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Exclusif - MATY 3 POMMES, ANIMATRICE : « Je sollicite l’aide de tous les Sénégalais… »

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Exclusif - MATY 3 POMMES, ANIMATRICE : « Je sollicite l’aide de tous les Sénégalais… »

De la Belgique où elle se trouve en compagnie de son époux, Mame Maty Fall alias «Maty 3 Pommes» brise le silence. L’animatrice de l'émission Show tout chaud de la 2Stv, citée dans une histoire de trafic de visas, revient dans cet entretien exclusif qu'elle nous a accordé de Bruxelles, via le téléphone, sur le fond du problème, «l'arnaque de la Chambre des Métiers» qui, à l'en croire, veut lui briser les ailes. L’animatrice parle aussi de son avenir dans le journalisme, de la 2Stv... Non sans demander de l'aide à tous les Sénégalais afin qu'elle puisse rembourser ses dettes pour pouvoir rentrer au Sénégal, auprès des siens.

Walf Grand-Place : Quel, bilan faites-vous de votre spectacle d'Atlanta, quatre mois après ?

Maty 3 Pommes : Si je dois faire un bilan, je dirais un énorme gâchis car la Chambre des Métiers a mis en pièces deux années de galère et de sacrifices. J'ai été profondément déçue, car si des pratiques de ce genre continuent, si l'impunité perdure, les jeunes n'auront aucune chance de s'en sortir au Sénégal.

Vous paraissez très amère. Qu'est-ce qui s'est passé réellement?

Animatrice et reporter depuis 1995, j'ai dû me battre tous les jours pendant plusieurs années pour acquérir aujourd'hui cette notoriété. Malgré une émission qui marche à la télévision (Ndlr : Show tout chaud sur la 2Stv), j'ai voulu tenter une autre expérience, car j'aime les challenges. Ma philosophie est de toujours compter sur moi-même pour avancer. Alors j'ai fait un prêt à la banque pour produire ma propre émission qui s'appelle Emigré Double-Face. J'ai eu un sponsor dans l'immobilier grâce à Bécaye Mbaye. Il s'agit de la défunte compagnie Air Sénégal internationale. Marième Ndiaye, épouse du Pdg de la 2Stv et Moustapha Diop (directeur adjoint de la chaîne) m'ont aussi aidée.

L'année 2009 a été très dure, car il n'y avait plus de sponsor. Alors je me suis dit qu'il fallait mettre sur pied une autre stratégie, monter des spectacles. Ainsi, je pourrais avoir des images, filmer, rassembler les immigrés et mettre de l'argent de côté pour continuer à tourner. C'est ainsi qu'on a fait le spectacle de Bruxelles en mars 2009. Le spectacle s'est très bien passé, sans aucun problème de visa.

L'ancienne ministre des Sénégalais de l'extérieur, Aminata Lo Dieng, avait soutenu le projet de Bruxelles et deux agents du ministère ont fait le déplacement jusqu'en Belgique.

Un succès qui vous a poussée à remettre ça

Oui. Et une fois à Dakar, les agents m'ont demandé d'aider l'artisanat sénégalais et de faire participer les artisans à mon prochain spectacle. Ainsi, ils m'ont présenté un artisan que j'ai intégré dans mon staff. C'est lui qui nous a suggéré la cotisation de 2 millions de francs Cfa pour chaque artisan (billet d'avion, hôtel, transport sur place). Car dans toutes les foires, partout dans le monde, les artisans cotisent pour leur prise en charge. Alors, un ami fonctionnaire de l'Etat me met en relation avec une proche du président de la Chambre des Métiers et agent de cette institution parce qu'il fallait - et j'avais insisté- travailler avec une institution connue et reconnue. Dès notre première réunion, je leur fait comprendre que je voulais des artisans qui ont déjà le visa américain et ils étaient d'accord. Une fois que je suis retournée en Belgique, la Chambre des métiers écarte cette bonne dame en me faisant comprendre qu'elle avait été mêlée à des histoires de trafic de visas dans le passé.

