48 heures renouvelables, c'est le mot d'ordre de grève que les élèves de l'institut national d'éducation et de formation des jeunes aveugles du Sénégal ont décrété hier mardi à l'issue de leur assemblée générale tenue au sein même de l'institut. Entre autres revendications, l'absence d'un infirmier résident, les difficultés pour obtenir des pré-inscriptions après le Bac. Mais aussi et surtout, ce qu'ils ont considéré comme une politique discriminatoire dont le gouvernement a fait montre dans l'attribution de bus de transport à certains établissements. Ils n'écartent pas d'observer une grève de la faim.
Décidément, les bus que le Président Wade a offerts à des collèges, lycées et autres instituts, continuent de faire des vagues. Les élèves des écoles « oubliées» continuent de ruminer leur colère. C'est le cas à Thiès chez les pensionnaires de l'institut national d'éducation et de formation des jeunes aveugles du Sénégal (Inefja). En assemblée générale hier, ils ont décidé de bouder les salles de classes pour 48 heures renouvelables. Pour El Hadji Malick Diouf, président du Foyer dudit établissement qui accueille 113 élèves, ce bus est d'une urgence capitale. «Depuis plus de deux ans, nous avons adressé des correspondances aux autorités afin qu'un bus nous soit affrété, mais c'est comme si elles ne nous prenaient pas au sérieux ». Avec amertume El Hadji Malick Diouf renseigne que les élèves non-voyants avaient beaucoup plus besoin de ces bus, car, ils ont un réel problème de transport. « Chaque jour, c'est un car que nous avons pris en location qui nous amène faire nos cours au lycée Malick Sy ou dans les autres collèges de la ville. Entre autres revendications les élèves de l'Inefja demandent à l'Etat beaucoup plus de souplesse dans les procédures pour leur permettre d'obtenir des pré-inscriptions après le baccalauréat. « Faute de mesures diligentes, nous perdons toujours, une année après l'obtention du Bac ». Autres revendications posées par les pensionnaires de l'Inefja, l'absence d'un infirmier résidant Par ailleurs, ils demandent l'acquisition d'équipements en matière d'écriture « Braille », imprimantes et autres accessoires, qui leur permettraient de reproduire les cours, pour rattraper le temps perdu du fait des perturbations scolaires. Conscients que la résolution de leurs revendications dépasse les compétences de la direction de l'établissement, ils interpellent le chef de l'Etat. Fatigués des promesses jamais tenues, ils signalent qu'ils ne retourneront dans les classes qu'après satisfaction totale de leur plate-forme revendicative. A défaut, ils envisagent d'observer une grève de la faim, tout en généralisant leur mouvement pour paralyser tout le système éducatif thiessois. Quant à la direction, elle déclare qu'elle va saisir qui de droit, car de telles revendications dépassent ses compétences.
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