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HOPITAL ABASS NDAO : Un établissement de santé … pas en bonne santé

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HOPITAL ABASS NDAO : Un établissement de santé … pas en bonne santé

L’hôpital Abass Ndao n’est pas en forme. C’est le sentiment d’une partie des travailleurs qui rapportent le fonctionnement au ralenti des services de réanimation, de médecine interne, des urgences, du bloc opératoire. Certains n’hésitent même pas à parler d’une éventuelle fermeture de l’hôpital. Si rien n’est fait.

L’hôpital Abass Ndao vit au rythme du service minimum. C’est, en tout cas, le sentiment de certains agents. Le manque d’affluence à l’entrée, en cette matinée du mois de novembre, donne du crédit aux propos d’une partie des travailleurs qui parlent de fonctionnement au ralenti.

Au guichet de la facturation, un homme attend de recevoir des médicaments. Le bâtiment central qui fait face à la grande porte est aussi désert. Un calme de cimetière règne dans les couloirs où l’on croise des dames aux mains gantées et vêtues en vert ou blanc. Au fond du corridor droit, on aperçoit deux personnes, une dame et son enfant assis sur un banc. Trois patients attendent dans le hall.

C’est le même décor à l’intérieur. Cela atteste de la baisse du taux de fréquentation. Car, dans les autres hôpitaux de niveau 3 en général, c’est la croix et la bannière pour se faire interner, dans la mesure où le nombre de lits est insuffisant par rapport à la demande.

“Je peux dire que notre taux de consultation a baissé de plus de la moitié ”, déclare Arouna Diop, Secrétaire général du Syntras à Abass Ndao, par ailleurs Major au bloc opératoire. Aux alentours de 12 heures, le bureau bien climatisé du médecin-chef de réanimation est vide. Le maître des lieux n’est pas venu.

Manque criard de matériels

Son sténo traîne sur la table à côté d’un registre. Ces professionnels, constate le syndicaliste, sont aujourd’hui gagnés par le découragement. “ Actuellement, certains médecins sont en grève de zèle. C’est très difficile d’être un professionnel et de ne pas pouvoir prendre en charge un malade. Ils ne jugent pas utile de venir, ils téléphonent pour savoir si le matériel est disponible ”, révèle Arouna Diop.

Au service de médecine interne, trois femmes conversent dans une petite salle. Histoire de tuer ou de meubler le temps. Elles sont vraiment en chômage technique. Sur la table, on ne voit que du coton et des seringues. Ce service manque d’alcool, de lame, de bistouri.

Ici, il est plus facile de dénombrer le matériel disponible plutôt que d’énumérer ce qui manque. “ Je préfère parler de ce que nous avons. Car, c’est plus facile. On manque pratiquement de tout. Depuis la matinée, je n’ai pas pu faire des prises de sang, parce que je n’ai pas de perfuseur. C’est ainsi que nous prescrivons certains matériels aux malades. Nous demandons même de l’alcool ”, confie Mme Yali Ndèye Diakhaté du service de la médecine interne.

Selon le Major, le fonctionnement du bloc opératoire est plombé à cause du manque d’oxygène, de gaz et de la panne de la machine à linge. Dans ce cas, les prestations d’urgence ne sont pas dispensées, affirme-t-il. “ Il y a ni fil, ni oxygène. Ne parlons pas du linge. Le bloc n’arrive plus à faire son programme opératoire à froid. Et un hôpital qui ne parvient plus à le faire ne peut pas s’occuper des urgences ”, révèle l’infirmier-major du bloc opératoire.

Primes impayées

Outre le manque de matériels de base, l’établissement n’est pas en mesure de supporter les primes de responsabilité allouées aux chefs de service et à ceux qui ont une responsabilité dans l’administration. Les bénéficiaires n’ont pas touché à ces avantages depuis le mois d’août dernier.

