Ce qui lie Haïdar El Aly au bateau «Le Joola»
«Ma première expérience du bateau Le Joola, hélas, c'est quand il s'est renversé et qu'il a fait tant de morts et que je suis allé pour secourir les personnes. C'est une expérience douloureuse parce qu'on a spontanément décidé d'aller secourir les gens. On est partis avec les moyens du bord d'ici même (Ndlr : l’Oceanium de Dakar où nous l’avons trouvé vendredi dernier). On a navigué pendant une bonne vingtaine d'heures avant d'arriver sur les lieux et de nous rendre compte de l'ampleur des dégâts. Le bateau s'est retourné sur lui-même dérivant au gré des courants et prenant comme prisonniers environ 2000 corps d'Étrangers, d'Africains et de Sénégalais. Ça a été douloureux parce qu'au-delà de la souffrance qui animait tous les plongeurs qui étaient sur place, il fallait faire preuve de dépassement et faire l'effort d'aller secourir des gens, d'ouvrir les cales, d'aller chercher les enfants et leurs mamans. Beaucoup de jeunes étudiants y étaient, beaucoup de jeunes sportifs. J'espère pour le Sénégal que cela ne se reproduira plus jamais.
Le Joola peut toujours être renfloué, selon Haïdar
«Le Joola se trouve à 170 km des côtes de Dakar en allant cap sud et à 35 km cap nord-ouest de Kafountine, en territoire gambien. Il s'est posé là où il a coulé. Et, il est tout à fait possible de le renflouer. Parce qu'il n'est pas profond, il n'est qu'à 18,50 mètres de fond. Techniquement, c'est même une opération qui est relativement aisée à réaliser. Je pense que cela ne se fait pas parce qu'il y a une volonté politique de faire croire aux Sénégalais que le bateau ne peut être sorti. Je me rappelle même, à un moment, on avait annoncé la nouvelle que Le Joola avait disparu et qu'on ne le retrouvait plus. C'était pour essayer de faire passer un message comme quoi l’on ne sait plus où est le bateau. L'histoire est finie. On ne s'en occupe plus. Mais en réalité, c'était des tentatives de bâcher encore plus cette histoire. Mais Le Joola est toujours là où il a coulé. Et il est en train de suivre le processus normal pour une épave. C'est-à-dire qu'avec le temps, il est en train de s'enterrer doucement, d’environ 15 à 20 centimètres par année. Après les 5 à 6 années, il va s'enterrer d'un centimètre par année. Parce que la houle est dans les courants. Le sable va prendre le dessus et va enterrer le bateau».
Sanctuaire pour la famille des victimes, refuge pour les poissons
«La mer est le plus grand cimetière du monde. Il y a énormément d'épaves dedans. Si vous prenez le cimetière de Mbao où, dans les années 70, 80 ont coulé tous les vieux bateaux, il y a près de 100 épaves. Sur la côte de Normandie, il y a des milliers d'épaves du fait de la guerre. La présence du Joola n'a pas de conséquences sur l’océan du point de vue écologique. Au contraire, on pense que les épaves vont servir de refuges artificiels, d'abri pour les poissons. Le bateau Le Joola, aujourd'hui, il y a des pêcheurs qui vont dessus. Quand nous y avions plongé en 2005, mandatés par le gouvernement, je me suis rendu compte en ce temps qu'il y avait des pêcheurs qui posaient leurs filets là-bas. Je l'ai dénoncé en ce temps parce que j'estime que cet endroit doit être un sanctuaire qui est protégé. Et il est en train de suivre son processus normal. Il n'est pas question de pollution bien sûr. Dans les cuves, il existe du gasoil, des batteries, mais c'est un accident. Il y a tellement d'accidents beaucoup plus graves dans la mer que pour moi le bateau Le Joola ne saurait être un problème écologique. C'est un problème humain».
«Avec le prix de la statue de la Renaissance africaine, on aurait pu remonter le bateau 15 fois»
«Comme d'habitude, les autorités font semblant de s'occuper des familles des victimes. Les autorités qui avaient promis aux Sénégalais qu'elles feraient des enfants des victimes des pupilles de la nation, elles qui avaient promis une justice dans cette affaire, elles nous ont montré toute la mesure de leur incompétence. Toute la mesure de leur manque de sérieux et leur volonté à vouloir tromper les Sénégalais. Je rappelle qu'avec le prix de la statue d'une prétendue Renaissance africaine, on aurait pu remonter le bateau 15 fois».
