23:46 PM)Petit Prince
En Septembre, 2019 (00:14 AM)Aux Doues D’intelligence!
En Septembre, 2019 (03:05 AM)Zeusss
En Septembre, 2019 (05:58 AM)2 Femmes Et 3 Pervers= Partous
En Septembre, 2019 (07:03 AM)Nubien
En Septembre, 2019 (08:01 AM)Nubien
En Septembre, 2019 (08:01 AM)Inteligence
En Septembre, 2019 (08:36 AM)Seneweb please arrêter d'inciter les gens à insulter l'Islam.
Islam
En Septembre, 2019 (08:59 AM)Et La Suite?
En Septembre, 2019 (09:27 AM)Il faut arrêter de voir le machisme partout. À continuer sur cette lancée on n'est pas loin de la débilité !!!
Wassalam
Musulman
En Septembre, 2019 (10:22 AM)123456
En Septembre, 2019 (11:03 AM)Mounas
En Septembre, 2019 (12:00 PM)Ani
En Septembre, 2019 (12:31 PM)Cine
En Septembre, 2019 (12:37 PM)Thialy
En Septembre, 2019 (13:07 PM)Diagne
En Septembre, 2019 (14:13 PM)Passant
En Septembre, 2019 (15:04 PM)Un aveux de leurs désespérances et de la force et du progrès de l'islam en France ....
NB ;Ces combines et complots ne font que nous renforcées dans notre croyances que l'islam est le meilleur des religions , Dieu est unique et que son prophète Mohamed est son dernier envoyè (psl)
Leurs mosquées sont vouées à disparaitre alors ne nous préoccupons pas d'eux
A Lire
En Septembre, 2019 (16:55 PM)Anne-Sophie Monsinay est une jeune femme pleine d’humour et de ressources. Atypique, elle aime toutes les formes de dialogue qui lui font découvrir d’autres facettes des religions. Passionnée de musique et de lecture sacrées, elle vit sa foi au travers du voyage et du pèlerinage. Pratiquante, elle oeuvre pour faire vivre des espaces de prière et de réflexion safes, inclusifs et féministes. C’est un honneur pour notre site d’avoir son interview.
Joan Charras-Sancho : Anne-Sophie, peux-tu nous parler un peu de ton parcours de foi?
Anne-Sophie Monsinay : Issue d’une famille culturellement catholique mais non pratiquante, j’ai rejeté la religion au début de l’adolescence, n’y trouvant pas de réponses satisfaisantes face à la rationalité et les connaissances scientifiques. Je me considérais alors athée et voyais les religions comme des superstitions. A 18 ans, lorsque j’ai quitté le foyer familial pour faire mes études, j’ai rencontré un chrétien évangélique, lui même converti à cette religion. Nous avons échangé sur l’existence de Dieu et j’ai commencé à lire les Evangiles. J’ai alors très vite été « prise en main » par Dieu, j’avais beaucoup de signes, des réponses à mes questions, par l’intermédiaire des textes ou des signes extérieurs. Cela m’intriguait mais ne suffisait pas à me donner la certitude de l’existence de Dieu. Cette brève période agnostique était pour moi assez inconfortable, j’avais besoin de savoir, de comprendre. J’ai donc commencé à m’adresser à Dieu et à faire mes premières prières en demandant à Dieu de Se révéler à moi et de Se manifester s’Il existait. Un mois après, j’ai eu ma première expérience mystique : lors d’une prière, j’ai ressenti très fortement la Présence de Dieu en moi et autour de moi. Cette présence se manifestait par un Amour extrêmement puissant et inconditionnel. Depuis ce jour, je suis sûre de Son existence. Suite à cette expérience, est née en moi une soif immense de connaître ce Dieu que j’avais senti si fortement. J’ai poursuivi ma quête en continuant la lecture de la Bible, qui avait depuis une saveur nouvelle. J’ai fait à ce moment une première conversion au christianisme. C’était une conversion de cœur, je reconnaissais la Bible comme Parole de Dieu mais je n’ai pas souhaité faire de baptême, je ne me sentais pas prête à cela et j’ai compris plus tard pourquoi.
J’ai fréquenté un groupe de jeunes chrétiens évangéliques et j’ai eu, par l’intermédiaire de ce groupe, l’occasion de faire diverses rencontres avec des personnes d’autres confessions religieuses et notamment des musulman·e·s. A ce moment là, je n’avais aucune connaissance de l’islam et je pensais que Jésus pour les musulmans n’était qu’un prophète. J’ai alors appris que le Coran le qualifiait également de Messie, Parole de Dieu et Esprit de Dieu. Cela m’a fortement interpellé car ce sont les mêmes termes qui lui sont attribués dans la Bible. J’ai souhaité lire le Coran et me suis convertie à l’islam suite à cette lecture car il était pour moi évident que le Coran était la suite de la Bible. Dans le Coran, Dieu nous invite à réfléchir par nous-mêmes, à raisonner par nous-mêmes, à étudier la science et sa création. Ayant une relation très personnelles et individuelle avec Dieu, cet aspect faisait fortement écho en moi. Le deuxième point qui m’a convaincu, est le fait que Dieu invite les musulman·e·s à lire et à croire aux révélations antérieures c’est-à-dire la Torah, les Psaumes et les Evangiles, et que le Coran se place comme la suite de ces révélations. En outre, Dieu ne prive pas de son salut les autres communautés monothéistes. Je pense que ce deuxième point a été un élément central dans ma conversion à l’islam car il m’a permis de voir dans ce Livre Saint la suite de la Bible. Ma première lecture du Coran était principalement centrée sur Jésus. Je cherchais à faire le lien avec les Evangiles. Je l’ai reconnu comme Parole de Dieu car j’ai pu trouver une cohérence complète entre les deux textes.