“ Les motivations internes ne sont pas payées depuis le mois d’août. Les primes de responsabilité pour les médecins chef de service et les chefs de services administratifs ne sont pas encore payées ”, révèle le Major Arouna Niang.

Cette charge financière est supportée par les 25 % des recettes de l’hôpital, qui sont réparties entre ces personnes, qui ont une certaine responsabilité. Plusieurs travailleurs lancent ainsi un cri de cœur à l’endroit des autorités, afin que ces dernières trouvent une solution durable aux récurrents problèmes de l’établissement.

SOUTIEN DE LA COLLECTIVITE : La Ville de Dakar à la recherche d’un remède

Le maire de la Ville de Dakar veut en finir avec les récurrents problèmes du Centre hospitalier Abass Nao. Pour cette raison, la Ville va injecter 106 millions pour éviter toute grève durant l’année 2007. La Ville a ouvert les services d’urologie, de cardiologie, d’ophtalmologie et recruté un personnel qualifié.

La mairie de Dakar a fait de lourds investissements à l’hôpital Abass Ndao. A l’entrée de cet Etablissement public de santé, une clinique flambant neuf a été construite par le fonds de la mairie, pour une valeur de 700 millions de francs Cfa. Et cerise sur le gâteau, la Ville de Dakar a recruté un professeur d’université pour la rendre opérationnelle dans les meilleurs délais.

L’éventail des spécialités s’élargit aussi grâce à la politique sociale de l’édile de la Ville. La structure offre des prestations en cardiologie, en urologie, en ophtalmologie, à côté de la prise en charge du diabète dont elle s’est fait le point d’honneur, avec le Centre Marc Sankalé.

“ Le maire Pape Diop a ouvert les services d’urologie, d’ophtalmologie et de cardiologie. Il a recruté des spécialistes. En plus, il a fait venir un professeur d’université pour la pédiatrie ”, révèle le directeur de l’Action sanitaire et sociale de la Ville de Dakar, le docteur Oumar Ndoye. L’édile de la Ville de Dakar avait montré son ambition de soutenir Abass Ndao. Pape Diop avait offert un lot de médicaments d’une valeur de 30 millions.

Le partenariat entre la mairie et l’Ong « Lux développement » a permis la construction de deux blocs opératoires. On en dénombre 4 au total. Outre la réalisation des bâtiments et leur équipement, la mairie supporte les charges de 64 agents composés de médecin, sages-femmes, infirmiers brevetés, bref de toutes les catégories de praticiens.

“ Il y a 64 agents qui travaillent à Abass Ndao, dont les salaires et les primes sont payés par la mairie. Cela coûte trop cher à la Ville. Les charges s’élèvent à 220 millions par an ”, confie le docteur Oumar Ndoye.

Le directeur de l’Action sanitaire et sociale s’insurge en faux contre ceux qui disent que la Ville ne fait rien pour cette structure. “ Parfois, on entend les gens dire que la mairie ne fait rien pour Abass Ndao. Ces propos ne sont pas jutes. La mairie a beaucoup fait pour cet établissement de santé ”, défend-il.

L’appareil d’ophtalmologie acheté en 2005 avait coûté 100 millions à la Ville de Dakar. Et la mairie s’engage à aller plus loin dans la recherche de remèdes pour mettre fin aux grèves répétitives qui portent préjudice aux populations et qui ternissent l’image de marque de la structure hospitalière qui avait pourtant acquis une bonne réputation.

Pape Diop veut en finir avec les problèmes

L’édile de la ville de Dakar a rencontré à plusieurs reprises les syndicalistes, les médecins, les membres de la direction et du conseil d’administration, pour diagnostiquer les maux et proposer des solutions durables. Les représentants de l’hôpital ont évalué à 106 millions le montant nécessaire pour un fonctionnement normal de Abass Ndao. Le maire s’est engagé à prendre en charge ces frais.