Qui est cette dame ?

Elle travaille à la Chambre des Métiers. C'est une des proches collaboratrices du président de la Chambre des Métiers. Alors, c'est une autre femme qui sera chargée de coordonner avec les artisans sur le terrain. C'est seulement plus tard, après avoir loué la salle à Atlanta, alors que la publicité a commencé à passer à la radio, qu'on me fait comprendre que tous les artisans intéressés n'ont pas le visa. Tout de suite, le patron me donne des garanties comme quoi il n'y aurait aucun problème, car il y va de la crédibilité de la Chambre des métiers.

C'était quand ?

Le mercredi 18 novembre 2009 à 17h, les visas sont sortis. Le lendemain 19 novembre, il fallait acheter les billets d'avion, partir le soir même à Atlanta, car la manifestation était prévue le vendredi 20 novembre. Alors, le prix des billets a flambé pour 600 mille à 800 mille par personne pour tous les artisans, mon staff et l'artiste. Le budget est dépassé, alors je demande à la coordonnatrice de proposer a une femme artisane qui s'est beaucoup investie dans le groupe et qui n'avait pas le visa, d'attendre notre retour pour lui donner son avance.

Malheureusement, elle sera manipulée pour porter plainte contre moi. Alors, arrivés à Atlanta, les faux artisans prennent la décision de me dire la vérité, que je ne pourrais pas les empêcher de fuir, car ils ont casqué pour venir en Amérique et ils, devaient partir depuis longtemps, mais ils n'avaient pas le visa. Certains d'entre eux voulaient même porter plainte contre la Chambre des métiers. Selon eux, c'est après qu'on leur a parlé du festival d'Atlanta et cela a été une aubaine pour tout le monde. De nature fougueuse, j'avais décidé de dénoncer cette mascarade.

Ne pensez-vous pas que c'est par manque d'expérience qu'on vous a bernée ?

En fait, je suis reporter, journaliste et animatrice, pas une femme d'affaires. C'est pourquoi j'avais mis sur pied un staff à Dakar et je cherchais des gens fiables pour travailler. J'ai voulu organiser des spectacles parce que je n'avais plus de sponsors. C'était une façon de vouloir créer quelque chose pour continuer de tourner. Aujourd'hui, je sais que c'est un manque d'expérience, mais aussi d'informations dans le domaine de l'artisanat. Car, depuis 2006, j'ai pratiquement arrêté les reportages terrain pour me consacrer à mon émission de talk show. je voyageais beaucoup. Parfois, j'étais déconnectée de beaucoup de choses. Je ne m'intéressais qu'aux informations sur les artistes par rapport à mon émission. Après le scandale, des gens qui sont dans le milieu de l'artisanat m'ont dit qu'ils avaient du mal à croire que j'ignorais ce qui se passait à la Chambre des Métiers parce que tout le monde était au courant. Et c'est vrai qu'avec le recul, je me souviens que dans nos réunions, je disais à certains membres de la Chambre des Métiers que certaines personnes souhaitent m'aider dans le festival, mais ils étaient réticents dès que je parlais de la Chambre des métiers.

Qu'est-ce qu'ils vous ont donné comme réponse ?

Ils m'ont dit qu'ils allaient profiter des élections pour nettoyer la Chambre des Métiers. Et que dès que le président serait réélu, tout allait changer. Bref, j'ai ouvert les yeux, mais trop tard.

Pourquoi vous accuse-t-on de trafic de visas ?