Très vite après ma conversion à l’islam, je me suis dirigée vers le soufisme que j’ai d’abord découvert par des lectures avec notamment Ibn Arabi, Rumi, Shams de Tabriz ou Rabia Al Adawiya. Le soufisme était pour moi une évidence. Dès ma conversion au christianisme, j’ai de suite eu une relation directe avec Dieu. J’ai constamment gardé cette spiritualité au coeur de ma pratique et de ma foi. Ma quête religieuse a donc toujours été spirituelle. Je cherchais Dieu et non pas un mode de vie ou des valeurs. Par conséquent, lorsque j’ai découvert le Coran, j’étais orientée vers cette même quête du divin. Le soufisme n’était que la théorisation de ce que j’avais aperçu lors de ma première lecture coranique et de la relation que j’avais avec Dieu.
Quelques années plus tard, je me suis intéressée aux pratiques soufies. J’ai commencé à faire des invocations soufies d’abord seule puis en groupe. La relation d’Amour duelle entre le Créateur et sa créature que j’avais alors avec Dieu s’est transformée avec le temps, lorsque j’ai compris que l’on pouvait aller beaucoup plus loin et arriver à une véritable fusion entre Créateur et créature qui ne forment qu’un Tout. Les religions et les pratiques spirituelles sont des outils que Dieu nous donne pour arriver à développer en nous les qualités divines décrites dans les textes saints et dont les prophètes sont l’incarnation. Je poursuis aujourd’hui mon cheminement avec cette volonté de me rapprocher de Dieu et de Lui ressembler pour faire émerger en moi cet état d’Amour divin et le transmettre.
Joan Charras-Sancho : Tu es actuellement responsable de la page facebook « Repenser l’Islam avec Abdennour Bidar« . Comment décrirais-tu sa pensée et que nous recommandes-tu de lire en premier?
Anne-Sophie Monsinay : La pensée d’Abdennour Bidar a évolué à travers ses différents ouvrages qui abordent différentes thématiques. Il m’est difficile de parler en son nom car la perception que j’ai de sa pensée n’est pas forcément ce qu’elle est réellement et il serait bien plus à même de répondre à cette question. Ceci dit, la création de ce groupe facebook a pris sens pour moi car je me suis reconnue dans ses ouvrages. Nos parcours sont différents mais nous sommes arrivés aux mêmes conclusions sur un certains nombres de points en lien avec l’islam. Abdennour Bidar souhaite repenser l’islam en tant que spiritualité en allant au delà du modèle traditionnel. Il considère que les musulman·e·s doivent retrouver une véritable autonomie et liberté dans leur vie spirituelle, aussi bien dans l’interprétation du Coran que dans leur choix de pratiques religieuses. Ces dernières années, il a élargi son champ d’étude en développant une pensée sur une vie spirituelle adaptée à notre époque et au delà des religions. Concrètement, cela s’est traduit, en 2015, par la création de Sésame, un centre de culture spirituelle qui s’est donné pour vocation de transmettre l’héritage des grandes sagesses philosophiques et religieuses d’Orient et d’Occident. Ce centre participe à l’effervescence créatrice autour de la question « Comment donner une dimension spirituelle à nos vies ? »
Je recommande de commencer par «Un islam pour notre temps», son premier livre qui est une bonne introduction à sa pensée. «Self islam» est un ouvrage autobiographique qui permet de comprendre son parcours. Ma préférence revient à « L’islam face à la mort de Dieu » qui résume la pensée du réformiste musulman indien Mohammed Iqbal. Ce livre vient d’être réédité sous le titre «L’islam spirituel de Mohammed Iqbal».
Joan Charras-Sancho : Tu animes à présent des cercles de prière et tu aimes faire des pèlerinages, seule, dans tous les lieux saints. Est-ce que tu réalises que c’est surprenant venant de la part d’une jeune femme musulmane? Où trouves-tu le courage de faire cela?
Anne-Sophie Monsinay : Oui, bien que je ne sache pas si ce qui surprend le plus soit le fait que je voyage seule ou ma pratique religieuse très autonome, sûrement un peu des deux !