“ Il a rencontré les syndicalistes, les médecins, la direction, il leur a demandé le montant dont ils ont besoin durant toute l’année pour faire fonctionner correctement l’hôpital. Ils l’ont évalué à 106 millions. Le maire a décidé séance tenante de tout prendre en charge. Je leur ai dit, en m’amusant, j’espère qu’en 2007, il y n’aura pas de revendication à Abass Ndao ”, confie Oumar Ndoye.

D’ailleurs, la mairie vient de leur octroyer deux appareils, l’un pour la fibroscopie, l’autre pour l’échographie, 20 spleens et 10.000 litres d’essence. Avec tous ces investissements, on est en droit de croire que le climat social sera apaisé à Abass Ndao. Les actions sanitaires ne sont pas uniquement centrées dans le centre hospitalier.

La nouvelle équipe municipale a multiplié les centres de Santé. L’objectif est d’implanter un centre de Santé dans chaque commune d’arrondissement de la ville de Dakar. Elle a aussi fait porter les centres de Santé de 8 à 14. La construction des centres de Hann-Mariste, Derklé, Liberté 6 et Ngor va démarrer courant janvier 2007.

“ Le maire Pape Diop et le conseil municipal ont comme leitmotiv de faciliter l’accès aux soins aux populations ”, explique le directeur de l’Action sanitaire et sociale de la ville de Dakar.

LAMINE THIAM, DIRECTEUR DE ABASS NDAO : « L’hôpital va se moderniser »

Le directeur du Centre hospitalier Abass Ndao rejette en bloc la mauvaise gestion répandue à travers la presse. Il livre dans cet entretien les vraies raisons des mouvements d’humeur des agents. Et décline les contours d’un ambitieux projet de modernisation de l’établissement de Santé.

Après deux semaines de va-et-vient et après deux heures d’attente dans le bureau du secrétaire, nous sommes enfin reçus par le directeur général de Abass Ndao.

Vêtu d’un grand boubou à la couleur mauve qui tend vers le gris, Lamine Thiam affiche une disponibilité à aborder toutes les questions. Pour lui, les grèves répétitives ne sont pas une particularité du centre hospitalier qu’il dirige, d’autant plus que les autres hôpitaux sont de temps à autre secoués par les mouvements d’humeur des travailleurs.

“ Les grèves se passent dans tous les hôpitaux. Puisque ce sont les mêmes syndicats qui se trouvent dans les hôpitaux et qui se regroupent en intersyndicale pour réclamer l’amélioration des conditions des agents, c’est un droit consacré. Peut-être simplement que Abass Ndao jouit d’une certaine popularité. Chaque fois, qu’il y a un mouvement, tout le monde en parle ”, fait remarquer Lamine Thiam.

Source des grèves

Poursuivant, il a énuméré les raisons de ces mouvements d’humeur cycliques. Ils ont pour nom : le retard de paiement des avantages. “ C’est au niveau des primes qu’il y a des difficultés. Parce que le volume des primes payées dans le secteur de la Santé est inégalé. Le personnel perçoit le quart des produits de l’hôpital sous forme de motivations internes. Un agent peut percevoir jusqu’à 150.000 francs Cfa. Mais, quand il n’y a pas assez d’argent, on privilégie certaines dépenses. On paie une partie et l’on programme l’autre. Il se trouve des fois que les agents exigent d’être payés. Ils réclament à leur manière. C’est ce qui entraîne des répercussions dans la presse ”, indique le directeur d’Abass Ndao.

M. Thiam a aussi tenu à apporter des précisions sur le paiement des salaires. Il a fait savoir que le centre ne connaît ni retards, ni arriérés dans le paiement des salaires.

“ Il faut dire que les difficultés financières que l’on rencontre sont à la base des exigences des agents qui demandent qu’on leur paie leurs avantages. Il n’y a pas de retards de salaires. Tous les salaires sont payés à la fin de chaque mois ”, précise-t-il.