Ils ont pris les devants en sortant sur internet un article parlant de mannequins au lieu d'artisans. Une façon de m'intimider pour me faire taire. Mais j'ai campé sur mes positions en dénonçant ce trafic. De retour à Dakar, le même jour, la Chambre des métiers délègue cette bonne dame chargée de démarcher les artisans, pour me rencontrer discrètement afin de me proposer un démenti dans la presse. En contrepartie, je ne devais plus parler de cette histoire. Seulement, j'allais devoir payer toute seule, les billets d'avion. Mais avec quel argent ? Pis, dans la discussion, je me suis rendue compte qu'ils essayaient de casser mon staff en faisant croire à un collaborateur l'existence d'un autre contrat et puis s'en sont suivies des menaces si jamais je n'acceptais pas le deal. Dégoûtée, j'ai quitté la réunion. J'ai ensuite fait ma conférence de presse. Une mutuelle m'a prêté de l'argent et j'ai payé l'artisan manipulé. Mon avocat me conseille alors de rentrer en Belgique comme c'était prévu et de le laisser travailler en toute discrétion et ne plus faire de déclaration dans la presse. En résumé, il n'y a plus de plainte, car la bonne dame a été payée.

Mais vous avez bien remboursé cette dame ?

Oui ! Et chose bizarre, les gendarmes de l'aéroport ne comprennent rien aussi. Mais, on leur fait savoir que la décision de ne pas me laisser sortir du territoire venait du procureur, car je suis convoquée au commissariat central le lundi. Pourtant, quand je payais la bonne dame, j'étais dans leurs bureaux, on ne m'a remis aucune convocation, ni écrite ni orale. C'est à cet instant précis que j'ai compris que j'étais en train de vivre une véritable injustice.

Et pourquoi avoir pris la décision d'observer une grève de la faim ?

J'ai demandé à voir le président de la République, car on était en train de bafouer mes droits. Les plus hautes autorités de ce pays m'ont reçue en audience, je leur ai exposé le problème avec des documents. Ces autorités ont alors compris ma rage. C'était la panique dans l'autre camp. En fait, ils se sont rendu compte que des autorités étaient au courant. Il fallait alors rendre rapidement le passeport en y mettant la forme et se couvrant mutuellement. C'est ainsi que j'ai pu récupérer mon passeport et retourner en Belgique.

Quelle a été la suite ?

Plusieurs personnes m'ont demandé d'oublier cette histoire, de pardonner. On m'a même proposé d'écrire au chef de 1'Etat en tant que citoyenne et promotrice de spectacles. Mais, depuis janvier, ma lettre dort au niveau de la présidence.

A-t-elle été bloquée ?

Je ne peux rien dire. J'ai écrit une lettre qui est toujours restée sans suite

Pourquoi prendre la décision de parler presque, deux mois après ?

Je fais cette sortie dans la presse pour demander à tous les Sénégalais épris de justice de me soutenir. J'ai besoin d'un soutien moral, financier et n'importe quel autre soutien, car des gens ont encaissé des millions sur mon dos et ils ne sont pas inquiétés. Au contraire, ils sont protégés par des gens très hauts placés et tapis dans l'ombre. Ils ont des amis dans le milieu de la justice, des complices dans certaines ambassades à Dakar. Tout le monde ferme les yeux. Est-ce l'image qu'on veut donner à notre pays ? Des gens, qui sont à la tête de certaines institutions, font un abus de pouvoir. Je suis une jeune Sénégalaise qui a longtemps trimé et a réussi à s'imposer, à être respectée. Et aujourd'hui, on doit laisser des personnes qui ont l'âge de mon père et de ma mère me détruire, détruire tout ce que j'ai construit. Je ne juge personne, mais qu'on laisse aux honnêtes personnes la liberté d'avoir des principes et des convictions.

Quel sera l'avenir de votre émission «Emigré Double-Face» si vous envisager de rester en Belgique ?

C'est plus facile de tourner à partir de l'Europe. Là n'est pas la question. Mais personnellement, je veux d'abord éponger mes dettes et le reste on verra lnchallah.

Et l'avenir de votre émission ?