Je suis animée par la même flamme depuis le début : l’Amour de Dieu. Cet amour est ma motivation principale pour cheminer vers Lui et tenter Lui ressembler davantage. Les pèlerinages permettent de réveiller certaines qualités spirituelles en nous. Lorsque l’on se rend sur la tombe d’un prophète ou d’un saint avec une intention pure, nous recevons ses bénédictions et une partie des grâces et de l’état spirituel qu’il avait lui-même atteint. J’ai des liens spirituels très forts avec certaines figures prophétiques (Jésus, Moïse, Muhammad, Abraham) et certains saints soufis (Shams de Tabriz et Rumi). Aller dans les lieux qu’ils ont fréquentés de leur vivant renforce ce lien et génère un état spirituel particulier. Le pèlerinage n’est pas le but. C’est une pratique religieuse et donc seulement un outil comme les autres pratiques. Le but est de pouvoir garder en nous les effets du pèlerinage une fois ce dernier terminé. Or, l’être humain oublie vite et a besoin de nombreux rappels. La spiritualité est pour moi aussi nécessaire que manger ou dormir. Ces voyages sont un cadeau que Dieu me fait et je ne peux que Le remercier pour cela.
Je pense que cela surprendrait moins si j’étais un homme. Beaucoup d’hommes voyagent seuls et cela n’étonne pas plus que cela. Cette inégalité me révolte profondément. Ne pas pouvoir me rendre à La Mecque et sur la tombe du prophète Muhammad simplement parce que je suis une femme non mariée est très difficile à accepter.
Joan Charras-Sancho : Ta foi est marquée par une ouverture et une liberté peu fréquentes. Longtemps engagée auprès de Coexister, tu défends l’existence des groupes inclusifs de foi. Comment décrirais-tu l’Islam que tu incarnes?
Anne-Sophie Monsinay : J’appartiens à un courant de l’islam que je qualifierais de soufisme progressiste. Je ne suis ni sunnite ni chiite car j’ai un regard critique vis-à-vis des recueils de hadith (les paroles attribuées au prophète Muhammad) sans pour autant les rejeter complètement. Je ne suis pas non plus coraniste car je considère que certains passages du Coran sont atemporels et universels quand d’autres doivent être contextualisés.
Je suis soufie car je place la spiritualité au cœur de la religion et considère que le travail spirituel de transformation de soi est l’objectif de celle-ci. Je suis la disciple d’un maître spirituel et j’adopte un ensemble de pratiques propres aux soufis.
Je suis progressiste par la manière dont j’aborde le Coran. Tout en reconnaissant sa sainteté et son origine divine, je l’envisage comme un guide nous donnant des enseignements spirituels et des outils pratiques pour les mettre en œuvre. Je ne le vois pas comme un texte contraignant prescrivant des ordonnances et des interdictions. Le terme « progressiste » renvoie à l’idée d’un progrès social que la révélation coranique a apporté et que nous devons poursuivre aujourd’hui. Le Coran a en effet donné des droits aux femmes (le droit à l’héritage, la limitation de la polygamie…) et a incité à affranchir les esclaves. Cela était révolutionnaire pour l’époque. A nous de poursuivre cet esprit pour aller vers davantage d’égalité entre les individus plutôt que de s’attacher à la lettre en appliquant des règles qui, au vu de notre contexte social actuel, sont totalement obsolètes.
A Lire
En Septembre, 2019 (17:22 PM)Anne-Sophie Monsinay est une jeune femme pleine d’humour et de ressources. Atypique, elle aime toutes les formes de dialogue qui lui font découvrir d’autres facettes des religions. Passionnée de musique et de lecture sacrées, elle vit sa foi au travers du voyage et du pèlerinage. Pratiquante, elle oeuvre pour faire vivre des espaces de prière et de réflexion safes, inclusifs et féministes. C’est un honneur pour notre site d’avoir son interview.
Joan Charras-Sancho : Anne-Sophie, peux-tu nous parler un peu de ton parcours de foi?
Anne-Sophie Monsinay : Issue d’une famille culturellement catholique mais non pratiquante, j’ai rejeté la religion au début de l’adolescence, n’y trouvant pas de réponses satisfaisantes face à la rationalité et les connaissances scientifiques. Je me considérais alors athée et voyais les religions comme des superstitions. A 18 ans, lorsque j’ai quitté le foyer familial pour faire mes études, j’ai rencontré un chrétien évangélique, lui même converti à cette religion. Nous avons échangé sur l’existence de Dieu et j’ai commencé à lire les Evangiles. J’ai alors très vite été « prise en main » par Dieu, j’avais beaucoup de signes, des réponses à mes questions, par l’intermédiaire des textes ou des signes extérieurs. Cela m’intriguait mais ne suffisait pas à me donner la certitude de l’existence de Dieu. Cette brève période agnostique était pour moi assez inconfortable, j’avais besoin de savoir, de comprendre. J’ai donc commencé à m’adresser à Dieu et à faire mes premières prières en demandant à Dieu de Se révéler à moi et de Se manifester s’Il existait. Un mois après, j’ai eu ma première expérience mystique : lors d’une prière, j’ai ressenti très fortement la Présence de Dieu en moi et autour de moi. Cette présence se manifestait par un Amour extrêmement puissant et inconditionnel. Depuis ce jour, je suis sûre de Son existence. Suite à cette expérience, est née en moi une soif immense de connaître ce Dieu que j’avais senti si fortement. J’ai poursuivi ma quête en continuant la lecture de la Bible, qui avait depuis une saveur nouvelle. J’ai fait à ce moment une première conversion au christianisme. C’était une conversion de cœur, je reconnaissais la Bible comme Parole de Dieu mais je n’ai pas souhaité faire de baptême, je ne me sentais pas prête à cela et j’ai compris plus tard pourquoi.
