CROISADE - Pour la scolarisation des jeunes filles : Barkédji ne veut plus être mauvais élève

La communauté éducative de Barkédji a organisé le premier week-end du mois en cours, une cérémonie de remise de prix jumelée des écoles élémentaire Bamol Sow et du Collège. Une opportunité pour plaider en faveur de la scolarisation des jeunes filles qui ont démontré par la même occasion qu’elles avaient des arguments. En raflant le plus grand lot des prix, elle ont ravit la vedette à leurs frères.

Réputée être une zone non propice à la scolarisation des jeunes filles à cause des pesanteurs socio-économiques inhérentes à la zone sylvo-pastorale, Barkédji ne veut plus être citée comme mauvais élève. La cérémonie de remise de prix, organisée à l’intention des élèves de l’école élémentaire Bamol Sow et du Collège de ladite localité, s’est transformée en un véritable plaidoyer pour la scolarisation des jeunes filles. Presque, tous les orateurs ont embouché la même trompette : envoyer les filles à l’école et les y laisser.

Ousseynou Baba Ly, inspecteur académique de la région de Louga, insiste sur le fait que «les enfants doivent être scolarisés, il faut les inscrire et les maintenir» à l’école. Une façon pour Ngouille Seck de l’Association pour la scolarisation des jeunes filles du département de Linguère de «lutter contre les mariages précoces» qui y sont encore célébrés. D’où l’appel lancé à toutes les populations en particulier les mamans de Barkédji à s’impliquer à cette lutte pour le succès de la scolarisation des jeunes filles. Un thème qui a inspiré les artistes Mamadou Pène, Dembi et autres pour mieux sensibiliser le public.

Et comme pour prouver qu’il y avait de bonnes raisons de les laisser poursuivre leurs études, les filles ont pratiquement ravi la vedette aux garçons en raflant les prix aussi bien à l’élémentaire qu’au collège. Cette cérémonie ayant ramené tous ses fils au bercail, a également constitué un plateau pour M. Bamba Ndiaye, directeur de l’école élémentaire Bamol, l’Association des parents d’élèves, d’exposer tous les maux des infrastructures scolaires de la localité. Il s’agit de la clôture des écoles, leur électrification, la dotation d’un fond de bibliothèque et d’une salle informatique.

Des problèmes qui, d’ailleurs, semblent déjà trouver un écho favorable eu égard à l’appel que Boucar Sow, parrain de la manifestation, et Birassy Sow, représentant la colonie de Barkédji, résidant à Dakar, ont lancé. Tout en promettant de s’investir pour cette cause, ils estiment que ces problèmes peuvent être résolus par les fils de ce village, pourvu qu’ils s’y attèlent d’autant plus que cette charge leur incombe. Cet appel s’adresse aussi aux responsables de l’éducation du pays et ce, en phase avec la scolarisation universelle.

En outre, Adramé Sow, président du Conseil rural de Barkédji, a tronqué son manteau de premier responsable de la localité pour celui de sa «famille» enseignante et aborder l’éducation civique et morale qui «sont traitées en parent pauvre au profil des matières dites fondamentales». Alors que, argumente-t-il, «l’éducation civique et morale que l’école doit dispenser ne saurait se borner à l’étude d’un programme en un horaire fixé. L’éducation de l’intelligence et du caractère sont difficilement dissociables dès lors que la vie scolaire toute entière offre les moyens d’élever l’enfant».

L’un des moments les plus émouvants de cette manifestation aura été la présentation au public de la première promotion de l’école élémentaire qui date de 1951. De même, tous les directeurs et enseignants retraités ont été honorés par des diplômes de reconnaissance de la communauté éducative de Barkédji.