Le directeur de Abass Ndao pense que c’est seul l’Etat qui est en mesure de trouver une solution durable aux grèves des agents, en injectant des fonds lorsque la structure n’est pas dans des dispositions pour payer les avantages.

“ L’hôpital n’est pas une entreprise qui doit faire des bénéfices. C’est un service social qui travaille à perte. Donc l’Etat, qui a la mission régalienne de prendre en charge la santé de tous les citoyens, doit veiller à ce que l’argent ne manque pas. C’est le seul moyen d’éviter les grèves. S’il y a de l’argent pour payer les primes et de l’argent pour acheter des matériels, les gens vont travailler. C’est quand les moyens manquent que le personnel les réclame ”, souligne Lamine Thiam.

Pas de faute de gestion

Il a rejeté en bloc les rumeurs de mauvaise gestion répandues à travers la presse et a parlé de diffusion d’une mauvaise information. Pour lui, ce sont les personnes sous-informées qui parlent de faute de gestion. “ Nous ne pouvons pas prétendre faire de la mauvaise gestion dans une structure où l’on ne fait pas de bénéfices. Parce qu’il faut penser aux personnes qui viennent et qui ont besoin d’être soulagées. Il y a mauvaise gestion quand il n’y a pas d’argent pour payer les produits nécessaires. Ceux qui ne savent rien diront qu’ils ont mangé de l’argent. Je ne touche pas aux deniers publics. C’est sacré pour moi ”, soutient le directeur général.

Un institut d’ophtalmologie moderne

Le directeur de l’hôpital Abass Ndao a, par ailleurs, levé un coin du voile sur ses projets. Il s’agit de l’ouverture prochaine par la ville d’un institut d’ophtalmologie, l’un des plus modernes d’Afrique. Cet institut travaillera en étroite collaboration avec l’université de Dakar. A cela, il faudra ajouter le cabinet d’odontostomatologie, un service d’ophtalmologie et de cardiologie pour pendre en charge les maladies liées au diabète. Ceci pour mieux répondre aux besoins des clients et pour mettre les praticiens dans les meilleures conditions. “ Nous allons voir comment ouvrir les services des urgences pour y accueillir d’autres types de soins qui vont permettre d’améliorer les conditions de nos patients. L’hôpital va se moderniser et s’ouvrir aux Nouvelles technologies de l’information ”, révèle le directeur.

La construction des logements pour les médecins, d’un restaurant figure aussi en bonne place dans les perspectives.

FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION : L’histoire d’un centre au passé glorieux

Abass Ndao fait figure à part dans le lot des hôpitaux de niveau 3. Il a connu une évolution de son statut, qui n’est pas sans conséquence sur les textes régissant son fonctionnement et son organisation.

L’actuel centre hospitalier était en 1935 une maison de retraite pour vieillards sous le maire de Dakar Alfred Goux. Cette maison a été inaugurée par le gouverneur par intérim de l’Afrique occidentale française d’alors P. Boisson.

Au début de la deuxième Guère mondiale, le centre passe dans les mains des Américains qui en ont fait une base militaire. Les locataires étaient priés de regagner leur famille. Ce n’est qu’à partir de la fin de la Seconde guerre et précisément en 1950, que le centre aura une autre vocation. Ainsi, à partir de cette date, un petit dispensaire et une maternité furent alors aménagés.

Puis, d’autres services verront le jour. En 1966, le Rotary Club de Dakar prend en charge les coûts financiers de la construction du centre antidiabétique qui ne sera inauguré qu’en 1993. Mais, c’est en 1974 que le centre est reconnu comme un hôpital municipal avec un médecin-chef nommé comme directeur.

Jusqu’au 11 mars 2002, le Centre hospitalier Abass Ndao était sous la tutelle de l’ex-Communauté urbaine de Dakar. Après la dissolution de celle-ci par le décret n° 2000-632 du 21 juillet 2000, débute l’évolution de son statut.