J’ai fréquenté un groupe de jeunes chrétiens évangéliques et j’ai eu, par l’intermédiaire de ce groupe, l’occasion de faire diverses rencontres avec des personnes d’autres confessions religieuses et notamment des musulman·e·s. A ce moment là, je n’avais aucune connaissance de l’islam et je pensais que Jésus pour les musulmans n’était qu’un prophète. J’ai alors appris que le Coran le qualifiait également de Messie, Parole de Dieu et Esprit de Dieu. Cela m’a fortement interpellé car ce sont les mêmes termes qui lui sont attribués dans la Bible. J’ai souhaité lire le Coran et me suis convertie à l’islam suite à cette lecture car il était pour moi évident que le Coran était la suite de la Bible. Dans le Coran, Dieu nous invite à réfléchir par nous-mêmes, à raisonner par nous-mêmes, à étudier la science et sa création. Ayant une relation très personnelles et individuelle avec Dieu, cet aspect faisait fortement écho en moi. Le deuxième point qui m’a convaincu, est le fait que Dieu invite les musulman·e·s à lire et à croire aux révélations antérieures c’est-à-dire la Torah, les Psaumes et les Evangiles, et que le Coran se place comme la suite de ces révélations. En outre, Dieu ne prive pas de son salut les autres communautés monothéistes. Je pense que ce deuxième point a été un élément central dans ma conversion à l’islam car il m’a permis de voir dans ce Livre Saint la suite de la Bible. Ma première lecture du Coran était principalement centrée sur Jésus. Je cherchais à faire le lien avec les Evangiles. Je l’ai reconnu comme Parole de Dieu car j’ai pu trouver une cohérence complète entre les deux textes.
Très vite après ma conversion à l’islam, je me suis dirigée vers le soufisme que j’ai d’abord découvert par des lectures avec notamment Ibn Arabi, Rumi, Shams de Tabriz ou Rabia Al Adawiya. Le soufisme était pour moi une évidence. Dès ma conversion au christianisme, j’ai de suite eu une relation directe avec Dieu. J’ai constamment gardé cette spiritualité au coeur de ma pratique et de ma foi. Ma quête religieuse a donc toujours été spirituelle. Je cherchais Dieu et non pas un mode de vie ou des valeurs. Par conséquent, lorsque j’ai découvert le Coran, j’étais orientée vers cette même quête du divin. Le soufisme n’était que la théorisation de ce que j’avais aperçu lors de ma première lecture coranique et de la relation que j’avais avec Dieu.
Quelques années plus tard, je me suis intéressée aux pratiques soufies. J’ai commencé à faire des invocations soufies d’abord seule puis en groupe. La relation d’Amour duelle entre le Créateur et sa créature que j’avais alors avec Dieu s’est transformée avec le temps, lorsque j’ai compris que l’on pouvait aller beaucoup plus loin et arriver à une véritable fusion entre Créateur et créature qui ne forment qu’un Tout. Les religions et les pratiques spirituelles sont des outils que Dieu nous donne pour arriver à développer en nous les qualités divines décrites dans les textes saints et dont les prophètes sont l’incarnation. Je poursuis aujourd’hui mon cheminement avec cette volonté de me rapprocher de Dieu et de Lui ressembler pour faire émerger en moi cet état d’Amour divin et le transmettre.
Joan Charras-Sancho : Tu es actuellement responsable de la page facebook « Repenser l’Islam avec Abdennour Bidar« . Comment décrirais-tu sa pensée et que nous recommandes-tu de lire en premier?
Anne-Sophie Monsinay : La pensée d’Abdennour Bidar a évolué à travers ses différents ouvrages qui abordent différentes thématiques. Il m’est difficile de parler en son nom car la perception que j’ai de sa pensée n’est pas forcément ce qu’elle est réellement et il serait bien plus à même de répondre à cette question. Ceci dit, la création de ce groupe facebook a pris sens pour moi car je me suis reconnue dans ses ouvrages. Nos parcours sont différents mais nous sommes arrivés aux mêmes conclusions sur un certains nombres de points en lien avec l’islam. Abdennour Bidar souhaite repenser l’islam en tant que spiritualité en allant au delà du modèle traditionnel. Il considère que les musulman·e·s doivent retrouver une véritable autonomie et liberté dans leur vie spirituelle, aussi bien dans l’interprétation du Coran que dans leur choix de pratiques religieuses. Ces dernières années, il a élargi son champ d’étude en développant une pensée sur une vie spirituelle adaptée à notre époque et au delà des religions. Concrètement, cela s’est traduit, en 2015, par la création de Sésame, un centre de culture spirituelle qui s’est donné pour vocation de transmettre l’héritage des grandes sagesses philosophiques et religieuses d’Orient et d’Occident. Ce centre participe à l’effervescence créatrice autour de la question « Comment donner une dimension spirituelle à nos vies ? »
Je recommande de commencer par «Un islam pour notre temps», son premier livre qui est une bonne introduction à sa pensée. «Self islam» est un ouvrage autobiographique qui permet de comprendre son parcours. Ma préférence revient à « L’islam face à la mort de Dieu » qui résume la pensée du réformiste musulman indien Mohammed Iqbal. Ce livre vient d’être réédité sous le titre «L’islam spirituel de Mohammed Iqbal».
