DEGUERPISSEMENT A LA ZONE SUD-FOIRE : 400 mécaniciens chassés de leur lieu de travail

Les mécaniciens occupant la zone sud-foire ont été déguerpis hier. Ceci fait suite à une sommation de la part des autorités, suivie d'un arrangement avec ces derniers (les occupants). Une opération qui les a mis dans le désarroi total après les avoir laissés sur leur faim.

"Si on nous avait affecté un autre site, aussi loin soit-il, on pourrait dormir sur nos lauriers mais présentement, rien ne nous est proposé". C'est en ces termes que le mécanicien Rahmane Bâ s'est adressé à nous, l'air triste. Ressemblant à quelqu'un qui avait perdu son esprit parce que ne comprenant pas ce qui était en train de leur arriver. "C'est pendant que j'étais sous la douche tôt le matin, qu'on m'en a informé au téléphone. Et je n'ai même pas fini ma douche car j'ai aussitôt rallié les lieux », souligne-t-il. Un discours partagé par tous les mécaniciens trouvés sur place. Pour ce qui est de Dame Bèye, propriétaire de garage, il ne s'est pas fait prier pour nous montrer son désarroi ainsi que son inquiétude en déclarant : "On ne sait pas où aller. J'ai en ma possession des voitures pour lesquelles j'ai déjà encaissé l'argent de la réparation et je dois même rendre l'une d'entre elles aujourd'hui ».
Une attitude de la part du gouvernement que notre interlocuteur dit avoir du mal à comprendre. Dès l'instant qu' "on leur avait promis de les laisser sur les lieux jusqu'à la fin de l'hivernage pour avoir versé globalement la somme de 200 000 F à raison de 5000 F par garage. "Il faut dire au passage qu'ils étaient un peu plus de 400 mécaniciens exerçant sur les lieux. Ce qui laisse entrevoir que leur présence faisait développer des activités génératrices de revenus. Il en est ainsi aussi des femmes propriétaires de restaurants qui leur vendaient à manger, celles qui leur offraient à boire de l'eau ou des jus de fruits. Sans compter les vendeurs de pièces détachées qui se sont installés tout autour. Tout le monde est sommé de déguerpir. À les en croire, l'ultimatum serait fixé à aujourd'hui à neuf heures. Ceci au profit d'un repreneur qui serait un vendeur de conteneurs.
D'après l'un d'eux (les mécaniciens), Pape Diouf, ce dernier aurait acquis le terrain pour la somme de 2 milliards Fcfa et compte y ériger une cité. Interpellé sur ce qu'ils pensent faire en guise de réaction par rapport à cette situation, le jeune Amadou Faye répond : "on n'attend la fin des déguerpissements pour nous concerter à travers notre association pour savoir quelle démarche adopter. Mais pour l'instant, on ne sait pas encore où aller". Quand nous avons voulu avoir de plus amples informations de la part des autorités trouvées sur place, le préfet de Dakar, M. Ibrahima Sakho, venu superviser l'opération en compagnie du commandant de la police urbaine, n'a pas voulu nous parler. Préférant nous balancer "pas d'interviews, ni d'adresse aux journalistes, je suis venu pour superviser un travail, après je m'en vais".