En ce temps de l’Avent, cette exhortation de Saint Paul vient à son heure. Il écrit à la communauté de Philippe avec tendresse en faisant l’éloge de cette communauté et en encourageant la dynamique de communion qui la caractérise. Et surtout, il prie pour cette communauté à fin de la voir progresser dans l’amour, la connaissance et tout ce qui est nécessaire pour la bonne marche dans la foi. C’est à ce moment qu’il leur souhaite de « discerner ce qui est important ».
Dans notre vie personnelle, dans notre vie d’Eglise, c’est quoi l’important ? Comment discerner dans notre vie ce qui est important ? Plus que jamais, en ce temps, nous sommes devant des milliers de choix. A chaque instant, il nous est demandé de choisir des attitudes, des comportements ; plus nous vivons projetés dehors, dans une vie chaotique, dans une marée de paroles, de discours, de promesses et plus nous sommes obligés de « discerner ce qui est important ! ».
Il n’est pas rare que des choses qui n’ont aucune valeur deviennent importantes, il n’est pas rare que des banalités se transforment en questions de vie ou de mort. Surtout que nous sommes souvent appelés à choisir vite, nous n’avons pas le temps matériel de discerner, d’évaluer, de trier et donc nous vivons souvent sous l’emprise de l’urgence et de ce fait nos choix peuvent être mal dirigés, mal discernés.
Discerner ce qui est important ! Le chemin du discernement n’est pas facile. Nous avons besoin au préalable d’établir une échelle de priorités dans notre vie, nous avons besoin d’avoir des repères qui puissent guider notre discernement, nous avons besoin d’idées claires pour notre avenir. Même dans la vie en Eglise, il n’est pas facile de discerner les priorités sur lesquelles s’investir. Au quotidien, nous courons derrière des multiples organisations, souvent matérielles en risquant de perdre de vue l’essentiel. Voilà un mot typique de l’Avent : l’essentiel. Discerner ce qui est essentiel, ce qui est vraiment nécessaire pour notre vie, pour notre foi, laisser derrière nous tout ce qui est contingent, superflu, apparence, pour ne viser que l’essentiel.
A bien regarder, Jean Baptiste nous rappelle l’essentiel. C’est lui le grand protagoniste de ce temps de l’Avent, c’est lui qui nous demande des grands travaux d’aménagement de nos vie, de nos sociétés de notre Eglise. Combler les ravins de l’apathie, abaisser les montagnes de l’orgueil, aplanir les chemins rocailleux de la suffisance et rendre droites les voies tortueuses de l’arrogance. Des travaux immenses dans nos cœurs malades, des œuvres titanesques dans nos sociétés déboussolées et fragilisées. Des travaux d’urgence dans notre Eglise qui a toujours besoin de revenir à l’essentiel pour ne pas diluer son message et sa présence de témoignage dans le monde.
Le temps de l’Avent est véritablement une chance de retour à l’essentiel, pour savoir discerner ce qui est important et établir une nouvelle forme de vie et d’engagement dans notre foi, dans notre vécu en Eglise, dans nos relations interpersonnelles. C’est essentiel de parler le même langage, de donner le même témoignage ; c’est important de pouvoir vivre d’une manière compacte et solidaire notre appartenance à l’Eglise, de nous mettre face au monde non pas en rangs dispersés mais comme un corps, ensemble avec la force de l’unité et de la charité.
Discerner ce qui est essentiel dans nos relations avec Dieu, une foi éclairée par la Parole de vérité, une foi mûre, soutenue par une connaissance profonde de notre religion, une foi adulte et non pas infantile, dévotionnelle avec le risque de passer à côté, une foi robuste nourrie par une prière quotidienne, une foi qui sait se tenir debout dans les épreuves et qui ne craint pas les moments de difficultés et de découragement.
Le temps de l’Avent nous révèle une joie profonde et insoupçonnée, car la proximité de Dieu, va transformer notre monde et nos vies. Sa présence est déjà une promesse de joie et sa venue prémices de nouveauté. En approchant le Jubilé de la miséricorde, nous retrouvons là ce qui est essentiel pour Dieu : aimer, pardonner, accueillir, faire confiance, promouvoir cette humanité qu’il a créée comme la réalité la plus belle et grande de l’univers.
Alors, quittons nos robes de tristesse, sortons de notre misère pour nous laisser entourer par la gloire de Dieu, par son amour et envelopper par sa Miséricorde. Allons décidément vers ce qui est important, ne nous attardons pas dans l’inutile. Dieu, sa miséricorde infinie, nous attende pour faire de nous des hommes nouveaux, des femmes nouvelles, tournés vers l’essentiel.
Père Bruno Favero
15 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2015 (10:14 AM)Lelibre
En Décembre, 2015 (15:12 PM)Lelibre
En Décembre, 2015 (15:12 PM)Lelibre
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En Décembre, 2015 (15:12 PM)Lelibre
En Décembre, 2015 (15:12 PM)Valéry
En Décembre, 2015 (22:24 PM)Merci pour cet enseignement
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