Joan Charras-Sancho : Tu animes à présent des cercles de prière et tu aimes faire des pèlerinages, seule, dans tous les lieux saints. Est-ce que tu réalises que c’est surprenant venant de la part d’une jeune femme musulmane? Où trouves-tu le courage de faire cela?
Anne-Sophie Monsinay : Oui, bien que je ne sache pas si ce qui surprend le plus soit le fait que je voyage seule ou ma pratique religieuse très autonome, sûrement un peu des deux !
Je suis animée par la même flamme depuis le début : l’Amour de Dieu. Cet amour est ma motivation principale pour cheminer vers Lui et tenter Lui ressembler davantage. Les pèlerinages permettent de réveiller certaines qualités spirituelles en nous. Lorsque l’on se rend sur la tombe d’un prophète ou d’un saint avec une intention pure, nous recevons ses bénédictions et une partie des grâces et de l’état spirituel qu’il avait lui-même atteint. J’ai des liens spirituels très forts avec certaines figures prophétiques (Jésus, Moïse, Muhammad, Abraham) et certains saints soufis (Shams de Tabriz et Rumi). Aller dans les lieux qu’ils ont fréquentés de leur vivant renforce ce lien et génère un état spirituel particulier. Le pèlerinage n’est pas le but. C’est une pratique religieuse et donc seulement un outil comme les autres pratiques. Le but est de pouvoir garder en nous les effets du pèlerinage une fois ce dernier terminé. Or, l’être humain oublie vite et a besoin de nombreux rappels. La spiritualité est pour moi aussi nécessaire que manger ou dormir. Ces voyages sont un cadeau que Dieu me fait et je ne peux que Le remercier pour cela.
Je pense que cela surprendrait moins si j’étais un homme. Beaucoup d’hommes voyagent seuls et cela n’étonne pas plus que cela. Cette inégalité me révolte profondément. Ne pas pouvoir me rendre à La Mecque et sur la tombe du prophète Muhammad simplement parce que je suis une femme non mariée est très difficile à accepter.
Joan Charras-Sancho : Ta foi est marquée par une ouverture et une liberté peu fréquentes. Longtemps engagée auprès de Coexister, tu défends l’existence des groupes inclusifs de foi. Comment décrirais-tu l’Islam que tu incarnes?
Anne-Sophie Monsinay : J’appartiens à un courant de l’islam que je qualifierais de soufisme progressiste. Je ne suis ni sunnite ni chiite car j’ai un regard critique vis-à-vis des recueils de hadith (les paroles attribuées au prophète Muhammad) sans pour autant les rejeter complètement. Je ne suis pas non plus coraniste car je considère que certains passages du Coran sont atemporels et universels quand d’autres doivent être contextualisés.
Je suis soufie car je place la spiritualité au cœur de la religion et considère que le travail spirituel de transformation de soi est l’objectif de celle-ci. Je suis la disciple d’un maître spirituel et j’adopte un ensemble de pratiques propres aux soufis.
Je suis progressiste par la manière dont j’aborde le Coran. Tout en reconnaissant sa sainteté et son origine divine, je l’envisage comme un guide nous donnant des enseignements spirituels et des outils pratiques pour les mettre en œuvre. Je ne le vois pas comme un texte contraignant prescrivant des ordonnances et des interdictions. Le terme « progressiste » renvoie à l’idée d’un progrès social que la révélation coranique a apporté et que nous devons poursuivre aujourd’hui. Le Coran a en effet donné des droits aux femmes (le droit à l’héritage, la limitation de la polygamie…) et a incité à affranchir les esclaves. Cela était révolutionnaire pour l’époque. A nous de poursuivre cet esprit pour aller vers davantage d’égalité entre les individus plutôt que de s’attacher à la lettre en appliquant des règles qui, au vu de notre contexte social actuel, sont totalement obsolètes.
A Lire
En Septembre, 2019 (17:22 PM)Anne-Sophie Monsinay est une jeune femme pleine d’humour et de ressources. Atypique, elle aime toutes les formes de dialogue qui lui font découvrir d’autres facettes des religions. Passionnée de musique et de lecture sacrées, elle vit sa foi au travers du voyage et du pèlerinage. Pratiquante, elle oeuvre pour faire vivre des espaces de prière et de réflexion safes, inclusifs et féministes. C’est un honneur pour notre site d’avoir son interview.
Joan Charras-Sancho : Anne-Sophie, peux-tu nous parler un peu de ton parcours de foi?
