Le journaliste sénégalais, Cheikh Yérim Seck a surpris plus d'un de ses concitoyens. Si enclin à tirer sur Wade, notre confrère de « Jeune Afrique » enfile aujourd'hui les habits d'un défenseur du chef de l'Etat. « L'Afrique a aussi le droit de voir les choses en grand. Le principe de la construction du monument de la Renaissance se défend », fait-il savoir dans le prochain numéro de JA.
Le Journaliste Sénégalais Cheikh Yérim Seck semble revenir à la raison. Lui qui profitait de la moindre occasion pour casser du sucre sur le dos du président Abdoulaye Wade et son régime, a surpris plus d'un de ses concitoyens. Il s'érige en bouclier de son président qui fait l'objet de critiques, les unes aussi subjectives et malhonnêtes que les autres, sur le monument de la Renaissance. Dans un article à paraître dans le numéro de cette semaine de l'hebdomadaire Jeune Afrique et repris par notre confrère Nettali.com, Cheikh Yérim y défend « le principe de la construction » dudit monument.
Non sans rappeler à la presse internationale que l'Occident n'est pas le seul à avoir le droit de voir les choses en grand. Autrement dit, il n'accepte plus que la presse internationale s'acharne contre le monument de la Renaissance africaine, cher au président Abdoulaye Wade. Et des titres comme « Les colosses de Dakar » (Libération), « Wade, un artiste incompris » (L'Express), « Ivresse du pouvoir et folie de grandeur » (France 2), « Les délires du président Abdoulaye Wade (Canal+), « Statuesque ou grotesque ? » (The Economist), notre confrère de « Jeune Afrique », ne les accepte plus dans les colonnes de la presse internationale. Non plus, il ne saurait cautionner que cette presse internationale dépeigne Abdoulaye Wade comme « un vieillard gâteux, rongé par la vanité du pouvoir au point de bâtir un monument de 26 millions d'euros alors que ses compatriotes vivent pour la plupart en dessous du seuil de pauvreté ». En fait, pour M Seck, il peut certes y avoir des raisons de critiquer le projet de Wade, mais celles-ci sont loin d'être bonnes. Car, écrit-il, « la vanité peut être source de progrès, tout comme la volonté d'un dirigeant de graver dans la pierre la trace de son passage aux affaires ». Dans la foulée, il convoque l'histoire pour rafraîchir la mémoire aux Français si enclins à voir au rabais l'oeuvre des Africains. A ceux-là, il réplique : « Dénier aux Africains le droit à des symboles parce qu'ils sont pauvres, procède d'une cécité historique. Le château de Versailles, dont la France est si fière, avec ses ors, dorures et lambris, ses 67.000 m2 de superficie, ses 2000 pièces, ses 92 hectares de jardin… a été bâti au 17e siècle par Louis 14, à une époque où une bonne partie de ses sujets était en proie à la famine. Comme ce château qui abrite aujourd'hui les cérémonials les plus solennels du rituel républicain français, la Basilique de Yamoussoukro n'aurait jamais existé si Félix Houphouët-Boigny avait plus écouté les sarcasmes, que sa volonté d'imiter les bâtisseurs qui firent le rayonnement des empires.
Suffisant donc, pour que Cheikh Yérim Seck rappelle aux journalistes occidentaux que « l'Afrique a aussi le droit de voir les choses en grand ». Mais il n'en reste pas moins conscient que le monument de la Renaissance peut donner lieu à de vraies critiques, liées notamment au « financement par une transaction financière douteuse », à la « réclamation par Wade des 35% de droits d'auteur sur les fruits de l'édifice », au « recours à des architectes et sculpteurs extérieurs au continent »… Mais sa conviction à lui, c'est que « le principe de la construction du monument de la Renaissance se défend ».
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