Ah vous le saurez très bientôt. J'ai rencontré des journalistes engagés qui ont fait des reportages en Afrique, ils ont tout de suite compris et me soutiennent. Mais, je ne peux pas en dire plus. Car aujourd'hui, ma priorité, c'est de résoudre ce problème. Je ne suis plus seule, j'ai une vraie force derrière moi. Si on me tue, il y aura d'autres Maty 3 Pommes qui vont surgir. Heureusement dans l'équipe, il n'y a aucun Sénégalais. Donc, la Chambre des Métiers ne pourra pas faire de pression sur eux

Le journalisme et Maty, c'est terminé ?

Pas du tout. Ici, il y a plusieurs opportunités surtout avec l'injustice que je suis en train de vivre. Il y a un confrère qui est impressionné par le combat que je mène, mon parcours, les sacrifices que j'ai faits pour monter l'émission sur les immigrés, en tant que femme africaine et musulmane. J'ai senti qu'il était impressionné. Ici en Europe, le fait d'être une femme africaine signifie que tu te bats, tu ne tombes pas dans la facilité, tu t'imposes et les Européens te respectent. Dans mon entourage européen, dès que je suis invitée quelque part on sait d'ores et déjà qu'il faut faire un plat sans porc et prévoir des boissons non alcoolisées, ils me respectent pour ça.

Vous voulez donc vous consacrer à votre ménage et fonder une famille ?

C'est clair que je vais voyager moins. Mais, je vais continuer à travailler. Vivre comme n'importe quelle femme mariée, une vie privée discrète et tranquille. Ils vont encore essayer de me mettre en prison, me liquider physiquement ou sur le plan mystique, ils vont encore manipuler des gens pour témoigner contre moi, ils vont encore sortir de fausses informations juste pour noyer le poisson, mais je vais toujours foncer. Ceci est le combat de ma vie et je suis prête à mourir, car je n'ai que ma dignité et ma fierté. Je me suis battue toute ma vie dans la légalité, alors je préfère mourir plutôt que d'être humiliée par des personnes sans scrupule. Ils seront très contents, mais le peuple sénégalais sera témoin. C'est bien beau d'être soutenue ici en Belgique, mais pour moi c'est capital que des gens de mon pays soutiennent mon combat surtout quand on est loin de son pays.

Autrement dit, vous avez décidé de rester définitivement en Belgique ?

Je vais rester en Belgique pour peaufiner ma stratégie, rembourser mes dettes et revenir la tête haute au Sénégal.

Vous ne nous avez toujours pas donné l'identité de cette dame que vous dites manipulée?

Nous avons mis sur pied une stratégie, je ne dirais pas son nom maintenant, mais le jour où je serai obligée de le faire, tout le monde sera surpris et les gens comprendront beaucoup de choses. Pourquoi cette dame dit qu'elle a les procureurs et commissaires dans sa poche, que des gens très haut placés la protègent ? Tout ce que je peux dire, c'est que son mari est très connu, tous les Sénégalais le connaissent.

On a parlé de maraboutage, de vos gris-gris saisis à Atlanta, qu'en est-il ?

Cette question me fait sourire. Car là on parle de trafic de visas, de réseau avec des complices, des gens ont menacée de me détruire sur le plan mystique et de me faire licencier. Des gens qui ont l'âge de mon père et de ma mère, comment moi la petite Maty je pourrais les faire trembler, avec des histoires de maraboutages ? Je vais vous faire une confidence. Après le scandale, quand ils ont confisqué mon passeport, des Sénégalais ont tout fait pour avoir mon numéro, et c'était pour me demander pourquoi je ne m'étais pas protégée mystiquement. Selon eux, arrivée à ce stade de célébrité, je devais me «blinder».

À combien s'élève le montant de vos dettes?

Les billets d'avion valent 4 millions. Ma famille a avancé un million, la mutuelle 1,5 millions et mon prêt à la banque est de 3,5 millions. Cette somme, c'était pour monter l'émission.

Réalisé par Lalla CISSOKHO
Source Walf Grand Place



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