Anne-Sophie Monsinay : Issue d’une famille culturellement catholique mais non pratiquante, j’ai rejeté la religion au début de l’adolescence, n’y trouvant pas de réponses satisfaisantes face à la rationalité et les connaissances scientifiques. Je me considérais alors athée et voyais les religions comme des superstitions. A 18 ans, lorsque j’ai quitté le foyer familial pour faire mes études, j’ai rencontré un chrétien évangélique, lui même converti à cette religion. Nous avons échangé sur l’existence de Dieu et j’ai commencé à lire les Evangiles. J’ai alors très vite été « prise en main » par Dieu, j’avais beaucoup de signes, des réponses à mes questions, par l’intermédiaire des textes ou des signes extérieurs. Cela m’intriguait mais ne suffisait pas à me donner la certitude de l’existence de Dieu. Cette brève période agnostique était pour moi assez inconfortable, j’avais besoin de savoir, de comprendre. J’ai donc commencé à m’adresser à Dieu et à faire mes premières prières en demandant à Dieu de Se révéler à moi et de Se manifester s’Il existait. Un mois après, j’ai eu ma première expérience mystique : lors d’une prière, j’ai ressenti très fortement la Présence de Dieu en moi et autour de moi. Cette présence se manifestait par un Amour extrêmement puissant et inconditionnel. Depuis ce jour, je suis sûre de Son existence. Suite à cette expérience, est née en moi une soif immense de connaître ce Dieu que j’avais senti si fortement. J’ai poursuivi ma quête en continuant la lecture de la Bible, qui avait depuis une saveur nouvelle. J’ai fait à ce moment une première conversion au christianisme. C’était une conversion de cœur, je reconnaissais la Bible comme Parole de Dieu mais je n’ai pas souhaité faire de baptême, je ne me sentais pas prête à cela et j’ai compris plus tard pourquoi.
J’ai fréquenté un groupe de jeunes chrétiens évangéliques et j’ai eu, par l’intermédiaire de ce groupe, l’occasion de faire diverses rencontres avec des personnes d’autres confessions religieuses et notamment des musulman·e·s. A ce moment là, je n’avais aucune connaissance de l’islam et je pensais que Jésus pour les musulmans n’était qu’un prophète. J’ai alors appris que le Coran le qualifiait également de Messie, Parole de Dieu et Esprit de Dieu. Cela m’a fortement interpellé car ce sont les mêmes termes qui lui sont attribués dans la Bible. J’ai souhaité lire le Coran et me suis convertie à l’islam suite à cette lecture car il était pour moi évident que le Coran était la suite de la Bible. Dans le Coran, Dieu nous invite à réfléchir par nous-mêmes, à raisonner par nous-mêmes, à étudier la science et sa création. Ayant une relation très personnelles et individuelle avec Dieu, cet aspect faisait fortement écho en moi. Le deuxième point qui m’a convaincu, est le fait que Dieu invite les musulman·e·s à lire et à croire aux révélations antérieures c’est-à-dire la Torah, les Psaumes et les Evangiles, et que le Coran se place comme la suite de ces révélations. En outre, Dieu ne prive pas de son salut les autres communautés monothéistes. Je pense que ce deuxième point a été un élément central dans ma conversion à l’islam car il m’a permis de voir dans ce Livre Saint la suite de la Bible. Ma première lecture du Coran était principalement centrée sur Jésus. Je cherchais à faire le lien avec les Evangiles. Je l’ai reconnu comme Parole de Dieu car j’ai pu trouver une cohérence complète entre les deux textes.
Très vite après ma conversion à l’islam, je me suis dirigée vers le soufisme que j’ai d’abord découvert par des lectures avec notamment Ibn Arabi, Rumi, Shams de Tabriz ou Rabia Al Adawiya. Le soufisme était pour moi une évidence. Dès ma conversion au christianisme, j’ai de suite eu une relation directe avec Dieu. J’ai constamment gardé cette spiritualité au coeur de ma pratique et de ma foi. Ma quête religieuse a donc toujours été spirituelle. Je cherchais Dieu et non pas un mode de vie ou des valeurs. Par conséquent, lorsque j’ai découvert le Coran, j’étais orientée vers cette même quête du divin. Le soufisme n’était que la théorisation de ce que j’avais aperçu lors de ma première lecture coranique et de la relation que j’avais avec Dieu.
Quelques années plus tard, je me suis intéressée aux pratiques soufies. J’ai commencé à faire des invocations soufies d’abord seule puis en groupe. La relation d’Amour duelle entre le Créateur et sa créature que j’avais alors avec Dieu s’est transformée avec le temps, lorsque j’ai compris que l’on pouvait aller beaucoup plus loin et arriver à une véritable fusion entre Créateur et créature qui ne forment qu’un Tout. Les religions et les pratiques spirituelles sont des outils que Dieu nous donne pour arriver à développer en nous les qualités divines décrites dans les textes saints et dont les prophètes sont l’incarnation. Je poursuis aujourd’hui mon cheminement avec cette volonté de me rapprocher de Dieu et de Lui ressembler pour faire émerger en moi cet état d’Amour divin et le transmettre.
Joan Charras-Sancho : Tu es actuellement responsable de la page facebook « Repenser l’Islam avec Abdennour Bidar« . Comment décrirais-tu sa pensée et que nous recommandes-tu de lire en premier?