Un naufrage que l'écologiste n'oubliera certainement jamais
«Bien sûr, on ne peut pas traverser une épreuve pareille en restant égal à soi-même. Mais je suis un croyant, je prie Dieu tous les jours. Je pense que c'est cette foi que j'ai pu trouver qui me permet de dépasser ces épreuves. Il faut savoir que Le Joola, c'est la 31e épave dans laquelle nous, les plongeurs de l'Oceanium, intervenons. Avant cela, un bateau avait coulé avec sept pêcheurs sénégalais qui étaient par 42 mètres de fond; et nous sommes allés les sortir. Des parents de victimes nous sollicitaient pour aller chercher les corps de leurs proches. Même si vous vous rappelez, après Le Joola, deux ou trois mois après, dans le port de Dakar, un cargo avait coulé et avait tué deux ou trois personnes. Et l’on nous avait demandé d'intervenir. J'ai moi-même perdu mon fils aîné, noyé en mer. Et je sais la souffrance que cela peu représenter. Mais, moi j'ai cherché mon fils jusqu'à le trouver et je l'ai enterré. Donc, j'estime que les familles des victimes ont aussi ce droit. Elles ne cessent de le réclamer et le gouvernement a le devoir de se soucier de leurs préoccupations».
«Ma première expérience du bateau Le Joola, hélas, c'est quand il s'est renversé et qu'il a fait tant de morts et que je suis allé pour secourir les personnes. C'est une expérience douloureuse parce qu'on a spontanément décidé d'aller secourir les gens. On est partis avec les moyens du bord d'ici même (Ndlr : l’Oceanium de Dakar où nous l’avons trouvé vendredi dernier). On a navigué pendant une bonne vingtaine d'heures avant d'arriver sur les lieux et de nous rendre compte de l'ampleur des dégâts. Le bateau s'est retourné sur lui-même dérivant au gré des courants et prenant comme prisonniers environ 2000 corps d'Étrangers, d'Africains et de Sénégalais. Ça a été douloureux parce qu'au-delà de la souffrance qui animait tous les plongeurs qui étaient sur place, il fallait faire preuve de dépassement et faire l'effort d'aller secourir des gens, d'ouvrir les cales, d'aller chercher les enfants et leurs mamans. Beaucoup de jeunes étudiants y étaient, beaucoup de jeunes sportifs. J'espère pour le Sénégal que cela ne se reproduira plus jamais.
Le Joola peut toujours être renfloué, selon Haïdar
«Le Joola se trouve à 170 km des côtes de Dakar en allant cap sud et à 35 km cap nord-ouest de Kafountine, en territoire gambien. Il s'est posé là où il a coulé. Et, il est tout à fait possible de le renflouer. Parce qu'il n'est pas profond, il n'est qu'à 18,50 mètres de fond. Techniquement, c'est même une opération qui est relativement aisée à réaliser. Je pense que cela ne se fait pas parce qu'il y a une volonté politique de faire croire aux Sénégalais que le bateau ne peut être sorti. Je me rappelle même, à un moment, on avait annoncé la nouvelle que Le Joola avait disparu et qu'on ne le retrouvait plus. C'était pour essayer de faire passer un message comme quoi l’on ne sait plus où est le bateau. L'histoire est finie. On ne s'en occupe plus. Mais en réalité, c'était des tentatives de bâcher encore plus cette histoire. Mais Le Joola est toujours là où il a coulé. Et il est en train de suivre le processus normal pour une épave. C'est-à-dire qu'avec le temps, il est en train de s'enterrer doucement, d’environ 15 à 20 centimètres par année. Après les 5 à 6 années, il va s'enterrer d'un centimètre par année. Parce que la houle est dans les courants. Le sable va prendre le dessus et va enterrer le bateau».
Sanctuaire pour la famille des victimes, refuge pour les poissons
«La mer est le plus grand cimetière du monde. Il y a énormément d'épaves dedans. Si vous prenez le cimetière de Mbao où, dans les années 70, 80 ont coulé tous les vieux bateaux, il y a près de 100 épaves. Sur la côte de Normandie, il y a des milliers d'épaves du fait de la guerre. La présence du Joola n'a pas de conséquences sur l’océan du point de vue écologique. Au contraire, on pense que les épaves vont servir de refuges artificiels, d'abri pour les poissons. Le bateau Le Joola, aujourd'hui, il y a des pêcheurs qui vont dessus. Quand nous y avions plongé en 2005, mandatés par le gouvernement, je me suis rendu compte en ce temps qu'il y avait des pêcheurs qui posaient leurs filets là-bas. Je l'ai dénoncé en ce temps parce que j'estime que cet endroit doit être un sanctuaire qui est protégé. Et il est en train de suivre son processus normal. Il n'est pas question de pollution bien sûr. Dans les cuves, il existe du gasoil, des batteries, mais c'est un accident. Il y a tellement d'accidents beaucoup plus graves dans la mer que pour moi le bateau Le Joola ne saurait être un problème écologique. C'est un problème humain».
«Avec le prix de la statue de la Renaissance africaine, on aurait pu remonter le bateau 15 fois»
«Comme d'habitude, les autorités font semblant de s'occuper des familles des victimes. Les autorités qui avaient promis aux Sénégalais qu'elles feraient des enfants des victimes des pupilles de la nation, elles qui avaient promis une justice dans cette affaire, elles nous ont montré toute la mesure de leur incompétence. Toute la mesure de leur manque de sérieux et leur volonté à vouloir tromper les Sénégalais. Je rappelle qu'avec le prix de la statue d'une prétendue Renaissance africaine, on aurait pu remonter le bateau 15 fois».