Le 6 septembre 2001, une réunion interministérielle a pris une série de mesures approuvées par le président de la République. Grosso modo, il s’agit de l’affectation des biens et services de l’ex-Communauté urbaine de Dakar aux villes et communes membres de l’ex-Commune urbaine de Dakar.

Toutefois, certains biens et services comme le centre hospitalier Abass Ndao sont rétrocédés à l’Etat avec une mention d’en faire un Etablissement public de santé de niveau 3 à statut particulier. C’est la loi n° 2003-01 du 2 janvier 2003 qui confère à Abass Ndao le statut d’un Etablissement public communal de santé à statut spécial. La spécificité du statut tient du fait que le conseil d’administration est présidé par le maire de la ville. Celui-ci est aussi chargé de nommer les autres membres du conseil.

Pour Arouna Diop, cette prérogative n’est pas cathodique. Le centre est régi par les mêmes textes et règlements que les autres hôpitaux. Cette disposition a été d’ailleurs mentionnée par l’article 4 de la loi portant création d’un Etablissement public de santé à statut spécial dénommé Centre hospitalier Abass Ndao.

Depuis lors, des employés de cet établissement sont reversés dans la Fonction publique. Ils bénéficient des mêmes avantages que leurs collègues des autres hôpitaux.

Mais, on y retrouve aussi des agents dont les charges sont supportées par la Ville de Dakar. Ils sont au nombre de 64.

Le hic, pour le syndicaliste, c’est le décret fixant la composition du conseil d’administration et les règles d’organisation et de fonctionnement du centre.

Pour le responsable syndical, le problème du fonctionnement est déjà réglé par les dispositions législatives et réglementaires relatives aux Etablissements publics de santé.

Les problèmes de Abass Ndao ne sont pas seulement matériels. Le statut particulier ouvre la porte à toutes les interprétations. Certains pensent qu’il faut le tirer au clair pour reconquérir la place du centre hospitalier dans le dispositif sanitaire national. “ C’est un problème que l’on doit régler pour que Abass Ndao puisse retrouver son fonctionnement d’antan ”, soutient Arouna Diop.

MAME ABDOULAYE GUEYE, DIRECTEUR DES ETABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTE : « Abass Ndao bénéficie des mêmes avantages que les autres hôpitaux de niveau 3 »

Le Centre hospitalier Abass Ndao est logé à la même enseigne que tous les hôpitaux de niveau 3 pour ce qui concerne les traitements au sein du ministère de la Santé et de la Prévention médicale. C’est la position défendue par le directeur des Etablissements publics de santé, Mame Abdoulaye Guèye. Néanmoins, il a décliné la spécificité de cet Etablissement public de santé à statut particulier.

L’hôpital Abass Ndao est-il un Etablissement de santé public à statut particulier ?

L’hôpital Abass Ndao est effectivement un établissement qui a un statut particulier. Une loi a été votée. Elle a fait de Abass Ndao un Etablissement public communal de santé hospitalier à statut spécial. Dans cette loi, il a été précisé à son dernier article que Abass Ndao reste soumis aux dispositions législatives et réglementaires relatives aux Etablissements publics de santé. Cela veut dire que les lois qui régissent les Etablissements publics de santé, comme la loi 98-12, s’appliquent à Abass Ndao. Le caractère spécial tient au fait que la présidence du conseil d’administration est assurée par le maire de la ville de Dakar. Ce qui n’est pas le cas pour les autres hôpitaux.

La deuxième particularité, c’est le maire qui propose les agents qualifiés. Comme les autres hôpitaux, Abass Ndao est régi par les textes de la réforme hospitalière.

Est-ce qu’avec ce statut particulier, il bénéficie des mêmes avantages que les autres Etablissements publics de santé ?

Abass Ndao bénéficie des mêmes avantages que les autres établissements publics de niveau 3. Compte tenu de leur mission de service public, l’Etat leur alloue une subvention annuelle. Il bénéficie d’une subvention annuelle de 650 millions de francs Cfa. Il a un personnel de l’Etat. En cas de besoin, il sollicite l’affectation des agents médicaux ou paramédicaux de l’Etat. La structure est traitée de la même manière que les autres Etablissements publics de santé.