Anne-Sophie Monsinay : La pensée d’Abdennour Bidar a évolué à travers ses différents ouvrages qui abordent différentes thématiques. Il m’est difficile de parler en son nom car la perception que j’ai de sa pensée n’est pas forcément ce qu’elle est réellement et il serait bien plus à même de répondre à cette question. Ceci dit, la création de ce groupe facebook a pris sens pour moi car je me suis reconnue dans ses ouvrages. Nos parcours sont différents mais nous sommes arrivés aux mêmes conclusions sur un certains nombres de points en lien avec l’islam. Abdennour Bidar souhaite repenser l’islam en tant que spiritualité en allant au delà du modèle traditionnel. Il considère que les musulman·e·s doivent retrouver une véritable autonomie et liberté dans leur vie spirituelle, aussi bien dans l’interprétation du Coran que dans leur choix de pratiques religieuses. Ces dernières années, il a élargi son champ d’étude en développant une pensée sur une vie spirituelle adaptée à notre époque et au delà des religions. Concrètement, cela s’est traduit, en 2015, par la création de Sésame, un centre de culture spirituelle qui s’est donné pour vocation de transmettre l’héritage des grandes sagesses philosophiques et religieuses d’Orient et d’Occident. Ce centre participe à l’effervescence créatrice autour de la question « Comment donner une dimension spirituelle à nos vies ? »
Je recommande de commencer par «Un islam pour notre temps», son premier livre qui est une bonne introduction à sa pensée. «Self islam» est un ouvrage autobiographique qui permet de comprendre son parcours. Ma préférence revient à « L’islam face à la mort de Dieu » qui résume la pensée du réformiste musulman indien Mohammed Iqbal. Ce livre vient d’être réédité sous le titre «L’islam spirituel de Mohammed Iqbal».
Joan Charras-Sancho : Tu animes à présent des cercles de prière et tu aimes faire des pèlerinages, seule, dans tous les lieux saints. Est-ce que tu réalises que c’est surprenant venant de la part d’une jeune femme musulmane? Où trouves-tu le courage de faire cela?
Anne-Sophie Monsinay : Oui, bien que je ne sache pas si ce qui surprend le plus soit le fait que je voyage seule ou ma pratique religieuse très autonome, sûrement un peu des deux !
Je suis animée par la même flamme depuis le début : l’Amour de Dieu. Cet amour est ma motivation principale pour cheminer vers Lui et tenter Lui ressembler davantage. Les pèlerinages permettent de réveiller certaines qualités spirituelles en nous. Lorsque l’on se rend sur la tombe d’un prophète ou d’un saint avec une intention pure, nous recevons ses bénédictions et une partie des grâces et de l’état spirituel qu’il avait lui-même atteint. J’ai des liens spirituels très forts avec certaines figures prophétiques (Jésus, Moïse, Muhammad, Abraham) et certains saints soufis (Shams de Tabriz et Rumi). Aller dans les lieux qu’ils ont fréquentés de leur vivant renforce ce lien et génère un état spirituel particulier. Le pèlerinage n’est pas le but. C’est une pratique religieuse et donc seulement un outil comme les autres pratiques. Le but est de pouvoir garder en nous les effets du pèlerinage une fois ce dernier terminé. Or, l’être humain oublie vite et a besoin de nombreux rappels. La spiritualité est pour moi aussi nécessaire que manger ou dormir. Ces voyages sont un cadeau que Dieu me fait et je ne peux que Le remercier pour cela.
Je pense que cela surprendrait moins si j’étais un homme. Beaucoup d’hommes voyagent seuls et cela n’étonne pas plus que cela. Cette inégalité me révolte profondément. Ne pas pouvoir me rendre à La Mecque et sur la tombe du prophète Muhammad simplement parce que je suis une femme non mariée est très difficile à accepter.
Joan Charras-Sancho : Ta foi est marquée par une ouverture et une liberté peu fréquentes. Longtemps engagée auprès de Coexister, tu défends l’existence des groupes inclusifs de foi. Comment décrirais-tu l’Islam que tu incarnes?
Anne-Sophie Monsinay : J’appartiens à un courant de l’islam que je qualifierais de soufisme progressiste. Je ne suis ni sunnite ni chiite car j’ai un regard critique vis-à-vis des recueils de hadith (les paroles attribuées au prophète Muhammad) sans pour autant les rejeter complètement. Je ne suis pas non plus coraniste car je considère que certains passages du Coran sont atemporels et universels quand d’autres doivent être contextualisés.
Je suis soufie car je place la spiritualité au cœur de la religion et considère que le travail spirituel de transformation de soi est l’objectif de celle-ci. Je suis la disciple d’un maître spirituel et j’adopte un ensemble de pratiques propres aux soufis.
Je suis progressiste par la manière dont j’aborde le Coran. Tout en reconnaissant sa sainteté et son origine divine, je l’envisage comme un guide nous donnant des enseignements spirituels et des outils pratiques pour les mettre en œuvre. Je ne le vois pas comme un texte contraignant prescrivant des ordonnances et des interdictions. Le terme « progressiste » renvoie à l’idée d’un progrès social que la révélation coranique a apporté et que nous devons poursuivre aujourd’hui. Le Coran a en effet donné des droits aux femmes (le droit à l’héritage, la limitation de la polygamie…) et a incité à affranchir les esclaves. Cela était révolutionnaire pour l’époque. A nous de poursuivre cet esprit pour aller vers davantage d’égalité entre les individus plutôt que de s’attacher à la lettre en appliquant des règles qui, au vu de notre contexte social actuel, sont totalement obsolètes.