Un naufrage que l'écologiste n'oubliera certainement jamais
«Bien sûr, on ne peut pas traverser une épreuve pareille en restant égal à soi-même. Mais je suis un croyant, je prie Dieu tous les jours. Je pense que c'est cette foi que j'ai pu trouver qui me permet de dépasser ces épreuves. Il faut savoir que Le Joola, c'est la 31e épave dans laquelle nous, les plongeurs de l'Oceanium, intervenons. Avant cela, un bateau avait coulé avec sept pêcheurs sénégalais qui étaient par 42 mètres de fond; et nous sommes allés les sortir. Des parents de victimes nous sollicitaient pour aller chercher les corps de leurs proches. Même si vous vous rappelez, après Le Joola, deux ou trois mois après, dans le port de Dakar, un cargo avait coulé et avait tué deux ou trois personnes. Et l’on nous avait demandé d'intervenir. J'ai moi-même perdu mon fils aîné, noyé en mer. Et je sais la souffrance que cela peu représenter. Mais, moi j'ai cherché mon fils jusqu'à le trouver et je l'ai enterré. Donc, j'estime que les familles des victimes ont aussi ce droit. Elles ne cessent de le réclamer et le gouvernement a le devoir de se soucier de leurs préoccupations».
33 Commentaires
Patisco
En Septembre, 2011 (13:13 PM)Katy
En Septembre, 2011 (13:34 PM)Oan
En Septembre, 2011 (13:38 PM)Ag
En Septembre, 2011 (13:47 PM)Milou
En Septembre, 2011 (13:50 PM)« Pour que le caractère d'un humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années.
Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l'idée qui la dirige est d'une générosité sans exemple, s'il est absolument certain qu'il n'a cherché de récompense nulle part et qu'au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d'erreurs, devant un caractère inoubliable. » JEAN GIONO
Cdlove
En Septembre, 2011 (13:56 PM)Galimatias
En Septembre, 2011 (14:09 PM)Yatt
En Septembre, 2011 (14:14 PM)Yatt
En Septembre, 2011 (14:24 PM)Unpassant
En Septembre, 2011 (14:32 PM)Jombaniaw
En Septembre, 2011 (15:06 PM)Kinkon
En Septembre, 2011 (15:21 PM)Reply_author
En Septembre, 2022 (12:33 PM)Buju Banton
En Septembre, 2011 (15:44 PM)Mc
En Septembre, 2011 (15:51 PM)Moc-cnftpa
En Septembre, 2011 (16:10 PM)ns vs devons un grand merci
Habib Soudatate
En Septembre, 2011 (16:41 PM)Abc
En Septembre, 2011 (17:12 PM)Njk
En Septembre, 2011 (17:21 PM)Doul Rek
En Septembre, 2011 (17:40 PM)Merci Mr. Haidar, Je ne vous connais pas mais j'admire l'amour que vous avez pour le Sénégal et les actions concretes et courageuses que vous entreprenez, sachez qu'il y a beaucoup de Sénégalais qui partagent mon sentiment. Dieredieuf !!! Keep the good work.....
Mls
En Septembre, 2011 (19:09 PM)Pathia Mendy 26-09-2002
En Septembre, 2011 (19:09 PM)VIVE LA PAIX CASAMANCAISE ET UNE CASAMANCE SOUVERAINE ET INDEPENDANTE.
Pathia Mendy
En Septembre, 2011 (19:47 PM)Diassene
En Septembre, 2011 (21:41 PM)Sénégalo-libanais
En Septembre, 2011 (07:31 AM)Encore Merci
En Septembre, 2011 (07:49 AM)Un Patriote
En Septembre, 2011 (09:02 AM)Je l'admire énormémement depuis tout petit, jaimais regarder ses documentaires, ses sorties en mer, je les regardais seul dans notre petit salon, je me rappelle, etant tout petit du documentaire qu'ila ait fait sur les "ronnes" ces longs arbres de 30m dont il avait fait un appel aux autorités pour les auver du pillage qu'ils subissaient dans les allou kagne et dans le saloum pour etre extrader vers la gambie etc....
C'est un grand écologiste,
comme l'a dit un messieur en haut il mérite la fonction du ministre de l'environnement et de la protection de la nature, mais aussi toute sorte décoration que puisse obtenir un sénégalais utile à sa Nation..
Encore Merci Aidar
Un sénégalais qui te remercie du fond du ceour sans jamais te voir
Con
En Septembre, 2011 (09:17 AM)F S
En Septembre, 2011 (10:47 AM)Ams
En Septembre, 2011 (11:38 AM)Bossoudiambour Oceanium
En Septembre, 2011 (13:43 PM)Cedoo
En Septembre, 2011 (16:27 PM)Paco
En Septembre, 2011 (21:11 PM)Ccvb
En Septembre, 2011 (22:37 PM)Participer à la Discussion