Demain, une pétition contre la Senelec ?

On se rappelle que première semaine de juin, à la veille du démarrage de la 19èmme coupe du monde de football en Afrique du sud, les responsables de la Senelec, avaient, en grandes pompes devant la presse, annoncé qu’il n’y aurait pas de coupures de courant durant ce mois de « folie-foot ». Pour cela, une somme de 21 milliards avait été débloquée.

Si les deux premières semaines (en tout cas à Dakar) la promesse de la Senelec a été tenue, il n’en fut pas de même depuis les quarts de finale. Au contraire, à l’échelle du pays, et parfois pendant plus de douze heures, des villes entières ont été privées d’électricité, donc du « foot-folie-roi ».Et pourtant, c’est pour ne pas effaroucher les « citoyens-électeurs –fous de foot », en plus des inondations, que la Senelec, probablement sur ordre du « Haut lieu », avaient convoqué la presse pour annoncer en grandes pompes qu’il n’y aurait pas de coupures de courant pendant les quatre semaines du Mondial.

Force est de constater qu’ils nous menti. Une fois de plus. Une fois de plus, ils ont regardé le peuple sénégalais, mordu du foot, dans les yeux, et lui ont raconté des histoires.

Votre Honneur, j’affirme ici, qu’ils sont responsables des émeutes de Mbour deux jours de suite, de Gounass, ainsi que de la radicalisation des Imams des banlieues. J’ajoute, qu’ils sont responsables du chômage technique-forcé des petits artisans (tailleurs, restaurateurs, coiffeurs, journaux …) qui ne sont pas capables de se payer des groupes électrogènes polluants avec son lot de nuisances sonores, ainsi que des surcoûts de charges que l’entreprise sénégalaise doit consentir face aux coupures.

Les cadres de la Senelec devraient dire aux sénégalais (leurs parents et amis), si 21 milliards ont effectivement été dépensés pour nous dispenser des affres des coupures de courant pendant ces quatre mois de Coupe su Monde ; si on aurai pu éviter de mettre dans de grandes difficultés nos petits commerces et pousser les populations de Mbour dans les rues deux jours de suite.

Je voudrais demander au ministre de l’Energie, pourquoi lui et ses services (Senelec notamment) n’ont jamais tenu leurs promesses nous prenant pour ce que nous ne sommes pas : à savoir des demeurés sans mémoire. Des citoyens sénégalais qui pourtant les paient 40 millions de FCfa par mois selon le chef de l’Etat, qui trouve du reste cette somme insignifiante. Mais quand on a le plus pléthorique des gouvernements du monde, y compris le monde développé, cette ligne de défense est carrément « passoire » comme on aurait dit d’une défense en Foot, et républicainement inacceptable dans un pays où plusieurs familles se contentent d’un repas par jour. Mais bon, quand on nous demande de recourir aux bougies, manger un œuf dur le soir est certainement très nourrissant..

Mais les outrances de la Senelec ne peuvent nullement masquer les inondations de nos quartiers périphériques, voire de certains quartiers de la capitale. Des populations qui, parait-il, vont être « déménagées » de force si nécessaire dans le courant du mois de juillet.

Les mêmes questions peuvent et doivent être posés à nos députés « du peuple » qui sont appelés cette semaine, à avaliser un projet inique de loi portant sur l’érection d’un vice-premier ministre soumis par l’Exécutif. A moins que celui-ci, pour amoindrir les foyers de tension, ne remette ce projet dans ses tiroirs qui en sont déjà pleins. Comme celui de vice-président dont on n’entend plus parler.

En effet, après la bévue de l’assassinat du jeune pêcheur de Soumbedioune, les lacrymos dans l’enceinte de l’hôpital Le Dantec que notre super ministre de l’intérieur a vainement tenté de nier, ainsi que l’intifada hier dans l’enceinte de l’université Cheikh Anta Diop, la convocation à la Dic de la syndicaliste de la Sonatel la semaine prochaine et dont les collègues promettent de défendre becs et ongles en créant des fioritures sur toutes les lignes téléphoniques du pays. Avouer qu’il y a de quoi faire cogiter pour un gouvernement de 42 ministres au lieu d’amuser la galerie avec des « vice n’importe quoi ».

Dans notre édition de mardi dernier, nous titrions : « comme un air de fin de règne » en faisant allusion à tous ces foyers de tension. Des bizarreries de la part de gens qui rêvent de « gouverner le pays pendant cinquante ans » tout en jouant quotidiennement aux pyromanes.

Nous vivons dans un pays formidable mais qui marche pourtant sur la tête du fait de ses dirigeants qui donnent l’impression d’avoir complètement perdu la boule et de ne plus savoir où orienter leur boussole. Allez, citoyens, à vos préoccupations vitales et quotidiennes, 2012 n’est plus loin.