Guimzo
En Septembre, 2019 (18:20 PM)Pourkoi les occidentaux aiment TOUJOURS attaquer L'ISLAM? Il faudra kil nous disent pourkoi pas de PAPE ni Archevêque ni de CARDINAL femme et ça ne les émeut PAS pour kil se délectent de revoir des femmes Imames POUAH...
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En Septembre, 2019 (18:26 PM)Version imprimable
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Anne-Sophie Monsinay et Eva Janadin, les voix d'un autre islam
Virginie Larousse - publié le 26/04/2019
Atypique est le chemin de vie de ces deux jeunes femmes, âgées respectivement de 28 et 29 ans. N'ayant aucune origine arabo-musulmane, leur rencontre avec l'islam s'est faite au sortir de l'adolescence. « Je viens d'une famille culturellement catholique, explique Anne-Sophie Monsinay, aujourd'hui professeure de musique. Mais je me considérais comme athée. » C'est une amitié avec un chrétien, à 18 ans, qui la conduit à s'intéresser à la religion. Un mois après, elle vit « une expérience mystique », et commence à lire la Bible, puis le Coran. Au contact du texte sacré de l'islam, elle ressent un appel très fort. Une évidence. « C'était un choix d'amour, observe-t-elle. Un amour pour Dieu, pour ses textes, pour la lignée prophétique inaugurée par les prophètes bibliques, jusqu'au Prophète de l'islam ».
Eva Janadin, de son côté, a grandi dans une famille athée - bien qu'elle-même ne se soit jamais qualifiée de la sorte, préférant l'adjectif d'« agnostique ». Professeure d'histoire, elle découvre l'histoire des religions pendant ses études à l'université. Le sujet l'interpelle ; elle décide d'approfondir ses connaissances. Et, de lecture en lecture, l'étudiante réalise peu à peu que quelque chose en elle a changé. « Ce cheminement a été tellement progressif et naturel. Je suis d'abord passée par une approche très intellectuelle, avant de comprendre ce que signifiait, profondément, se relier à Dieu. »
Le guide intérieur
Au terme de « conversion », que les deux jeunes femmes jugent connoté négativement, elles préfèrent l'expression d'Eva de Vitray-Meyerovitch, célèbre islamologue décédée en 1999, qui déclarait avoir « embrassé l'islam ». Une rencontre de l'ordre de l'amour, donc, qui n'a pourtant pas été accueillie dans l'enthousiasme par leurs familles respectives. À une époque où la religion musulmane est souvent perçue de manière négative, la volonté des deux amies de persévérer sur la voie d'Allah est d'autant plus remarquable. Mais ces épreuves leur donnent davantage de courage encore. Elles espèrent que, par leur « singularité », elle pourront « apporter quelque chose à l'islam ».
Proches du philosophe Abdennour Bidar, Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay ont fondé en 2018 le mouvement V.I.E., Voix d'un islam éclairé, pour incarner un « autre islam » oeuvrant en faveur de « la liberté et l'esprit critique ». Les deux professeures ont donné à leur future mosquée le nom du célèbre oiseau de la mythologie perse, Simorgh, symbolisant le guide intérieur de chaque croyant, qui lui révèle son moi profond. Dans ce lieu de culte novateur, hommes et femmes prieront ensemble, côte à côte. Le voile n'aura rien d'une obligation et la langue privilégiée sera le français. Quant à la direction de la prière, tout un chacun(e) pourra demander à l'assurer, car il n'y aura pas d'imam référent. La mosquée sera ouverte aux musulmans comme aux non-musulmans, afin de pouvoir « partager fraternellement leur spiritualité dans le cadre de cet islam éclairé, spirituel et progressiste ».
Laloge
En Septembre, 2019 (23:19 PM)Xamsa
En Septembre, 2019 (08:01 AM)DIEU ET LA RAISON DICTENT QUE TOUTE L ATTENTION DES "HOMMES" SERA SUR LE CUL DE LA FEMME QUI DIRIGE- SPECIALEMENT SI ELLE EST EN JEAN AVEC UN GROS CUL.ET C EST L HOMME EN MOI QUI PARLE.
2-POURQUOI LES HOMMES ET LES FEMMES NE SE MELANGENT PAS?
PARCE QUE CA REVIENT TOUJOURS AU CUL ET NON A DIEU.
C EST POUR CELA QUE LES HOMMES SONT DEVANT ET LES FEMMES DERRIERES.
CE N EST PAS UNE HISTOIRE DE SUPERORITE-INFERIORITE. XEL DAFA GAWE.
QUE L ON ME TRAITE DE PERVERS,D ANTI REPUBLICAINS...ETC MAIS ALLAH FAIT BIEN LES CHOSES EN TENANT COMPTE DE LA NATURE HUMAINES,LA REALITE ET PAS LA FICTION IDEALIST.
CETTE "MOSQUEE" CITEE VA VITE ALLER EN COUILLE AVEC DES HISTOIRES DE CUL.GARANTI!
VERILY ALLAH IS MOST WISE MOST MERCIFUL!
Nassarane
En Septembre, 2019 (14:18 PM).
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