Abass Ndao est impliqué dans tous les autres projets que nous sommes en train de développer au niveau des Etablissements publics de santé sur le système d’information, sur la démarche qualité. Et à l’instar des autres hôpitaux, l’établissement est en train d’élaborer un projet d’établissement qui lui permettra de bénéficier de l’appui de bailleurs et du soutien de l’Etat en matière d’équipement. Il a déjà reçu l’appui de bailleurs comme “Lux développement ”.

Abass Ndao est impliqué au même titre que les autres hôpitaux dans les projets du ministère. On ne traite pas différemment les établissements. Lorsque la maternité de l’hôpital Le Dantec a été fermée, Abass Ndao a reçu un appui financier substantiel au même titre que l’Hôpital général de Grand-Yoff et Principal. Il n’y a aucune discrimination dans le traitement des Etablissements publics de santé.

Notre objectif, c’est d’améliorer l’accès aux soins de santé aux populations et particulièrement aux couches les plus vulnérables. Si une structure privée ou publique à statut spécifique ou non s’inscrit dans cette dynamique, elle mérite l’appui de l’Etat. L’essentiel est qu’elle assure la bonne prise en charge des malades.

Comment expliquez-vous ces problèmes récurrents ?

C’est vrai qu’il y a des problèmes. Il y a une confusion. Beaucoup de gens ont à l’esprit que Abass Ndao reste un hôpital communal. Or, cet hôpital est un Etablissement public de santé communale à statut particulier. L’établissement est régi par les textes de la réforme hospitalière. Ces textes définissent très bien les missions d’un Etablissement public de santé. La loi 98-12 définit un Etablissement public de santé comme une personne morale de droit public spécialisée dotée d’un patrimoine propre dont l’objet consiste dans le secteur sanitaire et social à prendre en charge des patients, à produire des biens et services, à former des personnels et à effectuer de la recherche. Sa mission est l’amélioration de la santé des populations, le développement de la recherche et la vulgarisation de ces résultats.

Il n’y a aucune différence entre Abass Ndao et les autres hôpitaux de niveau 3. Sauf que c’est le maire qui est le Président du conseil d’administration. Celui de Aristide Le Dantec est présidé par un universitaire à la retraite proposé par le ministre. Il en est de même du conseil d’administration de Grand-Yoff présidé par un médecin à la retraite et de l’hôpital de Fann qui a à la tête de son conseil d’administration une pharmacienne du secteur privé.

Abass Ndao a assis sa réputation dans la prise en charge des diabétiques, est-ce que le ministère prévoit de développer les autres spécialités ?

Les établissements sont autonomes. Nous avons une préoccupation de santé publique. Si d’autres services doivent être créés, ce sera dans le cadre du projet d’établissement. Ce projet doit être soumis au ministère de la Santé et de la Prévention médicale et au ministère des Finances, qui apprécieront de l’opportunité de soutenir les activités qui seront déclinées. Si celles-ci entrent dans les objectifs du Plan national de développement sanitaire (Pnds) elles seront soutenues par le ministère. Nous travaillons avec le technicien de Abass Ndao pour finaliser l’élaboration de ce projet.

C’est vrai que Abass Ndao est un centre de référence en matière de prise en charge du diabète. Mais, nous avons d’autres centres. On s’investit pour que les moyens soient mis pour régler le problème du diabète. Nous avons un point focal du diabète au ministère de la Santé. L’idée a été émise de mettre en place un institut de lutte contre le diabète pour coordonner les interventions. C’est une préoccupation nationale.

D’ailleurs, nous sommes en train de développer des programmes pour la prise en charge des maladies à soins coûteux comme les maladies cardiovasculaires, le cancer, entre autres.



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